mass | À Be ns dde te des wi
- s pa diet nd 2 Fete 208 Te Tie Lu AE ant pp DRE ? ‘ .
A Re - ME ET CA AT DS PE ame EPL alerte
se fapre rapaLnfe
ÿ-
EE Sas
2
CE PE ire ts PP Poe ' ff rnËré De «5 vd Nr — : 4 mb ve eh dé e er k ete
ele ls pu Eot Et oder gts 54
De ts es
fin dede PPee ote Er 2. er ne. TA d HR Tr TE et
Te nage Le Te. Do se | AS ETS Be où Je fe , mn nt ph DE D D : bin se fr. nt. ‘ “ Rent pe pu : ÉÉPAMEL 2. LE ve 7 - . Me +" - D mer e PTS LS en + ñet} Di LoHrgraiot n EU 0 sms
Lte:
er mur mn À m.
2e Ref Der DCR hot ondes
em Pme een
HARVARD UNIVERSITY
FE
LIBRARY OF THE
MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY
GIFT OF
in A f
ru ! flux Res‘iux of (e le t Ln © (Ce Le { TC . Dares
MAGASIN
DE
ZOOLOGIE.
x d : Ë , : Ah AP È + re : LEE ME. à À É ù + IMPRIMERIE DE Mn° HUZARD, née VaLLaT La CHAPELLE, | L rue de l’Eperon, no 7. ” . \4 - . BC 408 ü f k à d à N! r} | D 46 PA D : ( #7 | Ë 2 à - ‘ Æ ! ? 4 x = 1° = ñ , F
. sf
MAGASIN
ZOOLOGIE
DESTINÉ À ÉTABLIR UNE CORRESPONDANCE ENTRE LES ZOOLOGISTES DE TOUS LES PAYS, ET À LEUR FACILITER LES MOYENS DE PUBLIER LES
ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES QU'ILS POSSÈDENT ;
PUBLIÉ PAR F.-E. GUÉRIN-MÉNEVILLE,
Professeur d’histoire naturelle , Membre de diverses Sociétés savantes nationales et étran- gèeres ; Auteur de l’Iconographie du règne animal ; l’un des Auteurs du Traité élémentaire d'histoire naturelle , de la Zoolozie de l'Encyclopédie méthodique , du Dictionnaire clas- sique d'Histoire naturelle, du Voyage autour du monde de la Coquille, de l'Expédition
de Morée , du Voyage aux Indes par Bélanger, etc. , etc. , etc.
SEPTIÈME ANNÉE
A PARIS.
CHEZ LEQUIEN FILS, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N° 47.
1837.
L ie sa) # ‘FT 4 Pa : ds DO HA AATÉX M AG OTATANON AAU. HEATH A “agatena, LA SLAM, RL ANTIAIIDAT CAUSE ATE. e ANAT ex ,etO0P Ë . ( : PR. VANGASÉON SAT UD CATMAQO THL (10 AN LAN IOM CHOIMERN ; . | k | : LA RATER. D -WX. LAN A X MAG axratté NS: 1 WP A QU EE, SSL — Mu #$ |
f LS tés d
Le 1 DER miaral h 10e ere‘ r na sf ainotur A rte luréers aued 4e sul 3f mé 5 1aTg | CA
af ; supiboditer ibiqalses KE ta ie ro af Ru / farine ssiataidf 4 athtopocr nf of. Aarrote, br notas EU ah offerte lotir aumpie | M ne MgcelSs di bel ie ompéire " he, sève x
4 sonic vod dd8a0e anétovtb
out T1 F4 té
, ÿ : : K bas . { “ | Ê * 5 ù 3 \ 1% 3 \ : e ; QU BR AUS, LT ER <'
ABUS Ne | LCR A AMALT 4 AR
il bete a LM | 0
n 1 = ET 2e LT
CANMANTAAMENE SE
14 MALUOA A :
20904 re
CAR AN eu
L
J'ai l'honneur de vous annoncer que, par suite de Îla liquidation de la société qui existait entre M. Lequien et moi pour la publication du Magasin de zoologie, je veste seul propriétaire de ce recueil.
Get ouvrage n’ayant pas toujours été livré à MM. les Souscripteurs avec la régularité que je désirais et qu’exige cette sorte de publication, j'ai pris des mesures certaines pour que cet inconvénient disparût , et dorénavant ils recevront exactement leurs livraisons à la fin de chaque mois.
Depuis longtemps la publication de l’année 1837 est sus- pendve; voulant faire cesser cet état de choses, qui mé- contentait beaucoup de MM. les Abonnés, je n’ai reculé devant aucun sacrifice pour terminer le plus promptement possible avec mon ancien co-associé , afin de pouvoir leur livrer promptement cette fin d’année ; enfin elle vient d’être distribuée.
Quant à l’année 1838, elle sera publiée rapidement ; tous les matériaux sont prêts, et je puis assurer qu’elle aura entièrement paru à la fin de décembre prochain, ou, au plus tard, dans le courant de janvier 1839 : une grande partie des mémoires qui doivent entrer dans cette année est déjà sous presse, plusieurs même sont tirés ainsi que la plupart des planches. Cette année contiendra, 1° la fin du Voyage autour du monde de la corvette la Favorite, ou- vrage rempli d'objets neufs et intéressants, et dont la ré-
daction est due à MM. Eydoux, Laurent et Gervais; 2° la suite du Synopsis des Oiseaux de l'Amérique méridionale , par MM. d’'Orbigny et de Lafresnaye, travail extrait du grand voyage en Amérique de M. d’Orbigay; 3° la fin dela monographie des Trachydérides ; 4° eñfin plusieurs notices de MM. Deshayes, Petit de la Saussaye, etc. , etc.
_ Sur la demande de plusieurs de MM. les Abonnés , cette année 1933, la huitième de la collection , terminera la pre- mière série du Magasin de zoologie ; des tables méthodi- que , alphabétique et par noms d’auteurs , indispensables aujourd’hui, faciliteront les recherches et compléteront cette série , qui formera alors huit volumes in-8 , ornés de 630 planches gravées et coloriées.
_ Le Magasin de zoologie sera continué sans interruption ; la nouvelle série commencera avec l’année 1839. M. Arthus Bertrand, libraire éditeur, a bien voulu se joindre à moi pour diriger cette entreprise; c’est une garantie de bonne et régulière publication que j’ai voulu donner à MM. les Souscripteurs. Cette nouvelle série sera du même format que l’ancienne , et les livraisons paraïîtront régulièrement de mois en mois. Tous les soins de détails seront donnés à cette entreprise par M. Arthus Bertrand : les papiers seront achetés à l’avance, afin que leur qualité soit toujours la même ; l’impression se fera à la presse à bras; les dessins, gravures et coloriages continueront d’être confiés à d’ha- biles artistes ; enfin rien ne sera négligé pour bien faire et pour mériter les suffrages et les encouragements que les sa- vants ont toujours accordés au plan et au but du Magasin de zoologie.
Déjà plusieurs mémoires importants sont sous presse ; parmi ces travaux, je citerai plusieurs mémoires que M. ïisid. Geoffroy Saint-Hilaire à lus à l’Institut, et dans lesquels il fait connaitre de nouveaux genres de mammifè- res et d'oiseaux , ainsi qu'un beau travail de M. Emmanuel Rousseau sur la Chauve-souris, etc. |
J'espère que MM. les Souscripteurs , en agréant mes vifs
remerciments pour l’appui généreux et bienveillant qu'ils ont accordé à ma publication , me permettront de compter sur leur concours pour la nouvelle série ; je leur demande cet appui comme un service qu'ils rendront à la science qu’ils cultivent avec moi : 1ls doivent savoir qu’une en- treprise dans le genre du Magasin de zoologie n’est pas une opération qui présente de grandes chances de bénéfices, et qu’elle est et sera toujours plus honorable pour son auteur et plus utile à la science que lucrative pour ses éditeurs; ils penseront aussi que c’est le seul journal de ce genre qui existe en France, et ils voudront comme ‘moi, j'en suis certain, contribuer à son existence , tant dans l'intérêt de la science que par esprit national.
J’ai l'honneur de vous saluer avec une haute considération. \ GUERIN-MENEVILLE,
rue de Seine-S.-G., 13.
P.-S. Ceux de MM. les Souscripteurs qui ne voudraient pas éprouver de retard dans l’envoi des livraisons de 1838, quivontparaitre incessamment, sont priés de vouloir bien envoyer, soit à moi, soit a M. Arthus Bertrand, libraire , rue Hautefeuille, n° 23, le montant de leur souscription.
Ponsoaue Paré : - 21... 00 fr. Pour les départements. :. . . . 42
Û * Anh TM
TR % ssh si ls hé DATE NEA ati ere
+:
enr mp SEE a FAN 300 ùà. Mer st chef Er mai sent ail His sey De Mr Pen ne geo RE sta crus Ré tie dr a sai abf taf ‘sb, lose : noi [D je se sa “per gai oi PORTO ro ie els 26e | or aa #a8h «soma en Le Se |
| is og est 3 HA
de ainiv 3
so 14 4 tie
SUR L'ANNÉE 1957.
En terminant la septième année du Magasin de Zoologie, nous donnerons aux Souscrpteurs, comme par le passé, le tableau des matières qui la composent.
Casse I (n. 22 à 29), 3 pl. représentant 1 feuille 8 pages. ee Le texte.. 5 — 14 pages u2-2,0 P:
IVota. Les 5 planches des Xecherches sur les Marsu- piaux paraîtront dans l’année 1838.
CL. II(n.77à85), 6 planches. .... 6 feuilles » Le texte... 8 — 12 pages.
TIVota. Les numéros 77 à 79, Synopsis avium, n’ont pas de planches.
draf. 12 P:
Cz. III (n. 10 à 16), , planches... feuilles » ef Le texte... 1 — » ê ;
DWota. C’est par crreur que le texte des numéros 12 à 16 porte en tête pl. 12 à 1, et qu'il renvoie à la planche 15 pour les détails de divers reptiles : ces détails for- ment la planche 16.
Cz. IV (n. 16 et17) 2 planches.... 2 feuilles CES Er j Betexte..t. —= 4 pages.| °” 4 p- CL. V (n. 78 à 109), 32 planches... 27 feuilles 8 pages. 35 f Le texte... 7 — 8 pages. sf. ÎVota. Les planches 80, 86, 89 à 109 comptent pour une feuille entiere. Cr. VII (n. 22), 1 planche..... — Spages.à + Le texte. — 6 pages. f é
IVota. C’est par erreur que la planche et le texte por- tent le no 21 au lieu du n° 22.
Cz. IX (n. 172 à 185), 14 planches.. 10 feuilles » f Letexte.. 2 — » Lio 5
Mota. Les planches 172, 193, 181, 182, 183, 185 comp- tent pour une feuille entière. C’est par erreur que letexte des n°5 184 et 185 porte en tête 181 et 182.
C£. X (n. 3et }), 1 planche... .«. - rfeuille 8 pages. f Le texte. : — Spages.( ! entire, da table! et da préface & 0,6. :. 0 2 » 10.
Fotals: er C8 fenill!
il
Il résulte du tableau ci-dessus que les Souscripteurs ont recu deux feuilles de moins que les quatre-vingt-quatre que nous avons annoncées devoir former les deux volumes de chaque année; mais comme ils en ont reçu quatre de plus dans l’année 1836, il y a compensation.
L'année 1838 va être promptement mise au courant ; élle contiendra :
1°. La suite du Synopsis des oiseaux du voyage dans l'Amérique méridionale de M. d’Orbigny ;
2°. La suite de la zoologie du voyage autour du monde de la Corvette la Favorite ; |
3°. La suite de la Monographie des Trachydérides.
Des Mémoires importants de MM. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, d'Orbigny, Em. Rousseau , Kiener, ainsi que plusieurs descriptions d’animaux des plus curieux seront publiés dans l’année 1839, dont la première livraison pa- raîtra le 30 janvier prochain : les autres livraisons se suc- céderont régulièrement de mois en mois; car toutes nos mesures sont prises pour cela, et, comme on le voit, ce ne sont pas les matériaux qui nous manquent.
Il est impossible, dans la publication d’un ouvrage aussi compliqué dans ses divisions, qu'il ne se glisse pas quelquefois des erreurs dans les numéros des planches et du texte : nous engageons nos abonnés à corriger à la main les erreurs que rons AVops le soin de leur signaler à la fin de chaque année : cela leur rendra le classement de l'ouvrage plus facile.
Lä publication de l’année 1837 a été retardée à cause de la liquidation de notre société avec M. Leqüien , qui était de moitié avec nous dans la propriété du Magasin de zoologie ; nous avons enfin acquis la propriété entière de cet ouvrage, ce qui nous permettra de le faire marcher avec la rapidité et la régularité que nous avons toujours voulu lui donner.
GUÉRIN-MÉNEVILLE,
Paris , 1°" septembre 1838.
TABLE MÉTHODIQUE
DES ESPÈCES ET DES GENRES DÉCRITS OU INDIQUÉS | DANS L'ANNÉE 1937.
ESS GR —
ire Classe. — MAMMIFÈRES.
Marsupraux, recherches anato- miques et zoologiques. PacayperMes fossiles.
LaurentT. XXII a XX VI.
JACQUEMIN.
2° Classe. — OISEAUX.
Synopsis avium.
RHamPHocELUS dimidiatus. Æcotuezes Noyæ Hollaudix.
CarrimuceinÆ (détails). Parus flavo-cristatus. Trocon antisianüs. Æpicnenus vocifer.
3e Classe. —
AMPHISBOENA Cinerea. elegans. Draco spilopterus.
Uuorezris philippinus. — ceylanicus. Cozuser spilogaster. — Prevostianus. — plumbeus. — aer.
CaLamarIaA punctata.
4e Classe. —
EcnENeEIs sex-decim lamellata. SynenaTaus Blainvilliaous.
…
D'Oricny.
LAFRESNAYE.
Vig. et Horsf.
LAFRESNAYE. LAFRESNAYE. D'OrB1GNY.
L'HERMINIER.
REPTILES. Vandelli.
GERVAIS. Wieeman. Cuvier. Cocteau. Boie.
Eyp. et GERv.
Boie. Oppel. Boie.
POISSONS.
Eyp. et GERv.
id.
- Notices.
22 à XXVII à
XXIX. 272
EXXVEI: à
LXXIX. 574 LXXXI. LXXXII
et LXXXIII.
id. LXXX. LXXXV. LXXXIV.
id. XII à XVI. id,
XVI. XVII.
Pi.
26.
16. 17.
* Les espèces décrites sont en caractères romains; celles qui sout seulement indiquées sont en italique. Les genres nouveaux sont pré- cédés d’un astérisque. Le chiffre romain indique le numéro placé en tête de chaque page de la notice ; le chiffre arabe, celui de la planche. — Le nom de l’auteur qui a nommé l'espèce est en pelites capitales,
seulement quand il est l’auteur de la notice. |
Ca -
IV TABLE MÉTHODIQUE.
5° Classe. — MOLLUSQUES.
ARGONAUTA ar go.
Ocropus velatus. Ocrorus macropus. Ocropus moschatus. Ocrorus hyalinus. Ocroreus venustus. Crancara perlucida . Sopioza Rondeletii. Lozico vitreus. OEurs de Calmar.
Serioreuruis biangulata.
Serra elegans. Ser14 hierredda. SEPIA ornata. Hezix Lima. Hezix hemisphærica. HEzix Arnoudu. Puysa gigantea. CycLosToma Aruoudii. PaLupiNA aspersa. — subangulata. — rima!a. Uxio truncatosa. Doris rubra. TERGIPES coïonatfa. — afhiuis. PozycerA Lessoni.
— punctilucens.
— orna!a.
*# Cazzioroga bellula. * VILLIERS1IA scutigera.
Hezix nemoralina. PaALuDINA varicosa.
— c,clostomæformis.
—. elongata. Anoponra Cordier11. — anliqua.
7e Classe. — CRUSTACÉS.
LiuNapia mauritiana.
ge Classe. — INSECTES.
CarABus mœstus.
— Ætlhiops. — Chevrolat. — assinuhs.
Linnëé.
Raxc. Risso. Lamarck. RanG.
id.
id. Lamarck. Rance.
RAN\G.
D'Orbigay.
Raxc. il.
Mrcnau». il. id. il. id. il. 75/5 id. id.
D'ORBIGNY.
id. ul. id. id. id. id. id.
Perir.
C. »'ORBIGKxY.
id. id. id. id.
GuéRIN.
De Cnrisrorn
id. id. id.
LXXXVI à
LXXXIIT.
LXXXIV. id. id,
LXXXV. CII. CIII. CIV. CV. CVI. CVII. CVIII. CIX. LXXX. LXIX. id.
id. EXXVIITI. id.
XXII.
on1. CLXXXI à CLXXXIHET. id. id, id,
LXXX VIII. 86 à 88. LXXXIX. XC.
XCI. XCII. XCIIL. XCIV. XCV. XCVI. XCVII. XCVIIT. XCIX.
89.
22.
151. 151. 182. 162.
TABLE MÉTHODIQUE;
v —_ Wiedemani. id. id. 182 — saphirinus. id. id. 183. _ Mariettii. id. id. 183. — Spinolæ. id. id. 183. #CazoenaTaus Chevrolati, Guérin. _CLXXII. 172. *STEIRA COSTATA. WEsrwoop. CLXXNI. 176. Hezops lanipes, BLANCHARD. CEXANW 75. LuPerus nasutus. WEsrwoop. CLXXVII. 177. ForFicua parallela. id. CLXXVIIL. 175. XypnicerA Caternaulti. FelsTHAMEL. CLXXXIV. 184. — Pierretii. BLANCHARD. CUXXXV. 185, Fucora Castresii. Guérin. CLXXIIT et CLXXIV. 173. — Jaternaria, LINNE. id. 174, *LeropTERON compressum. Perti. CLXXIX. 1179. *Conura flavicans. SPINOLA. CLXXX. 180. 10° Classe. — ZOOPHYTES. Hozopus Rang. D'OrBIGNY. III. 3.
MÉMOIRES GÉNÉRAUX.
RECHERCHES anatomiques et zoologiques sur les Mammifères mar- supiaux, par M. Laurent, CI. I, pl. 22 à 26. (La suite et les planches paraïîtront dans l’année 1838.)
MÉMOIRE sur les Pachydermes fossiles connus jusqu’à ée jour, ct
. description du nouveau genre Dinotherium, par M.E. Jacquemin, CL. I, pl. 27 à 29.
SYNOPSIS AV IUM ab Alcide d'Orbigny, in ejus per Americam meridionalem itinere, collectarum et ab ipso viatore nec non a de Lafresnaye in ordine redactarum, Cl. IL, pl. 77-19.
NOTICE sur la famille des Engoulevents (Caprimulgidæ) et les dif- férents genres dont elle se compose, par M. de Lafresnaye , CI. 11, pl: 82-83.
VOYAGE DE LA FAVORITE. Reptiles, par MM. Eydoux et P. Ger- vais, CL. ILE, pl. 12 à 16.
DESCRIPTION de quelques espèces nouvelles de Coquilles fossiles de la Champagne, par M. Michaud, CI. V, pl. 8r à 85.
DOCUMENTS pour servir à l’histoire naturelle des Céphalopodes Cryptodibranches, par M. Rang, CI. V, pl. 86 à ro1.
MÉMOIRE sur des espèces et des genres nouveaux de l’ordre des Nudibranches, observés sur les côtes de France, par M. A. d’Or- bigny, CI. V, pl, 102 à 109.
Mt CR .} F2 sus ES 4 SR Eau ME D à > E Te 1 ; HO - ROGAPAARN e 1 ; n°? i « RAI doi U F A17 RER ASPES F4 Ce à ‘# 44. À va ras Ë à ES ‘a à AE es Fa LA Là io : nie o" a sv and EURE L le PARLE CARS 25 RATE à , S
AA
“pts tés y
Ci: (Pr. 02 à 26: ns
RECHERCHES ANATOMIQUES ET ZOOLOGIQUES LES MAMMIFÈRES MARSUPIAUX ,
PAR M. LAURENT,
PROFESSEUR D'ANATOMIE.
: Es réunissant ici sous le nom de Warsupiaux tous les Mammifères avec ou sans bourse abdominale qui portent tous au-devant du pubis une pièce osseuse nommée à tort os marsupial, nous avons l'intention de traiter quelques questions anatomiques propres à éclairer la physiologie de leurs fonctions génératrices, et de ras- sembler des documents scientifiques que nous avons puisés dans l'observation d’un grand nombre de ces animaux.
Depuis que l'attention des zoologistes s’est dirigée vers ce grand groupe d'animaux mammifères , la science s'en- richit progressivement de faits positifs qui viennent chäque jour confirmer l'exactitude des déterminations scientifiques publiées en 1816 par M. de Blainville sur ce point important. Toutes les questions soulevées à ce ‘sujet arriveront naturellement à leur solution ration-
nelle basée sur l’observation directe des mœurs et sur 1837. zz
5) Ce. LE Pr. 6 À 16
l'anatomie de ces animaux. À ces questions d'un haut in- térêt, viennent se rattacher d'autres questions secondaires d' ns d, qui nous paraissent devoir ensüile se placer à un rang plus élevé. Nous devons le dire ici franchement : c’estdans les lecons de philosophie zoologique faites depuis trois ans à la faculté des Sciences par M. de Blainville, que nous avons puisé les principes à l’aide desquels, met- tant à profit des matériaux importants, nous pouvons poser ces questions nouvelles et en tenter immédiatement la solution. dé Si, au moment où la circonscription naturelle des espè- ces élevées dans la série animale semble ne point exister aux yeux d'un certain nombre de naturalistes, on se donne la peine d'examiner l'organisation des appareils génitaux des, mammifères, pris ici, pour :exemple, on ne tarde pas à se convaincre des limites assignées par la nature au, croisement ou, au. mélange des espèces, même très- voisines et, à fortiori, de celles qui sont de plus en plus éloignées. Dès-lors le système reproducteur des animaux mérite de fixer, sous. ce rapport toute l'attention, des zoolo- gisles, qui doivent venir y puiser des caractèresim portants, etil est en effet très-remarquable que ce soit parmi toutes les parties destinées à la reproduction, que ce soit, dis-je, les appareils, soit extérieurs. soit. intérieurs ,.et les. plus en, rapport avec une organisation cérébrale plus riche, qui aient fourni. É oRrAGIÉrissiqne de la. classe des, ve ur
123
RER Ex
ee Fun Aa Pre caractériser nettement. he n classe. des mammifèr es et les. sous-classes, proposées Pak M. de Blainville, il, ne s'ensuit. point, qu’on. doive s'en tenir aux, données acquises, On sent au contraire de
Cr. I, Pc. 922 à 26: 3
plus en plus le besoin d'approfondir tout ce qui a trait à l’organisation du grand groupe des espèces qui sem- blent établir la transition des vertébrés vivipares aux Oiseaux considérés comme la première classe des verté- brés ovipares. Et c'est pour contribuer à satisfaire ce besoin si vivement senti, que nous nous proposons d’exposer les principaux résultats de nos observations dans l’ordre suivant :
1° De l'appareil mammaire des Marsupiaux ét de la bouche de leurs petits ;
2° De l'os marsupial ;
3° Du périnée des Marsupiaux ;
4 De leurs parties sexuelles ou génitales.
Nous. essaierons ensuite d'appliquer les résultats ob- tenus. dans nos recherches à la zoologie.
4 CE. I PL. 22 à 96: DE L'APPAREIL MAMMAIRE
DES MARSUPIAUX
ET
DE LA BOUCHE DE LEURS PETITS.
* On sait que c’est sur l’existence des organes mammaires qu'est basée la dénomination de mammalia ou mammifè- res. On ne peut trop présumer actuellement les modifica- tions qu’exigerait la classification de ces animaux, si les ca- ractères extérieurs et l'anatomie comparée de l’appareil de la lactation avaient été étudiés beaucoup plus profondément qu’on n’a pu le faire jusqu'à ce jour. Mais lorsque avec les éléments scientifiques dont nous pouvons disposer en ce moment, on aborde la question du degré d'importance future des formules mammaires *, on reconnaît de suite que parmi les organes indispensables pour la reproduction vivipare, ceux qui saillent le plus à l'extérieur et dont
1 Par formules mammaires nous entendons l’indication en sisnes abréviatifs du nombre ,; de la situation et de la nature des rganes lactateurs , considérés dans leurs rapports avee le degré d'organisation d’un mammifère ou son rang dans la série mam- malogique disposée sur une , deux ou trois lignes.
Cr: L° Pr. 92 à 26. 5
l'action se prolonge le plus long-temps, semblent devoir fournir des caractères positifs basés sur toutes les modifi- cations survenués. Or l appareil de la lactation et les par- ties les plus extérieures de cet appareil révèlent très-bien par toutes leurs différences les modifications des organes génitaux internes, et sont encore nécessairement en rap- port avec le fon d'intelligence des familles instituées en philosophie mammalogique.
Ce serait une bien grande erreur de croire que l’ap- pareil mammaire caractéristique du type des animaux strictement vivipares doit subir, depuis l'espèce humaine jusqu'aux mammifères les plus rapprochés des olSeaux , des modifications dans un ordre toujours décroissant. Lorsqu'on est bien pénétré du haut rang que le principe des finalités physiologiques occupe nécessairement dans la hiérarchie des caractères et des ensembles dé caracté- res , on n "est nullement surpris de voir un appareil orga- nique, devenir plus complexe dans un groupe naturel d'animaux voisins d'un autre groupe dans lequel cet ap- pareil même tend le plus à disparaître et à s’effacer. Cette espèce de contraste dans l’ordre naturel des dégradations progressives de l’ organisation mammalogique est pourtant un fait facile à constater en observant l'appareil mam- maire dans tous les marsupiaux. On Y voit en effet, d’une. part, que la peau abdominale s’y dispose plus où moins en une bourse destinée 4 recueillir et à protéger un fœtus mammaire qui devient un nourrisson ; on constate que d’autres particularités de l’organisation ‘générale (queue prenante )viennent suppléer à à l’imperfection d’une bourse devenue vestigiaire; et l’on reconnaît facilement, par la démonstration anatomico- physiologique qui en a été
6 CL; LPrspao à 26.
faite}, que celte organisation mammaire , plus riche en apparence, supplée : nécessairement à l’ imperfection relative des organes générateurs internes dans lesquels l” incubation est devenue beaucoup plus courte. Cette incubation est en quelque sorte continuée à l’extérieur sous un autre mode physiologique : dans lequel les sucs fournis pour le déve- loppement fœtal ne sont plus du sang utérin. Les fluides destinés à ce développement après une sorte d’avortement naturel et normal étant des sucs lactés parfaitement adap-" tés au degré de constitution organique € des embryons, on sent Ja nécessité de toutes les modifications survenues dans V appareil mammaire de ces animaux si curieux et si im- portants à. observer de très-près. C’est surtout toute la partie des mœurs relative aux fonctions génératrices des Didelphes, dans lesquels la bourse n'est plus représentée que par deux grands plis cutanés abdominaux , qu'il serait important ( de bien connaître, afin de pouvoir constater le rapport nécessaire entre le degré de précocité de l’avor- tement normal et le mode d’incubation maternelle qui pourrait é être artificiel, c'est- h-dire une incubation dans une sorte de nid, suppléant d'une bourse imparfaite , malgré la lurgescence naturelle qui se manifeste à à l'époque du fonctionnement dans les plis qui la représentent. |
| Ces considérations anatomico-physiologiques sur Tor- ganisation | mammaire du premier groupe des animaux marsupiaux ayant une bourse abdominale ou des plis cu- tanés abdominaux, indices vestigiaires ( de cette bourse, lé- gitiment , cotaplétement à nos yeux la distinction des mammifères en Monodelphes (: animaux à une seule ma-
4 Voyez Mémoires tarrlèentifs et tableaux ee d'ana- lomie. physiologique. par Laurent.
GE. A£e Pr swo2ià 90. | 7 trice ) et jen.Didelphes (animaux à deux matrices), intro- duite depuis.long-temps dans la science par M, de Blain- ville. En étudiant, comparativement les dispositions. anatomico-physiologiques. de l'appareil mammaire mono- delphique et didelphique, on voit déjà comment se fait le commencement dela transition naturelle du type des vivi- pares à,celui des ovipares, et,on est forcé de convenir que L'organisation, didelphique. s'étend à tout le groupe des mammifères à bourse plus ou moins développée. | »La,marsupialité, c’est-à-dire la disposition en forme. de.bourse annexée à l'appareil mammaire , doit être rap- prochée en physiologie. et en zoologie philosophiques de toutes les dispositions en forme de bourses adaptées à des usages très-variés, etil ya convenance de le faire, lors- qu'après l'observation de la plupart des faits de ce genre, on s’est convaincu. de l'exactitude et de l'importance des résultats généraux obtenus par cette voie lente, mais sûre.
Mais nous. devons nous borner ici à l'exposé d’un certain nombre d'observations zoologiques desquelles les principaux résultats nécessaires en mammalogie doivent être déduits. Nous avons à faire remarquer d’abord le contraste, apparent du moins;-entre l’organisation mam- maire des Didelphes ou Marsupiaux vrais et celle des Orni-
* thodelphes ou Monotrèmes, qui par leur appareil repro-
ducteur se rapprochent le plus des Oiseaux. : Quoique les animaux didelphes. et les Ornithodelphes
_aient.pour caractère,commun l'existence d'un os impro-
prement appelé marsupial, puisque il ne fait POnE pArHe de la; bourse ; ainsi que l'impliquerait ce nom, quoiqu'ils soient.avec raison rapprochés sous ce point de vue, nous n'avons pu qu'être frappés d'abord de la dégradation
#
8 GEL: PL. \99 à 26.
rapide de l'appareil mammaire des Ornithodelphes, dont la glande n’est représentée que par des cæœcums, et dont les organes télinaires n’existent plus et ne sont plus repré- sentés que par les orifices des excréteurs des cœcums où follicutes sécréteurs du lait. Il nous suffit d'indiquer cette dégradation survenue pour ainsi dire tout-à-coup dans l’ap- pareil mammaire des Ornithodelphes ou Monotrèmes, qui doit être , et qui est en effet , en harmonie avec le modede développement embryonnaire et le degré de constitution organique des petits au moment de leur naissance, Par dégradation de cette organisation mammaire, nous n'en- tendons point ici une existence vestigiaire de cet appareïl comparable à celle qu’on observe chez les mâles des mam- mifères monodelphes et didelphes, mais nous voulons signifier la simplification de la texture glandulaire des mamelles et l'absence des tétines où mamelons chez les femelles des Ornithodelphes ou Monotrèmes.
Après avoir fait pressentir l'importance des recherches sur les organes sexuels des mammifères, et principalement celle de l'appareil mammaire dont l'existence est caracté- ristique de la série mammalogique , on peut encore faire remarquer que les modifications que le système pileux de ces animaux subit sont telles dans les Pangolins et les Cé- tacés , qu'il semble en apparence ne plus exister, tandis que l'appareil lactateur y persiste le plus généralement avec tous les caractères anatomiques et physiologiques qui le font reconnaître ; et ce fait doit être pris en considération, puisque le degré d'organisation mammalogique ou cette persistance d’un appareil mammaire dans toute la série des vivipares révèle à l'extérieur le rapport entre les organes éducateurs et un plus haut degré d'intelligence pour l’é-
Gr? KE Pg.°22 à26. 9 ducation des petits, d’une manière plus rigoureusement exacte que ne le font le système tégumentaire et le système pileux, toujours forcés de se modifier pour s'adapter aux circonstances des milieux ambiants et de se constituer en moyens plus ou moins défensifs (Cétacés, Pangolin, Porc- Épie, Hérisson , Couendou, Échidné, Tatous).
Il importe donc de signaler le rapport plus évident et plus intime entre l'existence des organes mammaires où éducateurs et l’organisation cérébrale plus riche des mammifères, et, en procédant ainsi, nous croyons faire une application exacte des principes établis en philosophie zoologique (Lecons de Blainville }, puisque c’est le degré d'intelligence, s’exercant pour l'éducation des petits, qui est ici mis en relief et révélé aux surfaces de l’animal par l'existence d'organes mammaires que quelques zooto- mistes ont appelés organes éducateurs.
Ainsi la considération de l'angle cränifacial , toutes les modifications crâniologiques et prosopologiques de la tête des mammalia , tous les caractères que peuvent four- nir les técuments externes, les poils, les ongles, les dents, etc. , etc., si bien étudiés jusqu à ce jour par les zoolopis- tes ; devront peut-être, tout en conservant leur rang d’or- dre’assignable en philosophie zoologique, devront, dis-je, ‘ peut-être céder le pas à un caractère que doit fournir une étude plus exacte et plus approfondie des organes mam- maires euvisagés toujours dans leur rapport intime avee l’organisation cérébrale.
- Mais , nous l'avons déjà dit, et nous devons le répéter encore, le principe des finalités physiologiques dominant toujours dans les questions de cet ordre , il ne faudra pas être surpris que , pour le but de la propagation et là con-
10 Gi L'PL22 à 1%. servation des espèces mammalogiques , l'appareil mam- maire. n'offre point des différences suivant un ordre de décroissement progressif, et qu’il n’y ait même desssortes de sauts ou de contrastes, ainsi que nous l'avons indiqué en comparant d une manière générale sous ce rapport les mammifères à bourse avec les Monotrèmes.Ces remarques générales sur les caractères différentiels des organes mammaires dans toute la série des animaux qui en sont pourvus devaient précéder nos observations zoologiques sur l'appareil mammaire des Didelphes. :1Cet appareil se montre chez ces animaux composé ainsi qu'il suit: | F
1° D'un amas de pes sécréteurs du lait, éléments - anatomiques de ce qu’on nomme la glande manie, ou la mamelle ;
2° Des Mbits hsicghtht
3° D'organes de sensation modifiés pour le toucher maternel, c'est-à-dire servant à la copulation entre là nourrice et le nourrisson. |
Nous n’aurons point à nous occuper ici des organes profonds de cet appareil ; l'étude des cryptes lactaires et des canaux galactophores ou lactifères est du ressort de l'anatomie et de Ja physiologie comparée. Mais nous étudierons plus spécialement sous le point de vue zoole- gique le sens de la copülation lactatrice des Didelphes , eu raison de son importance réelle si bien sentie: st tous les zoologistes. oh motlbeserépee
Ce sens se compose : 1° d’un organe érectile, sorté de pénis mammaire destiné pour lintromission dans la bouche du nourrisson : c'est le mamelon ou la tétine ; 2° d’une sorte de fourreau cutané ou prépuce tétinaire
Gris Pig 02 à 46. 11 qui enveloppe le mamelon et. le cache plus ou moins ; et æ d’une très-grande portion de la peau abdominale. Celle-ci enveloppe d’abord immédiatement toute la partie de la glande qui saïlle au-dessous de la paroi abdominale, et forme ainsi une sorte de scrotum ou bourse mam- maire comparable sous ce rapport au véritable scrotum ou bourse tesliculaire. Il y a cette différence très-grande entre l'enveloppe cutanée de la glande mammaire et celle du testicule que la première: n'est. point pendante comme la seconde, lorsque la mamelle adhère par une large base à la paroi abdominale , ce qui est l'inverse chez le testicule.
… Mais ce qui devient la caractéristique du premier groupe des Marsupiaux ou des Didelphes, c’est la por- üon de la peau abdominale qui , après avoir recouvert Ja surface externe de la glande, se replie sur chaque côté et
-en bas pour se disposer en une bourse propre à recueillir,
à contenir et à protéger les avortons qui deviennent plus tard des nourrissons.
Tout l'appareil mammaire, € Éesdipe la glande, les coiduits _galactophores et le sens pour. la copulation
. de la mère et du nourrisson, sont ici préalabiement orga-
* Cependant on observe chez les individus femelles de quel-
ques races humaines ( Négresses, Hottentotes, etc.) et plusieurs
espèces de mammifères monodelphes, des mamelles pendantes, à-peu-près comme le sont les bourses testiculaires. Mais il, y a cette différ ence entre les deux appareils que les voies pour l’ex- crétion du lait, ou les conduits galactophores, sont très-courtes et
_ sous-Cutanées, comme la glande avec laquelle ils forment une
seule masse , tandis que les voies très-longues et tortueuses du sperme sont intestinales, en partie renfermées dans l’abdomen <ten partie sous-cutanées,
12 CNT" Pr. 29 d'96.
nisés pour obvier aux suites fâcheuses d’un avortement normal et pour remédier à l’imperfection relative des or- ganes gestateurs internes. On reconnait. ainsi comment il ‘advient que, chez des mammifères où la viviparité s’af- faiblit, tout l'appareil de la lactation a du être beaucoup plus perfectionné que chez les mammifères monodelphes. Il nous fallait ici rappeler ce fait bien connu des zoolo- gistes qui nous donne la raison physiologique du déve- loppement considérable de l'appareil de sensation destiné pour la copulation lactatrice, ce qui le rend propré à contenir plus ou moins un ets mammaire qui devient par la suite un vrai nourrisson. Sous le nom de fœtus mammaires (Owen) ou de pué- rules (BLainvizLe), on doit désigner dans l’état actuel de la science les très-jeunes nourrissons | des Marsupiaux pendant tout le temps où ils restent constamment fixés aux tétines. À cette époque de la vie fœtale mammaire, la bou- che des petits offre des caractères extérieurs qui méritent d’être nolés et rappr ochés des différences qu’elle présente 1° dans le premier âge de la vie embryonnaire, et 2° après que le fœtus mammaire cesse d’être 7 SHSpOHN fixement à la mamelle. | ) LR 4 D De même que dans tout té de mammifères mo- DRE Ja bouche de l’avorton SEE ge: être melon un peu turgescent sur lequel il doit être fixé. Le dé- veloppement progressif des deux mächoires et des lèvres doit être rapide afin de constituer de bonne heure la cavité orale et un orifice buceal étroit, qui répond au pédicule ou à la racine du mamelon. Au commencement de la vie embryonnaire, la bouche d’un Marsupial offre
G£.:1,: PLsotà 26. 13
done les conditions favorables pour s'adapter à la saillie du mamelon ; et le développement des parois buccales s’effectuant de chaque côté vers le centre de l'ouverture buccale, il en résulte que le mamelon, qui plonge très- avant dans sa bouche, est ainsi très-étroitement saisi.
. La bouche de l’avorton a alors acquis le caractère qui
le constitue fœtus mammaire, c'est-à-dire un fœtus recevant pour nourriture, au lieu d'un sang utérin , un fluide lacté fourni par les mamelles. - Nonobstant la précocité de l'avortement normal chez tous les animaux marsupiaux, la bouche et les narines des petits doivent être convenablement développées , pour fonctionner au moment de la parturition abortive. Ces ouvertures naturelles sont bien séparées , et déjà les cavités nasales et buccale, au lieu d’être dans le même état d’im- perfection organique qu'on observe chez le très-jeune embryon des mammifères monodelphes, sont bien dis- tinctes. Mais nous ne possédons que peu de faits sur ce point, et il est bien à désirer que, tout en s’atta- chant à constater le degré du développement des petits ayortons, au moment de leur naissance, ainsi qu'on l’a déjà fait pour quelques espèces, on ne néglige point d’é- tudier l'état de la bouche des petits Marsupiaux, soit didelphes, soit ornithodelphes ou monotrèmes.
. On conçoit très-bien que cet état primordial d’une bouche largement ouverte, et cependant bien constituée, la rend très-propre à recevoir un mamelon turgescent chez tous les Marsupiaux à bourse très-développée ou simple- ment yestigiaire. Mais on se demande comment la bouche des petits de l'Ornithorhynque et de l’Échidné peut s’ap- pliquer sur la surface tétinaire, attendu que dans ces
14 CE. 4! PL. 92. 13:96. animaux la saillie mamelonnaire manque , à ce qu'il parait, complètement, même pendant toute la durée wi l'allaitement. VUE Après avoir présumé ce premier élat de la bétetté de lavorton chez tous les Marsupiaux, nous devons ci constater ce qui advient lors du développement sit de cette cavité chez les Didelphes et les we thodelphes ou Monotrèmes. er! Chez les premiers , le développement progressif de la bouche se fait rapidement, de manière à ce que le ma- melon, qui est très- -lonp, se trouve saisi promptement , sans pouvoir sortir à cause de l’étroitesse très-grande de orifice oral. C’est ce qu’on voit très-bien sur lés petits de ces animaux suspendus fixement aux tétines , et l’on sait qu'il faut alors fendre la bouche des petits ou faire un effort pour les retirer, à cause du renflement de l’ex- trémité du mamélon. MM. G. Saint-Hiläiré et R. Owén ôût fait figurer cet état de la bouche des fœtus mami- maires de Sarigues et de Kargoriteus trouvés suspendus fisement aux mamelons. Il est à désirer que les mêmes recherches soient faites pour toutes lés espèces de Mar: supiaux à vraie bourse, et surtout pour ceux dont là bourse est reriplacée par des plis cutanés. Ne doit-on pas présumer qu’en raison de cétte imperfection ou de l’état vestigiaire de la poche abdominale, les Didelphes dorsi- gériens * doivent mettre au jour des avortons moins imparfaits , c’est-à-dire dont la gestation utérine serait relativement plus longue, ét dont par conséquent la bouche -! Par dorsigériens nous entendons ici désigner les Didel- phes sans bourse qui portent:leurs petits sur le dos. :
NES Dé Pn3 2%. 4:36. ’ 15 serait moins ouverte au moment de la naissance, et peut-être | les petits Didelphes dorsigériens ne sont point suspendus fixement aux tétines aussi long-temps ne les Didelphes bursigériens * ?
Enfin l’absence de bourse et de tétines, l’imperfection de la texture glandulaire des mamelles de l’Ornitho- rhynque et de l'Échidné, et leur génération prétendue ovovivipare, et comparée à la génération ovovivipare de certaines espèces de reptiles, de poissons et d'animaux articulés, sont des faits anatomiques et zoologiques qui nous semblent justifier complètement le rang assigné depuis très-long-temps à ces animaux, qui doivent termi- ner la série mammalogique , et être considérés comme une transition naturelle des animaux vertébrés vivipares aux vertébrés ovipares. Mais, à la considération du ca- ractère’ zoologique de ces animaux étudiés dans l’âge adulte, doit se rattacher l'examen du développement pri- mordial de leur bouche, qui, chez ces deux genres d’ani- maux, acquiert la forme d’un véritable bec. Nous devons à M. R. Owen ( Zransactions de la soc. zool. de Lon- dres ‘des recherches sur la bouche de l'Ornithorhynque, pe il résulterait que :
Ha Toutes les parties de la bouche des petits de Quni: ” thorhynque sont dans un état de mollesse et de flexibi- lité qui permet d'exercer la succion ;
* Par bursigériens nous voulons désigner les Didelphes por- tant leurs petits dans une bourse, et opposer ce caractère à celui signifié par V’épithète de dorsigériens ou portant les petits sur É os. Il nous a semblé que ces particularités de mœurs devaient être ici mises en relief en raison de ce Le Pertteton les in- dique nettement.
16 L g | Cr. I. Pr. 22 à 96.
20 Que la langue , les deux mâchoires, les tégaments qui les recouvrent, et orifice oral qu'ils circonscrivent , é offrent toutes les conditions favorables pour l'exercice de cette oncHon ; : Ad
le se “x De. de. te. de à mm oiseaux , existe sur la ligne médiane , un peu au-devant des na- rines, chez le petit de hotes né cu dei ni
4° Que, nonobstant l'existence de ce tubercule, toutes les autres particularités de l organisalion sont favorables a l'opinion de la viviparité et de la marmmalité de ces animaux, malgré les divers points de leur structure qui les FRE des oiseaux et des reptiles. nés
Nous ne connaissons encore rien sur k bouche des petits de l'Échidné, | |
. Cette ouverture naturelle est fort petite dans le ii mammaire des Didelphes ; 5 elle n’est béante qu ’au milieu pour l'insertion du mamelon, et ses côtés sont alors fermés, non-seulement par une membrane épidermique , mais encore par la continuité des tissus des deux lèvres. Les bords de la partie béante circonscrivent un petit espace qui a la forme d'un triangle dont le sommet est vers le nez. La couleur des. bords de cet espace est d’un brun. foncé dans les fistus conservés. dans l'alcool. Cette couleur, qui tranche sur celle blanc-jaune sale des lèvres et de tout le COrps , fait distinguer très-facilement le méat médian. On dirait en voyant cette bouche, dont les lèvres sont bridées dans une grande étendue st sur les côtés , qu "elle € est inactive pendant la succion n du premier lait, et l'on est porté à penser que cette succion n'est point nécessaire pendant la vie alumnulaire ou fœule,
CL EE Pr..922 à 96. 17
attendu que les premiers fluides lactés peuvent à cette époque s’écouler naturellement et d’une manière continue dans la bouche d'aussi jeunes avortons. La turgescence naturelle des glandes mammaires doit suffire à l'entretien d'un écoulement continu dont la quantité est propor- tionnelle aux besoins du développement des fœtus. Cet écoulement continu des premiers sucs lactés est l'équiva- lent de l'absorption du sang utérin par un placenta. Du moment où les forces et l’instinct de l’avorton lui permet- tent peu à peu d'exercer la succion, cette vie fœtale mam- maire ou alumnulaire cesse, et la vie plus active d’un vrai nourrisson exerçant la succion par intervalles avec des lèvres libres et non bridées, ou la vie alumnaire, com- mence. Les époques de ces actes physiologiques sont donc caractérisées par des dispositions anatomiques exté- rieures ou un facies propre de la bouche à chaque phase de la vie des jeunes individus avant et pendant leur in- cubation dans la bourse mammaire.
Il est bien nécessaire que les différences de forme d’un même mamelon observé dans plusieurs époques diffé- rentes soient notées pour que le zoologiste ou le physiolo- giste puisse constater les divers états d’un mamelon. Celui-ci doit être considéré : 1° depuis sa première appari tion dans le fœtus jusqu'à l'époque de la puberté ; 2° pen- dant toute la période des premier, deuxième, etc. , allaitements chez les individus mères qui ont fait succes- sivement plusieurs fois des petits. Dans la période de l’un quelconque de ces allaitements, il convient d'établir trois époques bien distinctes, savoir : l’époque qui pré- cède immédiatement la gestation mämmaire ; ensuite,
l'époque de cette gestation pendant laquelle le petit est 1835.
12 g?
Ga
18 Ci. I: Pr. 22 à 96:
suspendu et adhérent au mamelon; enfin , l'époque dans laquelle le petit n'étant plus fixé à la tétine, la prend, la quitte, et la reprend selon ses besoins d’ali- mentation et s’accroit de plus en plus, d’abordsans quitter la poche, ensuite en sort et y rentre alternativement et enfin la quitte pour toujours ; 3° enfin le mamelon doit être étudié dans les intervalles des portées et dans les individus femelles plus ou moins âgés qui, séjournant dans nos ménageries, ne font plus de petits sous l’in- fluence des nouveaux climats où ils vivent, ou de Ja domestication , ou de lisolement des mâles qu’on n'a pu se procurer.
Il est tout aussi important de comparer ces formes des tétines avec celles de la bouche des nourrissons qui leur correspondent, pour reconnaitre et constater les diverses conditions des individus mères, et si le petit Didelphe est ou un fœtus utérin, ou un fœtus mammaire, ou s’il est parvenu à l’âge d’un vrai nourrisson.
Après avoir fait remarquer aussi exactement qu'il nous a été possible les rapports des caractères extérieurs entre les mamelons de la mère et la bouche des petits qui nous les font reconnaitre, abstraction faite de leur taille, soit comme des fœtus utérins, soit comme des fœtus mammaires suspendus aux tétines d'une manière permanente, où comme de vrais nourrissons, prenant, quittant et reprenant le mamelon; nous devons nous borner à indiquer les formes des mamelons qui cor- respondent à ces trois phases de la gestation lactatrice. Ces formes, qu'il est facile de pressentir, sont celles : 1° d’une saillie peu développée et non encore renflée à son extré- mité; 2° d'une saillie de plus en plus grande, et renflée
CES E Pt. pp à 26. 19
à son extrémité et comparable au battant d’une cloche; 3° celle d’un prolongement ou appendice conique plus ou moins allongé. Ces formes ont été figurées par MM. Geoffroy Saint-Hilaire, R. Owen et John Morgan.
À Taide de ces notions exactes on trouve facilement la raison physiologique qui a déterminé les premiers zoolo- gues à considérer la bourse abdominale comme une sorte d’utérus transporté à l'extérieur, et on ne peut s'empêcher de constater en même temps ce genre de finalité physio-
logique qui exprime si nettement les relations organiques entre un appareil utérin sous forme intestinale et les or- ganes mammaires placés aux surfaces de la peau sous forme d'un appareil de sensation pour un toucher spécia- lisé pour la copulation lactatrice, c’est-à-dire pour l’ac- couplement entre une mère et son nourrisson.
Nous devions donc ici faire remarquer la relation phy- siologique d’un organe d’incubation intestinale, imparfait sous ce rapport, avec des organes d’incubation extérieure qui constituent un véritable appareil de sensation copula- trice offrant une partie essentielle (tétine ou mamelon), une partie tutaminale ( prépuce ou aréole tétinaire), et une autre partie colligiale , recouvrant la glande PEN de la glande), et de plus formant la poche ou bourse où se fait la première incubation des avortons suspendus fixement aux tétines et servant ensuile au recueillement des nour- rissons qui peuvent en sortir et s’y réfugier au besoin.
La liaison naturelle, l’harmonisation successive des phénomènes de gestation utérine et de gestation mammaire, nous paraissent avoir été mises dans un grand jour : par
* Voyez Mémoires sur l'Ornithorhynque, par M. de Blainv.
20 CE T'PLitos À 26:
le fait seul de l'étude comparative des fluides mis en œuvre ( humeur vitelline, sang utérin et lait ), pour le dé- veloppement des embryons et des fœtus. Ce point d’ana- tomie zoologique nous parait même suffisamment déter- miné avec toute la rigueur scientifique, et il nous semble impossible de présenter sur ce sujet des objections tant soit peu valables. |
Nous voici maintenant arrivés à un point de vue capital en anatomie comparative, qui nous parait jeter une vive lumière sur les questions les plus importantes de la phi- losophie zoclogique. Il s’agit de constater les résultats positifs qui se déduisent naturellement de l’étude compa- rative des organes de la lactation et de ceux de la géné- ration vivipare. À l'aide d'un certain nombre de faits spéciaux bien observés, nous avions cru pouvoir proposer à ce sujet des vues théoriques que le raisonnement seul aurait pu deviner ou établir & priori. Mais, reconnaissant les dangers de l'abus que l’on peut faire de cette méthode dans les sciences naturelles , nous préférons exposer fidè- lement des faits en nombre suffisant pour fournir des dé- ductions et des inductions logiques, confirmatives de nos vues déjà publiées sur ce point scientifique *.
L’impossibilité de stationner assez longtemps dans les lieux mêmes des relâches de /a Favorite, n’a point permis à M. Evdoux, qui a fait le voyage de circumnavigation sur cette corvette, d'observer les mœurs de quelques espèces de marsupiaux vivants, ni de pouvoir disséquer quelques-uns de ces animaux mäles et femelles, pour re-
‘ Ces vues ont été exposées dans un tableau d’une théorie des appareils de l’organisme des animaux supérieurs, professée à l’école de médecine de Toulon par l’auteur.
CL. I. PL. 22 à 96. 21
cueillir des documents scientifiques propres à éclaircir Les points encore obscurs de leurs fonctions génératrices. Nous avons pu nous procurer un certain nombre de ces animaux ‘, soit en peau, soit conservés en tout ou en partie dans l’aicool. Ce sont ces animaux qui, joints à ceux mis à notre disposition par MM. les Professeurs d’a- natomie comparée et de mammalogie du Muséum d'his- toire naturelle de Paris, nous ont fourni les observations et les faits exposés ci-dessous.
L'examen d'une soixantaine d'individus conservés dans l'esprit de vin, appartenant à quinze espèces différentes, nous à été beaucoup plus utile pour nos recherches que celui de toutes les espèces dont les individus empaillés existent dans les galeries de mammalogie du Muséum.
Didelphis V'irginiana.
Vingt-sept individus de l'espèce Didelphis Virei- niana , sur lesquels onze mâles et seize femelles, ont donné lieu aux observations suivantes :
* Les Marsupiaux recueillis par M. Eydoux, pendant le voyage de Za Favorite, sont :
1° Un Ornithorhynque femelle, dépouillé de sa peau, sans tête, dans l’alcoo! ;
2° Un Ornithorhynque en peau ;
3° Un Échidné mâle, conservé dans l’esprit ; <
4° Un Dasyure Maugé en peau;
5° Deux Phalangers renards, l’un mâle, l’autre femelle,
6° Deux Kanyuroos , encore mâle et femelle.
22 GL214PL:%912à 56.
Observations faites sur les mâles.
Manquant tout-à-fait de données exactes relativement à l’âge précis de ces individus et à Ja durée ordinaire de la vie des animaux de cette espèce, vivant hors de la do- mesticité, nous avons du nous borner aux indications des
âges, qui sufhisent pour des remarques physiologiques et zoologiques.
Observations faites sur les fœtus mammaires mâles (Didelphis Virsiniana).
Trois mäles à l’âge de fœtus mammaire nous ont présenté les vestiges d’une bourse abdominale ou d’un espace demi-ovalaire, circonscrit par deux saillies laté- rales ou replis cutanés de la peau du ventre. Dans cet espace on voit les vestiges de deux mamelons, et sur l’un des trois fœtus , d’autres saillies transversales qu'on aurait prises au premier abord pour d'autres tétines. (Voyez PI. 22, fig. 1, 12, 1b). Un quatrième fœius mammaire mâle de D. Virginiana ne présentait aucun vestige de bourse ni de mamelon.
Observations faites sur des mâles adolescents _ (Didelphis Virginiana ).
Trois autres mâles jeunes et adolescents de la même espèce nous ont offert des mamelons au nombre de six à neuf, plus ou moins marqués, disposés moins régulière- ment que dans les femelles, et aucun vestige de bourse.
Observations sur des mâles adultes ( Didelphis Virginiana ).
Un seul mâle adulte est fort remarquable par l'exis-
LA
C£. E. Pr. 22 à 06. 29
tence d’une bourse formée par un repli cutané presque circulaire. Cette bourse sans cul-de-sac est superficielle. On y voit quatre mamelons dans l’espace circonscrit par la saillie de la peau qui forme les vestiges d’une bourse, et un cinquième mamelon sur le bord même de ce repli cutané.
La peau est noire autour et sur le pédicule du serotum dans ce mâle, et chez trois autres individus du même sexe, qui n'ont offert aucuns- vestiges de bourse ni de mamelons. Sur plusieurs autres mâles adultes que nous avons observés depuis, outre les onze indiqués ci-dessus, non seulement on ne pouvait apercevoir le moindre ves- tige de la bourse, mais on ne pouvait encore trouver le plus léger indice des mamelons, même en y portant l'attention la plus minutieuse.
Si l'on prend en considération l'existence bien dé- montrée d'une bourse abdominale chez les mâles à l’état de fœtus mammaires et même accidentellement à l’âge adulte, on doit voir, ce nous semble, dans ce fait très- important, la rectification des opinions émises sur de prétendus indices ou vestiges d'organisation placentaire chez les Marsupiaux et sur l’analogie de la bourse scrotale des mâles avec la bourse abdominale des femelles. Car, nous le répétons, dans les jeunes Didelphes mäles et dans l'adulte de cette même espèce que nous avons observés , la bourse coexiste avec le scrotum en avant duquel elle est placée, et cette disposition anatomique nous semble être l’état normal des fœtus mammaires , tandis que la bourse n’est qu’accidentelle chez l'adulte, ce qui nous paraît être tel, en raison de ce que lors même qu'on voit encore distinctement des mamelons sur le ventre de jeunes
24 Cr M Pri)25 à 120.
marsupiaux mâles adolescents, on ne trouve plus aucun vestige de la bourse abdominale |
Il résulterait donc de nos observations sur l’appareil mammaire des mäles du Didelphis Virginiana de divers âges: 1° que tandis que les mamelons des mâles adoles- cents offrent déjà dans la diminution du nombre et de leur volume et dans l’irrégularité de leur disposition le caractère de leur tendance à une disparition complète , la bourse abdominale, dont les rudiments existent chez les fœtus mammaires mâles, a déja complètement disparu ; 2° que dans les fœtus mammaires males, il y a aussi ten- dance de très-bonne heure à l’atrophie et à la disparition dés mamelons rudimentairés, etc. ; 3° que dans tous les mâles de cette espèce, en mettant de côté les cas excep- tionnels qu'on peut observer chez toutes les espèces ani- males , tout l'appareil mammaire tend à s’effacer de bonne heure; 4° que quoique rapproché des organes sexuels externes, cet appareil mammaire est tout-à-fait distinct de ces organes sexuels, et 5° que cependant en raison du voisinage de la bourse et du scrotum , qui sont l’un et l’autre des dépendances de la peau, un muscle crémaster peaussier peut être considéré comme commun à ces deux parties, si elles coexistent normalement ou exceptionnel- lement, ainsi que nous l’avons vu normalement dans l’âge fœtal mammaire, et exceptionnellement dans un mâle adulte, sans nécessiter rigoureusement l’analogie de la bourse abdominale avec la bourse scrotale. Nous verrons, au reste, qu'on ne trouve aucun rudiment du serotum dans les fœtus mammaires femelles chez lesquels la bourse abdominale n’est encore que rudimentaire.
Ce, Ex PEU 25 2,56. 25
Observations faites sur les femelles
(Didelphis Virginiana ).
Elles avaient pour but la recherche des rapports du développement des mamelons et de la bourse avec celui des organes sexuels externes, et c’est dans ce but qu'il importait de bien établir la distinction des âges , ainsi que
nous l'avons déjà fait pour les mâles.
Observations sur Les fœtus mammaires femelles
(Didelphis Virginiana).
Sur cinq fœtus mammaires femelles , toujours Di- delphis Virginiana , l’espace cutané abdominal qui devra être la bourse est circonscrit par deux replis cutanés très- marqués ; On y voit un nombre de mamelons dont le nombre parait devoir être de treize, savoir : six de chaque côté et un médian et impair. La disposition bien symé- trique de ces tétines placées sur chaque côté en série linéaire et convexe en dehors, permet de différencier les trois mamelons postérieurs qui sont un peu plus grands, un peu plus distants entre eux, et en nombre plus fixe que les trois antérieurs qui sont plus petits. Ce nombre de mamelons latéraux varie cependant de douze à quatorze. Nous n'avons jamais vu à cet âge le mamelon médian manquer ; les variations en plus ou en moins nous ont paru toujours avoir lieu dans le groupe des six mame- lons antérieurs. (Voyez PI. 22, fig. 1°, 15)
Quelque soin que nous ayons mis à rechercher des ves- tiges d’un scrotum dans ces fœtus mammaires femelles , nous n'avons pu en découvrir le plus léger indice; et nous préférons supposer qu'il se pourrait qu'un rudiment du
26 Cz EXPr Pas à19206.
scrotum existät primitivement chez le fœtus utérin et dis- parüt de très-bonne heure, que d’oser affirmer le contraire avant d’avoir observé directement. On doit reconnaître facilement combien doivent étre sévères les recherches sur les rapports du développement des organes entre eux, surtout à l’ésard des appareils qui ont des muscles ou d'autres organes communs, sans cesser pour cela d’être parfaitement distincts sous le point de vue physiologique. Cette remarque nous semble digne de l’attention de tous leszootomistes qui s'occupent en même temps des questions de signification en anatomie comparée, et de l'importance de la signification des organes , des tissus, étc., considérée dans ses applications à la philosophie zoologique.
Quoiqu'ilen soit, nous avons du recueillir ces faits de l'existence négative ou positive des organes de l'appareil mammaire considérés dans leur connexion de développe- ment avec les organes sexuels externes, comme devant servir aux interprétations rationnelles propres à confirmer ou infirmer nos propres déterminations ou celles des zootomistes, qui, sur la considération d'un muscle crémas- ter et peaussier commun à la bourse des femelles et au scrotum chez les males, admettent l’analogie de la bourse abdominale avec la bourse scrotale, et même l'identité de ces deux bourses, qui résulteraient des deux formes que serait susceptible de revêtir un seul et même organe.
Les mamelons des fœtus mammaires , soit mâles, soit femelles , sont relativement très-saillants à cet äge et ne sont alors nullement recouverts d’un voile, prépuce ou fourreau cutané qui se développera plus tard et däns lequel ils s’enfonceront plus où moins complètement. Cette saillie des tubercules tétinaires coïncide à cet! age
CL. I. PL. 22 à 96. 27 avec celle du pénis chez les males, et du clitoris chez les femelles, et nous avons beaucoup regretté de n'avoir point eu à notre disposition un nombre suffisant d'individus d’une succession d’ages, pour constater également toutes les séries des coïncidences de la rentrée du mamelon dans le prépuce ou aréole, avec celle du pénis et du clitoris, chacun dans son fourreau. Nos observations sur le petit nombre de ces fœtus mammaires du Didelphis Virginiana nous portent à penser que ce.phénomène doit se passer normalement de cette manière.
Observations sur des femelles adolescentes
( Didelphis Virginiana ).
Cinq jeunes femelles de la même espèce présentaient une bourse sans cul-de:sac, et dans son intérieur des mamelons plus ou moins marqués et à demi recouverts par un voile cutané circulaire, qui remplit à leur égard le même office que le prépuce ou le fourreau par rapport au gland de la verge des mäles et que les nymphes ou petites lèvres à l'égard du clitoris des femelles.
Observations sur des femelles adultes ( Didelphis V'irginiana ).
Sur cinq autres femelles adultes le nombre dés ma- melons, qui s élevait normalement à treize dans les jeunes sujets de ce sexe, est réduit en général à sept, c'est-à- dire aux six postérieurs et à l’unique médian. Ce nom- bre est même moindre chez trois femelles, c’est-à-dire de six sur deux individus, et de quatre seulement sur le troisième. Si cette réduction et ces variétés dans le nom- bre des mamelons des femelles adultes étaient un fait
28 Cz. L. PL:%929! à 26.
constant, il mériterait qu on le prit en très-grande con- sidération pour apprécier d'une manière plus exacte le rapport entre le nombre des petits de chaque portée et celui des mamelons, et pour bien indiquer les raisons pour et contre la valeur des formules mammaires ou du nombre des mamelles, soit en anatomie et en physiologie comparée, soit en zoologie.
Nous avons donné avec plus de détail les observations faites sur l'appareil mammaire des Didelphis Virginiana, parce que les individus de cette espèce étant plus nom- breux que ceux des autres espèces soumises à nos recher- ches, nous ont offert toutes les variétés de l'appareil mammaire envisagé dans la série des âges où il importe le plus de les constater. ù
Ces variétés ou ces modifications dans le développe- ment des mamelons et de la bourse se réduisent : 1° à des diminutions dans le nombre des mamelons, nombre qui paraît fixe et très-normal dans les fœtus mammaires fe- melles ; 2° à la turgescence plus ou moins grande des ma- melons et à la grande étendue de la bourse dont l'occlu- sion est plus ou moins complète pendant l’époque de l’al- laitement ; et 3° au moindre déveleppement de la bourse et des mamelons , et même à leur atrophie plus ou moins grande, qui survient pendant la suspension ou plus ou moins longtemps après la cessation des fonctions géni- tales chez les adultes âgés.
Parmi ces modifications, celles qui ont trait à la dimi- nution du nombre des mamelons portent le plus souvent sur les mamelons latéraux antérieurs que nous avons dü distinguer des mamelons latéraux postérieurs qui sont en général plus fixes et un peu plus grands.
CL. I. Pr. 929 à 96. 29
Mais de toutes les modifications observées, celles qui sont relatives à la saillie des mamelons ont du le plus exciter notre attention depuis le moment où nous avions vu dans les cétacés non encore allaitant le mamelon en- tièrement recouvert par deux lèvres cutanées. Nous n'avons donc été nullement étonnés de voir le mamelon, d’abord saillant dans les fœtus mammaires des Didelphis Virg. , chez lesquels le pénis et le clitoris sont aussi très- proéminents , se revêtir ensuite dans les individus femelles adolescents ou jeunes adultes, d’un voile cutané, véritable prépuce tétinaire, au fur et à mesure que le clitoris ou le pénis cessant de proéminer sont cachés par un fourreau cutané.
Cette coïncidence de la saillie des mamelons et des pénis ou des clitoris et de leur tutamination par des en- veloppes cutanées, nous semble propre à confirmer les analogies sur lesquelles nous avons fondé la théorie gé- nérale des appareils de copulation soit génératrice, soit lactatrice , que nous avons dü considérer comme des ap- pareils de sensation du toucher spécialisé pour favoriser le jeu des organes générateurs, de même que les appareils des sens, du gout et de l’odorat favorisent l’action des appareils assimilateurs digestifs et respiratoires,
Aux observations plus spéciales faites sur l'appareil mammaire des Didelphis Virginiana qui nous ont fourni les résultats précédents, nous joignons la série d'obser- vations faites avec le même soin sur toutes les autres espèces dont nous avons pu disposer ; mais nous avons du nous borner à indiquer rapidement ce qu'il y avait de plus important, pour éviter des détails fastidieux et
inutiles.
350 CL. A.oPL.09 & 96.
Didelphis Cancrivora ou Crabiers.
Plusieurs individus mâles et femelles de cette espèce étaient en si mauvais état, que nous n'avons pu nous en servir pour nos recherches.
Une femelle adulte dont la bourse est resserrée par des concréuons stercorales était placée dans un même bocal avec quatre petits nourrissons d’un âge assez avancé pour pouvoir sorür et rentrer dans leur poche. Les con- crétions provenaient de l’adhérence des excréments des petits aux poils qui garnissent l'ouverture de la bourse.
L'existence de ces cencrétions stercorales adhérentes aux poils de lorifice de la bourse abdominale est bien propre à prouver que les petits rapprochent leur orifice anal de l’orifice de cette bourse, lorsqu'ils rendent leurs excréments, ainsi que le font les petits oiseaux sur la circonférence de leur nid.
Cette observation, qui n’a rien de remarquable en elle- même, doit suggérer l’idée de comparer les rapports de la quantité du méconium sur les fœtus utérins et les fœtus mammaires des Marsupiaux avec les proportions du mé- conium des fœtus des mammifères monodelphes. Elle nous semble aussi propre à faire sentir le besoin de dé- terminer si l'époque où les petits des marsupiaux à bourse commencent à rendre des excréments coïncide avec la fin de la vie fœtale mammaire, c'est-à-dire à l'époque où le petit cesse d’être suspendu fixement à la mamelle.
Ces deux caractères physiologiques , savoir : la faculté de prendre et de laisser à volonté le mamelon et celle de rendre au besoin des excréments, établiraient la corres-
CL. I. PL. 29 à 96, 31
pondance exacte entre les nourrissons des mammifères didelphes à bourse et les nourrissons des mammifères monodelphes.
Sur les quatre petits nourrissons Didelph. Cancrivora, trois sont des mâles et le quatrième une femelle. Nous avons pu constater que chez la mère allaitant ses quatre petits, le nombre des mamelons , bien saillants et non enfoncés dans un pli circulaire de la peau, était de onze, cinq de chaque côté et un impair médian. Sur le petit nourrisson femelle, même nombre de mamelons dont la saillie est apparente, mais recouverte par un repli cir- culaire de la peau et cachée par les poils. (Voyez PI. 2», fig, 2°, 2°.)
Nous avons inutilement cherché les vestiges des ma- melons et de la bourse chez les trois nourrissons males, Il reste donc à déterminer si dans les fœtus mammaires mâles du D. Cancrivora, ces mamelons et la bourse existent primordialement, s’atrophient et disparaissent de très- bonne heure.
Sur deux autres femelles adultes le nombre normal des mamelons est réduit à sept, dans l’une dont la bourse est très-grande, et à deux seulement dans l’autre individu dont la bourse est très-petite, Chez la première à sept mamelons, les quatre postérieurs latéraux et le médian sont irès-saillants. Les deux latéraux antérieurs sont en- foncés dans leur voile circulaire cutané. Chez la seconde femelle, les deux seuls mamelons apparents saillent et sont latéraux , l’un à droite, l’autre à gauche ; ils appar- tiennent au groupe des mamelons postérieurs. Le médian ou impair et tous les autres sont complètement atro-
phiés.
' # Pr
sd
39 ot) opel la 66.
Une troisième femelle adulte , probablement vierge encore ou n allaitant plus depuis assez longtemps , nous a offert onze mamelons bien marqués, surtout les six postérieurs et le médian, qui tous étaient en partie re- couverts de leur prépuce tétinaire.
Sur les cinq femelles indiquées ci-dessus, la poche ab- dominale offre des différences d’étendue relative : 1° dans ses culs-de-sacs toujours plus marqués en arrière ou en bas et sur les côtés qu’en avant; 2° dans les divers degrés de resserrement de son ouverture. Deux plis cutanés indiquent chez le nourrisson femelle les rudiments de la bourse alors très-largement ouverte.
Sur les trois nourrissons mâles, le scrotum, dans lequel les testicules semblent être déjà arrivés , se présente sous la forme d'un gland à rainure médiane très-prononcée et paraissant en partie recouvert de son prépuce. La région périnéale offre deux raphés médians très-marqués , l’un intermédiaire au scretum et à l'ouverture génito-arale, l’autre située entre cette ouverture et la racine de la queue.
\ Didelphis Opossum ou Sarigue quatre œils.
Une femelle de cette espèce allaitant ses petits porte une poche abdominale très-srande, dont le cul-de-sac inférieur ou postérieur est très-développé, tandis que les espaces latéraux le sont moins, et en outre deux culs- de-sacs antérieurs qui sont séparés par une sorte de cloi- son ou frein cutané médian. Les mamelons y sont au nombre de cinq, dont les quatre latéraux sont très-sail- lants ou tirés par la bouche des petits, tandis que l'impair ou médian est en partie caché dans son prépuce.
L
CL. I. PL. 22 à 926. 33
Une autre jeune femelle encore nourrisson offre le même nombre et là même disposition symétrique des mamelons non saillants et en partie recouverts. La bourse paraït superficielle ou largement ouverte, parce que les plis cutanés sont peu développés et encore dis- tants en avant,
Deux petits males de la même espèce, que nous pré- sumons être des nourrissons assez avancés de la femelle adulte indiquée, ne nous ont présenté aucuns vestiges de bourse ni de mamelons. Le scrotum s’y présente, comme dans les jeunes males du /). cancrivora , sous la forme d'un gland rentré à demi dans son prépuce.
Didelphes sarigues sans bourse.
1° Didelph. cayopollin. Sur trois individus femelles de cette espèce de Didelphes, appartenant au groupe de ceux dépourvus de poche abdominale, deux qui avaient allaité nous ont offert sept mamelons, dont trois sur chaque côté et un médian impair. Les mamelons étaient les uns assez longs et à nu, les autres courts et recou- verts de leur prépuce ou repli circulaire cutané. Sur la troisième femelle, les tétines du côté droit, celle du milieu , étaient tout à fait atrophiées ; celles du côté gau- che l’étaient moins.
Sur un jeune Cayopollin mäle, nous avons vu sur le côté droit de l'abdomen un seul point noirâtre qui nous a paru être la trace d'un mamelon caché sous son prépuce et atrophié. SEP
2° Parmi les autres espèces de Didelphes à plis tenant
lieu de bourses , nous n'avons pu observer que les quatre 1839, a 13
34 Gr 4 PLAT à 6.
dont M. Desmarest a indiqué le nombre de mamelons ainsi qu'il suit :
Didelphis murina ou marmose. . . : . : . 14 id, tricolor ou-louan. 2 24412142 situ #4 id. brachiure., —. 1... . M id, crassidaudatas nr 44 .0h 291547 At 14MÉT 2
Nous ferons à ce sujet les remarques suivantes :
M. Geoffroy Saint-Hilaire a donné, dans ses études progressives, pl. 6, fig. 3, la formule du nombre des mamelons d'une femelle adulte du D. marmose ; on n’en voit que neuf, quatre sur ae côté Rs en ellipse, et un au milieu.
En supposant le nombre de quatorze, ou plutôt quinze mamelons, réel dans la marmose, ce qui serait vérifiable dans les fœtus de cette espèce, on peut croire que les six mamelons antérieurs, trois sur chaque côté, se sont-atro- phiés et ont disparu tout à fait. ñ
Nous sommes portés à croire qu'il ÿ a aussi quinze au lieu de quatorze mamelons, si toutefois ce nombre est. exact, dans le D. touan , et neuf au lieu de huit dans le Didelphis brachiure, et en général un nombre impair, à cause de l'existence peut-être constante d’un mamelon central qui s’atrophie souvent ou persiste.
Nous croyons aussi que dans le 2). crassicaudata, le nombre des mamelons s'élève à neuf au moins, dont quatre latéraux pairs et un médian impair. Il est pré- sumable, d’après la note de M. Desmarest (ouvr. cité, page 257), qu’en outre des quatre mamelons d’un côté et de deux sur l’autre côté observés dans la femelle
C£. I. Pr. 22 à 26. 35
adulte décrite par d'Azara, il en existait autant d’un côté que de l’autre, plus lé mamelon central, et qu'il existait peut-être encore d’autres mamelons pairs et laté-
raux antérieurs.
Remarques générales sur le nombre des mamelons des espèces des genres Didelphis, Dasyure, etc.
G. Cuvier, Desmarest et Lesson n'ant pu avoir aucun renseignement sur le nombre des mamelons des autres espèces de didelphes à poche, D. Æzaræ, D. quica, D. myosurus , D. philander, Chironecte , ni des espèces sans poches , D. cinerea, D. dorsigera, D. cayopollin, D. lanigera, D. pusilla, puisqu'ils l'ont passé sous silence. De toutes ces espèces sans poche abdominale, le D. cayopollin est le seul que nous ayons pu étudier sur des individus conservés dans l'alcool, et il était impos- sible de rien reconnaître à cet égard sur les espèces en peau des galeries de zoologie.
Les individus des espèces des genres Dasyure , Phas- cogale et Thylacine, que nous n'avons pu observer qu’à l'état sec, ne nous ont offert aucun vestige d'indication relative à l’objet de nos recherches.
Pérameèles.
Nous avons constaté sur un petit Péramèle femelle l'existence des vestiges de six mamelons, trois de chaque côté sur deux lignes presque parallèles à la ligne médio- ventrale, et renfermés dans une bourse ouverte en arrière sous la forme d'un V, dont la pointe était dirigée vers le
56 CL. I. P£. 92 à 26.
sternum et l'ouverture du côté du pubis. En outre de ces deux lèvres disposées en V de la bourse mammaire ouverte en arrière, on voit deux grands replis cutanés inguinaux formant un V ouvert en avant. (Voy. pl. IT, fig. 1-5.)
Nous signalons cette direction de l'ouverture de la bourse mammaire des Péramèles comme un fait qui mérite de fixer l'attention des voyageurs. Nous présen- terons bientôt à ce sujet quelques remarques physiolo- piques.
Les mamelons rudimentaires de ce Péramèle encore nourrisson sont reconnaissables par un point noirûtre , indiquant pour chacun d’eux l'ouverture du repli circu- laire cutané dans lequel ils sont enfoncés et cachés en-
Uèrement.
Phalangers.
Sur un Phalanger mäle de l'ile Célèbes, nous n’avons pu découvrir aucune trace des mamelons , ni de la poche abdominale. |
Un individu femelle de la Nouvelle-Guinée, port Dorey (Quoy et Gaimard), présente une bourse assez grande, quatre mamelons et deux saillies formées par les glandes, l’une à droite plus grande que celle du côté gauche. Les mamelons sont saillants, surtout l’inférieur du côté droit, qui est beaucoup plus grand que les trois autres.
Nous avons retrouvé encore quatre mamelons sur deux femelles du Phalanger d’Amboine à front concave (Quoy et Gaimard). De ces deux individus femelles, lun était adulte et allaitait ses petits, et l’autre était un jeune
=
97 nourrisson. La première ( pl. 1IT, fig. 3) portait une poche abdominale très - grande à culs -de- sac inférieur et latéraux très - marqués. Ses mamelons sont saillants, surtout les inférieurs, qui sont beaucoup plus longs et plus gros que les supérieurs. | |
La bourse abdominale du nourrisson femelle ( pl. IE, fig. 3) est rudimentaire, largement ouverte, et laisse voir les quatre enfoncements cutanés, indices des ma- melons cachés sous leur prépuce tétinaire. Un nour- risson mâle de cette espèce offre en avant du scrotum deux points qu'on pourrait prendre pour des vestiges de mamelons atrophiés. Nous n'avons pu y voir aucun rudiment de la bourse abdominale.
Sur deux individus de l'espèce Phalanger renard à griffes, donnés au Muséum par M. de Bougainville, l’un est une femelle pourvue d’une bourse grande où l’on voit deux mamelons seulement, l’un à droite plus petit, l’autre à gauche fort grand et situé au milieu d’une saillie de la glande mammaire de ce côté ; l’autre est un mäle sur lequel nous avons en vain cherché les vestiges des mame-
lons et de la poche.
ÉLÉ ESPEl 92ià 26.-
Phalangers renards donnés au Muséum
_ par M. Eypoux.
Un individu femelle de cette espèce n’a présenté qu'une seule paire de mamelons, ce qui nous parait être une anomalie individuelle. Nous n’avons pu découvrir aucun vestige de mamelons dans un adulte mâle de cette même espèce.
Une femelle du Phalanger volant à longue queue nous
38 | CL. 1. PL. 22 à 26.
a offert une bourse petite, longue, au fond de laquelle sont deux mamelons assez saillants. Un Phalanger volant mâle ne nous en a présenté aucun vestige.
A ces remarques sur l'appareil mammaire des Phalan- sers il convient de joindre les observations faites sur les mamelles et la bourse d'une nouvelle espèce de Phalan- _gistes, publiées par M. Thomas Bell (1), et accompagnées d'excellentes figures. |
Un jeune nourrisson mâle assez avancé de l'espèce Kanguroc rat ou Potoroo, ne laisse voir aucun vestige de bourse ni de mamelons. | RE
Sur deux Kanguroos apportés par l’un de nous, dont l’un mâle et l’autre femelle, celle-ci offre au fond d’une bourse très-peu développée quatre ouvertures qui sont les orifices de deux enfoncements cutanés au fond des- quels saillent les mamelons. Cette femelle était probable- ment encore vierge. Le mâle, qui est adulte, n'offre aucune trace de bourse ni de mamelons. La description de l'appareil mammaire du Kanguroo macropus major a été faite avec beaucoup de soin par M. John Morgan (2). Ce zoologiste a donné un nombre sufhsant de figures consacrées à l'exposition des caractères extérieurs et des détails anatomiques des mamelles, des mamelons et de ia bourse, et de la bouche des fœtus mammaires.
Il est à désirer que de semblables recherches soient faites non-seulement sur l'appareil mammaire de tous les marsupiaux didelpheset ornithodelphes, mais encore sur le même appareil de tous les mammifères monodel-
(1) Transact. de la Société Linnéenne de Londres. Vol: XVI.
- (2) Transact. de la Société Linnéenne de Londres, p. 61 et 455. -
CL. I. PL. 22 à 20, 59
phes. Ces .recherches rempliront les lacunes de ce point | de la science mammalogique, et nous fourniront des do- | cuments précieux dont le besoin se fait sentir lorsqu'on envisage la classification des mammifères sous un point de vue philosophique. €
Nous n’avons pu nous procurer des fœtus mammaires femelles de Kanguroos. L’individu femelle apporté par lun de nous nous ayant offert une bourse très-petite et des mamelons peu marqués, nous le croyons vierge.
Toutes les autres espèces de marsupiaux , Phasco- larctos , Phascolomes , Monotrèmes, Ornithorhynque et Échidné , que nous avons étudiées dans les galeries de zoologie, ne nous ont fourni aucun document.
Malheureusement pour le sujet de nos observations, notre individu femelle adulte d'Ornithorhynque étaitsans peau et notre Échidné histrix était un mâle, aussi adulte.
Des observations faites sur la bourse d’un certain nombre de Didelphes, sur celle d’un petit Péramèle, de quelques Phalangers et Kanguroos , nous ont permis de constater des différences très-nombreuses qui nous parais- sent être en rapport avec le genre de locomotion de ces animaux.
Ces différences portent sur l'ouverture, sur l’étendue et les culs-de-sac de la bourse mammaire.
L'ouverture de la bourse, étudiée d’abord dans l’âge adulte , est moins grande proportionnellement pendant toute l’époque de la gestation mammaire qu'après et surtout qu'avant cette époque. C'est surtout dans los jeunes individus que la bourse est largement ouverte, au point que, chez les fœtus mammaires, presque toute la peau abdominale qui porte les mamelons est à découvert
40 Gr APE. $06
et simplement circonscrite par deux plis cutanés. La forme de cette ouverture est alors losangique dans les Didelphes à poches, et elle devient de plus en plus circulaire et ri- dée sur sa circonférence chez les individus adolescents et adultes. | |
La direction de cette ouverture est en avant et en haut, dans toutes les espèces qui grimpent sur les arbres ou qui marchent sur leurs deux pieds de derrière. Cette direction est celle qui se présente le plus fréquemment à l'observa- tion. Dans un jeune Péramèle, nous avons observé une direction inverse, c’est-à-dire que l’orifice de la poche était dirigé en arrière. Cette disposition , qui semble être exceptionnelle, nous semble être en rapport avec la hau- teur considérable du train de derrière de cet animal, qui, s'appuyant sur le sol par ses quatre pieds, doit avoir la tête moins élevée que le sacrum , et marcher en sautillant, Si réellement chez les Péramèles adultes l'ouverture de la bourse se trouve être du côté du pubis et non vers le sternum , les culs-de-sac de la poche abdominale pour les petits doivent étre vers la poitrine; mais nous n'avons pas été assez heureux pour observer des individus fe- melles adultes de cette espèce, et nous sommes réduits à conjecturer une disposition en harmonie avec la locomo- tion d’après l'inspection d’un seul Péramèle encore nour- risson. |
Nos remarques à ce sujet méritent donc une confir- mation. G. Cuvier (Règne anim. , T. I, p. 180) dit : « que leurs pieds de derrière sont assez longs pour que leur course puisse être rapide, et que leurs grands ongles de devant annoncent qu’ils creusent la terre. »
Sur un squelette d’un Péraméèle de la collection du
Crée KiPrilou à 06. 41
Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous avons trouvé que le rapport de la hauteur des membres de devant et de ceux de derrière (1) était :: 32 : 43.
Dans la pose donnée à ce squelette, l’animal serait semi- plantigrade en arrière et plantigrade en avant, ce qui justifierait , si elle était l'expression de la pose smile l'opinion que le train de derrière des Péramèles est plus élevé, pendant la marche quadrupède, que celui de devant. Mais il reste à constater si dans les femelles des Péramèles adultes l’ouverture de la bourse est dirigée vers le pubis, et si les culs-de-sac de cette bourse sont vers le sternum et sur les côtés de la base de la poitrine.
L'étendue de la bourse, très-petite dans le très-jeune age, augmente progressivement au fur et à mesure que chez l’adulte les replis cutanés s’accroissent et convergent de chaque côté vers le centre de l’abdomen. C’est à l’épo- que de la portée des petits qu’elle a acquis tout son dé- veloppement ; lorsqu'elle est constituée définitivement pour contenir les petits, elle-présente une excavation gé- nérale dont le contour forme un grand cul-de-sac qui, en général, est plus marqué vers le pubis que sur les flancs et vers le sternum, Telle est la forme générale de ce grand
(1) Mesure des membres du squelette du Péramèle du Muséum de Paris. Membres antérieurs. Membres postérieurs.
Longueur du bras, 1 po. 6 L de la cuisse, 2 po: 5 1. —. delavant-bras, 1p. 6 1. de la jambe, 2 p. 10 I. — du pied dedevant, »p. 6 1. du pied de derrière, 1 p. » 1. Haut: du train de devant, 2 p. 8 1. de derrière, 3 p. 7 I. . Longueur du corps depuis l’épaule | jusqu’à la racine de la queue. . . . . . . . . . .. 7 pouces.
42 Gr LP LD 921 à, 5h.
cul-de-sac de la bourse dans la majorité des espèces de marsupiaux. Elle a donc la figure d’une demie ou des trois quarts d’une ellipse plus ou moins allongée my la grosse extrémité est vers le pubis.
Le grand cul-de-sac offre du côté du sternum deux cornes ou petits culs-de-sac latéraux, séparés par une sorte de frein ou de cloison médiane plus ou moins pro- noncée.
Telle est la forme que présente la poche des Didelphes, des Phalangers, des Kanguroos.
Nous affirmons que dans les fœtus mâles des autres Didelphes, des Phalangers et des Kanguroos indiqués ci- dessus, nous n’avons pu constater l'existence de mame- lons ni de bourse, antérieurs au serotum. Mais le scrotum que nous supposions pouvoir représenter la bourse mammaire, ne nous a offert lui-même aucun vestige de mamelons. On conçoit l’embarras-dans lequel on serait jeté si l’on trouvait, sur la peau. des scrotums ou bourses testiculaires, des tubercules indices ou ves- tiges de l'existence de mamelons. Nous faisons cette re- marque à l’occasion des variétés anatomiques de situation et de nombre des mamelles dans l’espèce humaine. M. Ro- bert, médecin de Marseille, auteur de la Mégalanthro- pogénésie , a publié l'observation d'une mamelle située à la cuisse d’une femme. On connaît des exemples de mamelles ‘inguinales chez d’autres individus du sexe fé- minin dans l'espèce humaine, et l’un de nous, pendant qu'il professait l'anatomie physiologique à l'École de mé- decine du port de Toulon, a vu deux hommes offrant quatre mamelons, dont deux normaux et deux autres plus pelits situés au-dessous des précédents, à la partie supé-
y Persos À 06. 43
rieure du bas-ventre, dans chaque hypocondre. Nous mentionnons ces variétés anatomiques, parce qu'il se pour- rait peut-être que, dans certains cas d'anomalies, des ma- melles fussent observées dans les animaux sur le scrotum même, puisqu'on voit dans le cheval ces organes situés à la racine et en avant de la bourse scrotale.
La position des mamelons des fœtus mâles du Didelphis virginiana en avant de l’espace circonscrit postérieurement et sur les côtés par deux saillies ou plis cutanés , parait très-normale ; l'existence d'une bourse mammaire en avant d'une bourse scrotale ne se présente point dans ces fœtus comme une anomalie ; et sans oser l’affirmer pourtant, nous pensons qu'un examen attentif sur les fœtus mâles des marsupiaux à bourse beaucoup plus jeunes que ceux observés par nous, y fera découvrir les vestiges des mamelons et de la bourse mammaire, ou les plis cutanés qui en sont les rudiments en avant de la bourse testiculaire scrotale ou scrotum. L'existence et la fixité de situation normale de mamelles vestigiaires chez les fœtus et les adultes des mammifères monodelphes, est le motif sur lequel se fonde notre opinion. Or, du moment où l’on admet analopiquement la fixité normale de nom- bre et de situation des mamelles chez les mammifères di- delphes et ornithodelphes ou monotrèmes, la fixité de tout ce qui se rattache à l'appareil lactateur, et par con- séquent dela bourse ou de ses replis cutanés cireummam- maires, en découlerait naturellement. Des observations nouvelles sont nécessaires toutefois pour éclaircir ce point de zootomie comparative. | |
Il résulte de nosobservations faites sur le nombre des ma- melles et des mamelons d’une certaine quantité d'espèces
44 GLS LMPET 227 à 26.
des marsupiaux , que pour en rechercher et en détermi- ner les différences et la fixité dans les diverses espèces, il faut choisir de préférence des fœtus très-jeunes, parce que , au fur et à mesure que les individus avancent vers l’âge adulte, ces mamelons sont 1° moins saillants à la surface de la peau, et 2° plus difficiles à voir à cause des poils qui les recouvrent, et de l’étroitesse de l'ouverture de la bourse qui les cache entièrement , tandis que dans ces fœtus cette bourse est largement ouverte , soit en avant (la plupart des marsupiaux à bourse), soit en arrière ( Péramèle )._ ; |
On sait généralement qu'il est facile de distinguer à la vue simple ou par le tact la saillie faite par la glande mammaire , de celle du mamelon. Mais dans une première observation des saillies faites par le mamelon, on ne peut pas toujours discerner si cette saillie appartient à un ma- melon nu et entièrement à découvert, ou bien à un ma- melon caché plus ou moins par une sorte de prépuce ou de voile circulaire cutané. D'après les observations que nous avons faites sur plusieurs fœtus mammaires des deux sexes du Didelphis virginiana, les éminences qui existent dans la bourse seraient des mamelons à nu, n'’offrant point à leur sommet d'ouverture, et cette saillie des ma- melons sans recouvrements prépuliaux coïncide avec la saillie du clitoris ou de la verge , qui sont complétement en dehors de leur gaine préputiale. Nous avons pu ob- server que le clitoris-et la verge, qui diffèrent très-peu l’un de l’autre à cette époque, sont alors dirigés en avant et tendent peu à peu à se diriger en arrière et à rentrer dans leur fourreau ou enveloppe préputiale, et nous avons soupconné qu il en devrait être de même à
Es E. Pn125 à20. 45
l'égard des mamelons, c’est-à-dire que ces organes, d’a- bord saillants, tendent à rentrer dans une gaine ou pré- puce tétinaire. Mais cet organe étant beaucoup plus petit, l'observation en devenait plus difhcile.
Après ces observations sur le nombre des mamelons, nombre évidemment plus constant dans le très-jeune âge que dans l’âge adulte d'un certain nombre d'espèces de
marsupiaux , viennent naturellement celles faites sur
l'existence , le nombre ou l'absence de ces tétines dans les fœtus males des mêmes espèces.
Deux fœtus mâles du Didelphis virginianaont été les seuls qui nous ont offert évidemment deux mamelons à la partie antérieure d'un espace circonscrit par deux plis de la peau du ventre, moins saillants que ceux qui dans les fœtus femelles sont les rudiments de la bourse. Sur l’un de ces fœtus mâles , on voit, en outre des deux ma- melons , en arrière de ceux-ci et sur chaque côté, deux plis transverses de la peau ; ces plis transverses se voient dans l’espace circonscrit par les plis latéraux. Ces plis transverses semblent, au premier abord, être des vestiges d’autres mamelons : ils n'existent pas sur l’autre fœtus. Immédiatement en arrière de cette bourse mammaire, bien constatée dans ces deux fœtus mâles du 1). vireiniana , on voit le scrotum ou bourse testiculaire ; tandis que dans
les fœtus femelles dont les ovaires, de même que dans tous
les animaux vertébrés, restent toujours dans le ventre, on ne voit aucuns vestiges de bourse destinés à représenter analogiquement le scrotum des mâles. Il semble résulter naturellement de ce fait unique pour le moment, mais bien constaté à l’aide d’un examen sévère et conscien- cieux ; 1l semble résulter , disons-nous, que la bourse
46 Cré Fi Prii22 à196.
mammaire ou le marsupium, et la bourse testiculaire ou le scrotum , sont deux organes bien distincts en ce que l’un fait partie de l'appareil lactateur, et l’autre de l’appareil fécondateur ou génital du mäle. Il y a bien une corres- pondance analogique éloignée entre ces deux sortes d’or- sanes examinés comparativement dans ces deux appareils: mais d’après le fait que nous venons de rapporter, on ne pourrait admettre que, dans les mâles des marsupiaux à testicules extérieurs , le scrotum, quoique antérieur à la verge, représente la bourse où sont les mamelles. Les connexions musculaires d'après lesquelles cette détermi- nation a pu être établie sont un caractère subordonné à ceux tirés de la disposition tégumentaire et de l'existence des mamelons au delà et en avant du scrotum chez les mâles, dans le même espace occupé par la bourse mam- maire chez les femelles.
Le fait de l'existence, plus ou moins en avant du serotum, de mamelles, il est vrai, sans bourse et sans plis bursifor- mes, chez les mammifères monodelphes, doit être indiqué ici pour être apprécié dans la signification anatomico- physiologique qui se présente naturellement à l'esprit. En disant que tous les mammifères monodelphes sont sans bourte et sans plis circummammaires, nous devons avoir soin d'indiquer qu’on ne saurait considérer comme des organes de ce genre les replis cutanés qui cachent plus ou moins les mamelons, et qui sont à leur égard de véritables prépuces, observables chez les cétacés, les chéiroptères, et peut-être sur un plus grand nombre de mammifères mo- nodelphes; et d’après nos remarques faites sur les analo- gies évidentes des organes copulateurs de la génération avec ceux de la copulation éducatrice où lactatrice, on
Ga: :PÉE.0b :à, 6. 47
ne saurait envisager le prépuce ou fourreau du mamelon comme un analogue vestigiaire de la bourse mammaire , puisque celle-ci est commune à l’ensemble des glandes (et des mamelons) mammaires. Ce serait encore abuser de l’analogie si l’on venait à considérer les petites poches latérales et paires des glandes sébacées abdominales des ruminants femelles ( cerfs, antilopes) comme des indices d’une bourse marsupiale.
Nous ne saurions comparer cet entraînement qu’à celui qui a déterminé un zoologiste célèbre à considérer les vraies glandes mammaires des cétacés comme analogues ou identiques aux glandes des flancs des musaraignes, et par conséquent comme destituées de la signification mammaire qu'on leur a assignée d’après l’observation fréquente et constante de leur fonction lactatrice.
Le critérium , le moyen infaillible dans les recherches de détermination, doit toujours être l'observation de la finalité physiologique qui nous est dévoilée par l'étude des mœurs des animaux. |
Célui de nous qui, dans son enseignement anatomique, s’est attaché depuis longtemps à considérer le principe _ de l'harmonie et celui des finalités physiologiques comme le plus important dans la recherche des significations des organes en anatomie philosophique, a dü aussi apprécier lavaleur des arguments des zoologistes qui, conduits par le principe des analogies, considèrent la bourse mam- maire des Didelphes comme représentant le scrotum ou la bourse testiculaire des mâles. Ces arguments, qui exigent ‘un examen très-sérieux, parce que nous les pui- sons dans un Mémoire inédit de M. de Blainville, qui a bien voulu nous les communiquer, sont les suivants :
+ OC
«
«
«
C£. de Pr.92 à96.
1° « Nous notons aussi que le muscle rétrotracteur de la poche ou bourse mammaire a une certaine analo- gie avec celui qui, dans les individus mâles, se porte à la poche scrotale , et nous avons été conduit à penser que cette bourse (la bourse mammaire) pourrait être considérée comme l’analogue de la bourse scrotale placée dans les animaux avant la racine du pénis, sans que cependant cette analogie soit entièrement hors de doute. Cependant l'observation de Vicq d’Azyr, que celte pose est partagée en deux par une sorte de cloison qui s’avance fort loin dans la cavité, n’indique-t-elle pas un rapprochement de plus?
2° & Il me semble bien que la poche doit être consi- dérée comme le scrotum retourné ou rentré, ou bien que le scrotum n'est que la poche détournée , absolu- ment comme les mamelons postérieurs des Kanguroos , qui sont rentrés comme des doigts de gant.
3° « La nature des poils qui la tapissent, celle même de la matière brune qui s’y développe et s’y accumule. 4° « L’objection que l’on pourrait tirer de ce que, dans les individus mâles des Sarigues, D. virginiana , on
voit une paire de mamelons dans un petit espace cir-
conscrit, est infirmée en montrant que ce n’est que la partie antérieure de la poche, et que la partie posté- rieure, la plus importante, correspond seulement au scrotum, que dans la femelle pefasenié peut-être le mamelon impair. »
Ces quatre arguments, appréciés d'abord dans leur
ensemble , tendent à établir une analogie de la poche mammaire des femelles avec le scrotum ou bourse tesii-
culaire des mâles, Mais ici le mot analogie est pris comme
ne
CES KtPrlas à 96: 49
signifiant une sorte d'identité, et dans ce sens ce qui est scrotum chez le male est transformé en poche des petits chez la femelle, etc.
Mais dans l'appréciation du résultat général de ces arguments, on oublie que l'on s'engage à faire cor- respondre analogiquement les parties de l'appareil génital mäle avec celles de l'appareil mammaire de la nourrice, ce qui, sous le point de vue spécial fonctionnel, n'est point dans le sens des analogies proposées par Aristote, ni de celles déduites de l'observation. des hermaphro- dites. Or, d’après ces analogies considérées comme ration- nelles , le pénis male est identique au clitoris, le prépuce aux petites lèvres et le scrotum aux grandes lèvres. Dans cette appréciation des organes affectés à la copulation génératrice , il y a des analogies et des antithèses éviden-
tes exigées par les finalités physiologiques ; d’ailleurs,
puisque depuis Aristote on compare les organes généra- teurs mâles aux organes générateurs de la femelle, on ne doit comparer les organes éducateurs de celle-ci qu'aux mêmes organes chez le mâle.
Le scrotum pourrait donc être considéré arbitraire- ment comme correspondant analogiquement 1° à des grandes lèvres qui renferment en effet dans leur épais- seur les testicules chez certains hermaphrodites, et 2° à une poche ou bourse destinée à recueillir des fœtus mammaires , et cela parce qu'il occupe la même place que la partie postérieure de cette poche (IV° argument), ou bien ce serait un mamelon (organe érectile ou pénis mammaire } médian qui, en raison de sa situation médio-postérieure, serait chez la femelle susceptible d’être
considéré comme un analogue du scrotum ou bourse 1837. + 14
EN
5o Ci. I. PL. 22 à 96.
cutanée testiculaire des mâles. Il y a donc incertitude évidente dans cette recherche de l’analogie entre le sero- tum et la bourse circummammaire, ou bien avee un mamelon, puisque le scrotum aurait son analogue, soit dans la partie postérieure de la bourse, soit dans un mamelon médian , soit dans les deux objets réunis.
Mais un scrotum ou bourse cutanée testiculaire n’a d'analogue, dans l'appareil génital externe femelle, que les grandes lèvres, où se trouvent en effet descendus les testicules chez les prétendus hermaphrodites mascu- lins ; et lorsqu'on recherche l’analogue d’un scrotum dans l'appareil mammaire externe de la nourrice, on ne peut établir une analogie rationnelle que dans les cas où des glandes mammaires et pendantes sont contenues dans une bourse cutanée qui prend alors le caractère d’une sorte de scrotum mammaire, parce qu'elle enveloppe un organe sécréteur sous-eutané. Les grandes lèvres d'une vulve imperforée chez un hermaphrodite masculin, en raison de ce qu’elles renferment constamment des testicu- les , sont absolument identiques aux grandes lèvres d'une vulve pérforée chez un individu du sexe féminin bien constitué, avec cette différence que ces lèvres ou demi- scrotum vulvaire ne renferment point un testicule fe- melle ou ovaire destiné à rester dans l'abdomen; et cette analogie est rationnelle, c’est-à-dire prouvée par les faits. L'examen de chaque argument pris en PE conduit à objecter :
1° Que de ce que le muscle rétrotracteur de la poche a une certaine analogie avec celui qui, dans les indi- vidus mâles, se porte à la poche scrotale , et de ce que la poche mammaire est, d'après l'observation de Vicq
‘
LE
2 4
«
Cé.d PEt À b6. 5i
d'Azyr, partagée en deux par une cloison médiane, on ne doit point considérer ces deux faits anatomiques comme propres à établir l’analogie du scrotum ou bourse d'une glande testiculaire avec une bourse destinée à incuber des avortons. L’analogie ne serait peut-être admissible (ce nous semble) que dans le cas où les glandes mam- maires rassemblées en deux corps glanduleux, un sur chaque côté, pendraient sous le pubis comme deux testi- cules, et seraient contenues dans une bourse qui serait alors un vrai scrotum mammaire.
Mais d’après l’analogie aristotélienne, il faudrait (ce qui n’a jamais été observé que pathologiquement, c’est- à-dire dans les cas de l’hernie de l’ovaire), il faudrait, di- sons-nous , que l'ovaire sortit par l'anneau inguinal, et, devenu sous-cutané, füt renfermé dans une sorte de bourse ou scrotum testiculaire femelle.
La recherche des analogies du scrotum des mâles avec la bourse mammaire conduit donc à deux routes qui, sous le point de vue fonctionnel, conduisent à une véritable impasse, puisqu'on ne trouve point la réalisation de glandes mam- maires et de glandes ovaires enveloppées par des scrotums spécialisés et appropriés à l'instar du scrotum testiculaire.
En procédant toujours d’après un point de vue fonc- tionnel spécial, on ne peut donc admettre l’analogie du serotum testiculaire qu'avec les grandes lèvres, qui reçoi- vent dans leur épaisseur les fibres du crémaster et sont disjointes bien plus que par une cloison médiane, c’est-à- dire par un canal ou vagin intermédiaire. Ainsi le cloison- nement du marsupium ou de la poche d’incubation des petits, observable dans le haut seulement de cette poche, est en antithèse avec le cloisonnement d’un scrotum qui n’a
52 CL. I. PL. 22 à 26.
lieu que dans les cas où les testicules sont immédiate- ment à côté l’un de l’autre et non séparés par un grand intervalle.
Enfin un muscle crémaster peut être spécialisé diver- sement dans ses trois portions, savoir : 1° portion iliaque ou crémaster externe proprement dit; 2° portion pu- bienne ou crémasler interne; et 3° portion testiculaire ou ovarienne, qui s ‘offre comme gubernaculum testis ou comme ligament rond. On peut constater aussi que certains muscles de certaines régions sont diversement spéciali- sés selon les exigences physiologiques. Or, de ce que le crémaster, au lieu de se répandre sur un cordon et une bourse testiculaire, se rendrait, en l'absence de cet organe, à deux replis de la peau abdominale disposés en poche colligiale des petits, on ne devrait point en inférer que les replis cutanés faisant partie d’un appareil organique spécialisé pour d’autres fonctions sont des organes analo- gues à d’autres organes dont la fonction n'a qu'un rap- port très-éloigné avec la leur. En effet, envelopper et protéger des testicules (scrotum), et incuber et protéger des petits (marsupium}), sont des fonctions dont l’ana- logie tend plutôt à la diversité qu’à la parité.
2° Les faits positifs fournis par l'embryologie des ver- tébrés n’autorisent qu'avec bien des restrictions l'emploi des points de vue spéculatifs du retournement d’une saillie d’une peau externe pour former des bourses vides rentrantes , ainsi que du détournement d’une poche cu- tanée pour se disposer en bourses sortantes et pleines, Ainsi les deux moitiés d’un scrotum et les deux grandes lèvres sont originairement des saillies cutanées et non des poches détournées, c’est-à-dire renversées de dedans en
Er SE PL: 9291 à 26. 53
dehors ; et au lieu d’un retournement, c'est-à-dire du renversement de dehors en dedans d’une poche sortante ou scrotum mammaire, ce sont réellement deux plis cu- tanés saillants qui, par leur convergence progressive, viennent à constituer le marsupium, ou la poche d’in- cubation circummammaire. Enfin la rentrée en doigt de gant retourné d'un mamelon, organe érectile dans une sorte de prépuce ou fourreau, n’est comparable qu’à celle d’un pénis ou d’un clitoris, organes érectiles dans leur organe tutaminal dit fourreau ou prépuce.
. 3° Toute peau d’un mammifère repliée normalement ou accidentellement, de manière à cesser d’être en contact avec l’air et les corps extérieurs, subit dans la nature de ses poils, et dans celle de ses humeurs transpirées et sé- crétées, des modifications exigées par la nature des fonc- tions dévolues à ces sortes de spécialisations normales ou accidentelles, (Voy. Hébréard , Mém. Soc. méd. d'Em. }
4° Enfin, faudrait-il admettre que, là où chez les fe- melles un scrotum testiculaire n'existe réellement plus, cet organe est représenté , soit par la portion postérieure dite la plus importante de la poche d’incubation placée sur le pubis, soit par le mamelon médian des didelphes ? Mais là où la fonction scrotale testiculaire femelle man- que, puisque l'ovaire reste toujours dans l'abdomen, l'organe qui devrait la remplir a pu être effacé, et là où do- mine la fonction d’incuber des petits en les nourrissant de lait au lieu de sang, l'organe chargé d’exercer une fonction si importante a pu s'étendre au loin sans perdre son carac- ière spécial ; de même qu’un os crânien, etc., s'étend au loin en effaçcant pour ainsi dire les autres, sans rien em- prunter de la signification des os déplacés ou effacés.
54 C£. I. PL. 22 à 26.
Le fait de la coexistence d’une bourse abdominale d’in- cubation et d’un scrotum, chez deux fœtus mammaires mâles du Didelphis virginiana, peut-il encore recevoir en sa faveur une argumentation qui puisse lui assurer un caractère positif: ? Nous allons l'essayer.
° La très-grande majorité des mammifères monodel- phes mâles offre dans la vie embryonnaire des mamelons avec absence normale de bourse circummammaire , et en raison de ce que les glandes mammaires s’atrophient pro- gressivement chez les mâles, les mamelons tendent à dis- paraître et toujours chez les mâles en raison directe de
age. |
L'appareil mammaire, toujours sans annexe d'une poche circummammaire, existe donc d’une manière constante chez les mäles des espèces pourvues ou man- quant du scrotum dans cette première sous-classe de mam- _mifères dont la viviparité et la mammalité, c’est-à-dire Ja fonction de l'allaitement, sont adaptées à tous leurs genres de locomotion dans les trois sortes de milieux am- biants (air, eau, sol).
Nous ne voyons donc pas pourquoi les indices dé appareil mammaire complet, c'est-à-dire quelques mame- lons et les vestiges d’une bourse circummammaire nor- male chez les didelphes, ne pourraient point exister chez les mâles de ces marsupiaux didelphes et coexister avec un scrotum, puisque ce fait ne serait que la répétition du fait de l’existence de mamelles normalement sans bourse chez les mâles mammifères monodelphes.
Qu'on réfléchisse que la viviparité, s’affaiblissant chez les didelphes, a exigé une poche extérieure d’incubation chez les femelles de cette sous-classe, et que, puisque les
i LR TETE EEE, 2e or
CL. I. PL. 22 à 26. 55
males didelphes offrent, de même que les mâles mono- delphes, des vestiges de mamelles, ils doivent aussi of- frir des vestiges de la bourse annexée à ces mamelles chez leurs femelles, et toujours sans préjudice d’un scro- tum plus ou moins développé autant chez les monodel- phes que chez les didelphes. | |
Si l’on joint à ces faits spéciaux, présentés ici comme argument, la considération des modifications que la peau éprouve dans toutes les régions de l'organisme animal , suivant les exigences physiologiques de ces régions, on ne tardera pas à reconnaitre une sorte d'indépendance des appareils cutanés, spécialisés pour des fonctions dif- férentes, et dès lors on se tiendra en garde contre la ten- dance d'établir certaines analogies qui pourraient amener une confusion préjudiciable ou très-nuisible dans l’inter- prétation des faits. On pourrait donc établir comme une règle pratique bien importante : Quw’il est dangereux de chercher des analogies entre les parties diverses des individus de sexes différents, avant d’avoir bien établi les identités et les différences physiologiques des ap- pareils sexuels, et avant d’avoir bien constaté la de- pendance et l'indépendance fonctionnelle des appareils.
Ainsi, la dépendance fonctionnelle réciproque des appareils générateurs internes et externes est démontrée par leur synergie pendant l’accouplement fécondateur, et l’on peut, en raison de cette dépendance , établir des analogies rationnelles, ainsi qu’on l’a fait depuis Aristote, entre /e testicule et l'ovaire, le déférent et la trompe de Fallope , lutérus et la vésicule séminale , le vagin et le canal éjaculateur du sperme, le pénis et le chitoris, le prépuce ou fourreau et les petites lèvres ou nymphes,
56 Cr: 1:2PL: 199 à 96.
et ,enfin , entre le scrotum et lés grandes lèvres; et ces analogies , qui coexistent avec des différences réelles , sont encore mises en évidence par l'observation des anomalies de ces organes, qui sont connues et réunies sous le nom commun d'hermaphrodisme chez l'homme.
Mais, dans cette correspondance analopique et antithé- tique , pour atteindre le plus haut degré de signification rationnelle , il faut , ainsi que l’un de nous croit l'avoir dé- montré , constater d’abord que , dans les animaux les plus élevés dans la série, l'appareil sexuel, en faisant abstraction des mamelles , comprend , chez le mäle et chez la femelle, deux sortes d'appareils, savoir : l’un, sexuel interne, composé d’une glande, de voies intestinales destinées à l'ingestion , au séjour et à l'égestion du produit de la glande; l’autre, sexuel externe , destiné au toucher gé- nital qui provoque cuite égestion, c'est-à-dire à là copu- lation génératrice. Or, cet appareil sexuel externe se com- pose, de même que tout appareil de sensation , de trois parties, l’une sensoriale et essentielle, l’autre tutaminale plus ou moins nécessaire, et la troisième plus ou moins auxiliaire et colligiale de diverses manières. Ainsi, dans celte manière de procéder en signification , l'appareil sexuel interne (abstraction faite de sa spécialité) est rap- porté à la classe des appareils glandulaires les plus com- plexes, et l'appareil sexuel externe rentre naturellement dans celle des appareils complexes des sensations spécia- lisées. Il est alors facile de faire marcher de pair l’appré- ciation des différences et des analogies réelles, lorsqu'on a égard à la diversité des corps en relation normale avec les appareils , et au concours synergique, soit simultané- ment , soit successivement, de ces appareils. On trouve
Cr. I: Pri 22 à 26. 57
alors que les analogies établies ci-dessus entre les diverses parties des appareils sexuels , tant internes qu'externes , ne sont point formulées dans un langage approprié, ce qui nous semble donner lieu au vague des interprétations scientifiques proposées tour à tour, et ouvrir la voie à de véritables abus de l’analogie, si on se laisse imposer par des apparences.
Après avoir signalé la dépendance fonctionnelle entre les deux appareils générateurs, l’un fécondateur ou mâle, et l’autre concepteur et gestateur , ou femelle , il convient d'indiquer les corrélations fonctionnelles de ce dernier appareil avec l'appareil mammaire, dont l'action commence quand est finie celle des organes gestaleurs.
On peut encore saisir ces analogies des organes glan- dulaires et copulateurs de l'appareil de l'allaitement avec les organes glandulaires et copulateurs des appareils de la génération. Or, les organes glandulaires mammaires sont , 1° la glande, et 2° ses tubes excréteurs, les uns in- gesteurs aboutissant à de petits réservoirs, et les autres égesteurs de lait accumulé dans ces réservoirs. Mais ce lait, étant un fluide qui doit être digéré par un nourris- son , est destiné à être versé dans la bouche de ce nour- risson , et c'est ce qui nécessite, chez la nourrice, la pré- sence d’un appareil de sensation d’un toucher spécial qui sollicite aussi à l'expulsion du lait, et se trouve spécialisé pour la bouche du nourrisson. Il ÿ a donc une véritable copulation lactaire, c’est-à-dire entre le mamelon de la nourrice et la bouche du nourrisson, dont le mécanisme offre. à la fois des analogies et des différences appréciables avec celui des appareils de la copulation génératrice.
Mais, de même qu’on a signalé les différences et les
58 Cz. I. PL. 22 à 96.
analogies des appareils générateurs qui agissent l’un sur l’autre , il faut encore signaler les différences et les ana- logies entre l'appareil mammaire de la nourrice et l’ap- pareil buccal du nourrisson, qui agissent aussi l’un sur l’autre. qore
Dans cette correspondance , la saillie linguale serait l’a- nalogue de la saillie mamelonnaire, et les parois maxillaires et labiales entourent cette saillie , de même que des voiles ou dépendances cutanées entourent le mamelon ; mais ici il y a plus de différences que d'analogies. Nous croyons avoir suffisamment indiqué les caractères analogiques et différentiels de cet appareil mammaire dans les trois sous- classes de mammifères, et il serait fastidieux de les rappe- ler encore ici. Nous terminerons donc en concluant que l’'analogie entre le scrotum ou bourse testiculaire etla poche d’incubation circummammaire ne nous parait point, d'a- près nos objections aux quatre arguments présentés à son appui, ne nous parait point, dis-je, suffisamment étayée, et que les faits fournis par l’embryologie lui sont direc- tement contraires.
Le fait de la coexistence des vestiges d’un appareil mammaire complet , c’est-à-dire de quelques mamelons, et des indices certains de poche circummammaire avec un véritable scrotum testiculaire chez deux fœtus mam- maires du Didelphis virginiana , nous semble, au con- traire, mériter le degré d'importance que nous avons proposé de lui attacher, et cette importance , réelle à nos yeux, doit pousser les observateurs à multiplier les re- cherches sur ce point, dans le but de la confirmer ou de l’infirmer.
Nous ne voulons maintenant ni ne devons rien présu-
CL. I. PL. 22 à 96. 59
mer ici sur le degré d’importance des formules mam- maires, négligées jusqu’à ce jour par la plupart des zoolo- gistes. Illiger nous paraît étre le seul qui les ait indiquées toutes les fois qu'il les a connues. Mais nous ne pouvons
taire le rapport qui nous paraît devoir exister entre le
nombre des mamelles et celui des petits dans la elasse des mammifères en général, sauf quelques exceptions déjà connues. |
Dans le but de faire sentir l'utilité des observations à faire pour la détermination des formules mammaires, nous avons cru quil était convenable de terminer nos re- cherches sur l'appareil mammaire des marsupiaux et la bouche de leürs petits par un tableau synoptique, indi- quant sommairement ce qui a été fait à ce sujet, et les lacunes nombreuses qu’il faudra remplir.
Nous n’admettons que deux sortes de mamelles d’après leur position, savoir : les mamelles pectorales et les abdo- . minales, parce que laine des quadrupèdes se confond avec les côtés du ventre; or, la laxité du tissu cellulaire sous- cutané de celte région, jointe à la brièveté des cuisses, permet, en tirant cette peau du ventre, de l’amener même jusqu'au genou.
60 CréyPLi'bara 26.
PROJET D'UN TABLEAU SYNOPTIQUE
DU NOMBRE ET DE LA SITUATION DES MAMELLES ET DU NOMBRE TRÈS - PEU CONNU DES PETITS.
NOMBRE … TOTAL
D signifie droites. | Des MAMELLES DISTING. EN DU NOMBRE DES G —— gauches. |__| —— M. —— médianes.| pectorales. abdonnnales °|/4 Lo SE
NO inconnu ere | Te UE p|ulG| p|ul|c
ee mms ns | =
mamelles. |‘ petits.
stat de Monodelphes. VoyezleTableau des , Mamelles, par G. Cuvier, Anat. comp. | t. V, pag. 156-160,
1'e édit. PA ns | | Didelphes. IE D NAITOIMIANAe de sce e e ce e | D 1 6| 13 14-16 DcCancriyora:sa tu aie Le MAL 5 11 x D UDOSSUM. 0 0e le tee te te 2 Del te 4 x Démrurinds3s share 101 » 7 14 10-14 D:'tricolor. | GEST 7 » 1 14 9-12 D: brachyura: 1. 0: 74 » 4 8 x D. crassicaudata. . .l. . . ..| 4 | » | 4 8 x De CAVOpONES. Re 2e RS NT. + 1 4 9 x Cuseus albus..-. le ce |. 2 | ol 2) 4 x Cuscusamboinensis.!. + + - + D né us ts, NL p4 = Phalangista valp. . .|. . . . «| 2? CH EU #4 x Rérameles He EONNEUNTEEe SN AE: » 6? x KANSBEDDS- 75 ne Pl de 2 ce 5 re # x III. Ornithodelphes.
Échidne. à 'NSSES PACE Det x Ornithorhynque. . RE » 1 ? | x
CL. I. PL. 92 à 96, 6:
Nous avons déjà indiqué que quelques-unes de ces déter- minations appartiennent à MM. Desmarest et Geoffroy Saint-Hilaire; et nous ne pouvons nous empécher de re- marquer ici que, dans les observations faites récemment par les zoologistes anglais, à l’exception de MM. John Morgan , R. Owen et Thomas Bell, nous n’avons trouvé aucune-indication relative au nombre ou à la structure des mamelles des marsupiaux oo. et ornithodelphes. On sait qu'on doit à M. Meckelet à M. R. Owen la des- cription des mamelles de l’ornithorhynque et de l’échidné. L’anatomiste anglais a eu de plus l’avantage d'observer sur des spécimens de petits or nithorhynques les particula- rités de leur bouche.
EXPEECATEION DES PLANCHES. Planche 22.
Fig. 1. Fœtus mammaire de Didelphis virginiana ; mâle de gran- deur naturelle, vu de face du côté du ventre, pour mon- trer la coexistence de la poche des petits ou bourse alumnaire et du scrotum, c’est-à-dire de la bourse scrotale ou testi- culaire.
B. Bourse largement ouver te, formée par deux replis cu- tanés. On y voit en avant Fe mamelons , et au milieu deux plis transverses qui semblent être les vestiges d’autres mamelons tout à fait atrophiés.
S. Scrotum ou bourse testiculaire placé en avant de P, ou le pénis, à la base duquel on voit un sillon F, indice du rebord inférieur du fourreau cutané du pénis lorsque cet organe est dirigé en arrière chez l'adulte.
. a. Anus.
Fig. 2. Train de derrière du même fœtus, un peu grossi et vu dans la même position pour mieux montr°r les mêmes parties.
Fig. 3. Train de derrière du même fœtus encore grossi, mais vu de côté et aux trois quarts.
Fig. 4. Train de derrière d’un fœtus mammaire femelle de Didelphis virginiana qui était de même grandeur que celui de la fig. 1.
On voit dans la bourse B treize mamelons =, dont trois
62 CL I. PL. 22 à 26.
antérieurs et trois postérieurs sur chaque côté et un médian et impair. En arrière de cette bourse, on ne voit aucun vestige de scrolum.
CI. Le clitoris, qui ressemble alors au pénis du mâle.
J. Une fente, indice de l’ouverture du SE
a. L’anus.
Fig. 5. Train de derrière du même fœtus femelle vu de côté et aux trois quarts.
Fig, 6. Train de derrière d’un Didelphis virginiana femelle adulte, dont la grandeur à été réduite ; vu de face et du côté du ventre.
On ne voit dans la bourse B que ‘sept mamelons, savoir : trois postérieurs sur chaque côté et un médian. En compa- rant cette femelle adulte au fœtus femelle de la même es- pèce (fig. 4 et 5), on voit que les trois mamelons anté- rieurs de chaque côté qui existent dans ces fœtus mammaires se sont atrophiés et ont complétement disparu.
J'ig. 7. Train de derrière d’un Didelphis cancrivora femelle qui renfermait dans sa bourse quatre petits très-développés et à bouche très-fendue.
Ce train de derrière est vu de face et par son côté ab- dominal.
La bourse B, qui est trés-grande, a été fendue en bas sur la ligne médiane, et chaque moitié latérale est renversée sur les côtés pour bien voir onze mamelons très-saillants, dont
_ cinq latéraux et pairs et un médian impair. J: Ouverture de la vulve dans laquelle est rentré compléte - ment le clitoris. a. Ouverture anale.
Fig. 8. Train de derrière d’un nourrisson femelle dé Didel- phis cancrivora dont la bourse B présènte onze mamelons, dont un seul médian et impair, comme chez la femelle adulte (fig. 7 ).
Aucun vestige de scrotum.
CI. Clitoris qui est sur le point de rentrer dans son four- reau placé au commencement et au bas de la vulve. à a. Anus.
Fig. 9. Train de derrière d’un nourrisson mâle de Didelphis can- crivora , représenté vu par son côté abdominal. On n’y voit aucun vestige de bourse ni de mamelons.
S. Scrotum ou bourse testiculaire, en arrière duquel est un raphé cutané prolongé jusqu’au pénis P, qui est en grande partie rentré dans son fourreau et dirigé vers l'anus, à. ee
. 10. Elle représente le bout du museau grossi des fœtus mam-
x ue
Fig.
Fis.
CL. I. PL. 92 à 96. 63
maires de Didelphis virginiana, pendant que l'ouverture de la bouche est la plus étroite, ce qui a lieu lorsque le fœtus esl le plus fixé au mamelon et ne put encore téter avec ses lèvres.
11. Bout du museau un peu grossi d’un autre fœtus, mais
plus avancé, de Didelphis virginiana, dont la bouche offre une ouverture moins étroite et des lèvres moins bridées, ce qui permet au petit de presser un peu la base du mamelon. C’est le commencement de l’agrandissement de l’ouverture des lèvres qui rend le petit de plus en plus apte à téter.
Planche 23.
. Train de derrière d’un fœtus mammaire femelle du Didelphis
opossum ou quatre-œil , vu de face par le ventre pour mon-
trer la bourse B, dans laquelle on voit quatre mamelons. . Train de derrière d’un Opossum femelle adulte dont la
bourse B présente quatre mamelons saillants et pointus. Moitié postérieure du corps d’un nourrisson mâle de Didel- phis opossum vu de face.
. Le même vu de profil.
Dans ces deux figures, on constate l’absence de poche abdominale et de mamelons. On y voit seulement : S. Le scrotum. P. Le pénis, qui est à moitié rentré dans son fourreau. a. L'ouverture de l’anus.
. Train de derrière d’un nourrisson mâle de Didelphis cayopo-
-
lin, vu de face.
Même absence de poche abdominale et de mamelons.
Les lettres S, P et a désignent le scrotum, le pénis et l'anus. Moitié de derrière du corps d’une femelle de Bidelphis cayo- polin dont la bourse, B, présente sept mamelons dont les latéraux sont saillants et pointus.
Planche 24.
Elle représente le train de derrière, vu du côté abdominal , de deux espèces de Couscous, d’un Phalanger renard , d’un Péraméle et d’un
Kanguroo.
Mist: Très-jeune Couscous mâle d’Amboine.
Aucun indice de bourses ni de mamelons. S. Scrotum. P. Pénis en partie rentré dans son fourreau. P’ Le même pénis un peu grossi dont le méat urinaire est
Fig.
Fig.
CL. I. PL. 22 à 96.
voilé par un repli valvulaire de l'extrémité du gland, que l’on a pris à tort pour un prépuce.
2. Trés-jeune Couscous femelle d’Amboine.
B. Poche abdominale au bas de laquelle on voit quatre points noirs, "=, qui sont les orifices des trous cutanés au fond desquels sont les mamelons.
Aucun indice de scrotum.
CI. Clitoris déjà rentré dans son fourreau , et dont l’extré-
mité-est dirigée vers l’anus.
3. Couscous blanc (Cuscus albus, Less. Phalangistus cavifrons,
T'enim. ), femelle adulte qui avait allaité.
B. Poche abdominale fendue dans sa moitié inférieure, dont les lambeaux sont renversés sur les côtés pour laisser voir quätre mamelons saillants et pointus , 7.
J;, a. Fente vulvaire et anus très-rapprochés.
4. Phalanger renard mâle adulte. . S. Scrotum ou bourse testiculaire.
P. Pénis dont le gland sort du fourreau. a. Anus._
. 5. Phalanger renard femelle adulte.
B. Poche abdominale où l’on voit quatre mamelles , #1. . Les points noirs indiquent les trous du voile cu pré- puce cutané qui recouvre les mamelons.
Fig. 6. Fœtus mammaire de Péramèle.
B, B, B. Poche abdominale largement ouverte, ayant la forme d’un triangle dont le sommet est vers le sternum. On y voit six points noirs indices des trous cutanés des voiles qui recouvrent des mamelons très-petits.
g. 1. Jeune Kanguroo femelle vierge.
B. La poche abdominale ouverte pour montrer quatre orifices des trous cutanés 77, au fond desquels sont les mamelons. à
Crasse-t, Pie 27. a, 59.
MÉMOIRE
SUR LES PACHYDERMES FOSSILES
CONNUS JUSQU’A CE JOUR ;
et Description du nouveau genre DINOTHERIUM
de M. Kavr,
Par ÉmiLe JACQUEMIN :.
L) Notice historique et exposition des faits généraux de la Paléontologie.
Avant que Cuvier, en embrassant l’ensemble de tous les faits , eût créé la science des fossiles , qu’il porta tout d’a- bord à un si haut degré de perfection , des savants distin- gués avaient fourni pour l’histoire des fossiles des particu- larités fort précieuses. Le conseiller privé de Sæœmmering, à Munich; le couseiller Cortesi , à Plaisance; le baronnet sir Everard Home , à Londres; Le président de Schlotheim, à Gotha ; le professeur Nesti, à Florence; le conseiller au- lique de Fischer, à Moscou ; le célèbre Blumenbach, à
* Invité par M. Guérin à rédiger poar le Magasin de Zoologie une introduction et des notes pour la traduction qu'il a fait faire de la description du Dinvtherium giganteum, J'ai pensé qu’il ne serait pas sans intérêt pour la science de présenter un tableau synoptique dés Fachydermes fossiles actuellement connus, d’autant plus que, depuis la dernière édition de l'ouvrage classique de notre célébre Cuvier sur les ossements fossiles, on a découvert en Allemagne, en France, en An- sleterre , en Russie et jusque dans le neuveau continent, des espèces etdes genres nouveaux, qui onttriplé et souvent quadrupléle nombre des espèces anciennement connues.
23 décembre 1836. E, Jacquemin. 1837. 8
2 CE. EP à 00.
Gœttingue ; M. le professeur Buckland, qui, aujourd’hui “encore, rend à la science des services si nombreux, et d’autres géologues et anatomistes avaient soigneusement recueilli les fossiles de leurs pays et en avaient publié des figures et des descriptions exactes ; mais ces savants s'étaient bornés à des travaux partiels et locaux , entrepris sur des parties isolées et restreintes.
il n’est donc pas étonnant que Cuvier, à la vue des débris organiques qu’on lui apportait de toute part , et qui lui don- nèrent l’idée d’en faire une étude particulière, n’ait pas soup- conné d’abord que des générations entières d’animaux com- posées d’un grand nombre de familles, de genres et d’espèces, avaient à jamais disparu , et que les débris en étaient restés dans les couches de lécorce oxydée de la terre ; qu'il y avait même un ordre déterminé dans l’apparition successive des fossiles des couches inférieures aux couches supérieures , et que des genres et des espèces avaient déjà été anéantis long- temps avant l'apparition de l’homme à la surface de la terre. Alors il ne prévoyait pas que les recherches qu'il avait commencées sur les ossements trouvés dansles carrières de Montmartre seraient répétées dans tous les pays et chez toutes les nations civilisées ; il ignorait que , sous toutes les zones , sur les continents comme au fond des mers, dans les couches du sol sous-marin , sur les plus hautes montagnes comme dans le sein des vallées, il se trouvait des restes d’êtres qui, organisés pour vivre sous certaines conditions d'existence, avaient dû nécessairement périr lorsque ces con- ditions étaient venues à changer. Les immenses progrès que la science a faits nous ont appris jusqu’à quel point ces lois fondamentales pour la théorie de la terre ont été appuyées par les faits. De nombreuses recherches , les travaux d’une foule de géologues de tous les pays nous ont démontré ce qu’on avait pu seulement présumer d’abord, que les êtres organisés , dès leur apparition sur la terre, avaient été sus- <eptibles de modifier jusqu’à un certain point leur nature,
L. MEME à %9. 3
afin d’obéir aux conditions extérieures de leur existence, conditions dont la nature avait été changée par des causes puissantes qui ont plus ou moins agité tout le globe ter- restre ; mais qu'une fois arrivés à ce point, les êtres orga- nisés ne pouvaient plus se modifier davantage, et après une lutte plus ou moins longue, se trouvaient réduits à périr.
Il y a dans les animaux des caractères qui ne peuvent se modifier qu'imparfaitement, ou qui résistent à toutes les iufluences naturelles ou humaines, et rien n’annonce que je temps produise sur eux plus d’effet que le climat et que là domesticité. Il est vrai que quelques naturalistes comp- tent beaucoup sur les milliers de siècles qu'ils accumulent d’un trait de plume; mais dans de semblables matières, nous ne pouvons juger de ce qu’un iong temps produit qu’en multipliant par la pensée ce que produit un temps moindre. ;
Un des plus beaux titres de M. de Humboldt est d’a- voir fait mieux connaître les variations infinies que pré- sentent , sous toutes les zones, selon la situation des lieux et les différents climats, les causes extérieures d’exis- tence des êtres organisés, et d’avoir fixé d’une manière précise Le degré d'influence qu’exerce le changement de ces causes sur la vie des êtres qui y sont soumis. La surface de la terre et les conditions d’existence qu’elle offre sous les différents climats aux êtres organisés actuellement vivants n’ont pas toujours été ce qu’elles sont aujourd’hui, pas plus que son enveloppe végétale et les animaux qu’elle nourrit n’ont toujours été les mêmes. Si les grands phénomènes qui ont tour à tour présidé à la création du monde, à toutes les époques de sa formation (phénomènes dont plusieurs se passent encore sous nos yeux) ne nous conduisaient pas nécessairement à admettre que les êtres organisés, nés successivement sur la surface de la terre et dans les eaux à ces différentes époques , ont dû modifier leur nature à me- sure que la terre modifiait la sienne, faute de quoi ils ont
4 Cr. 1, Pis2T7 à 29.
été forcés de périr, nous en trouverions la preuve dans les nombreux débris d'animaux que renferme l'écorce de la terre, débris qui nous montrent en même temps la marche suivie par la nature dans la création du règne organique, depuis son apparition dans les couches les plus anciennes de l'écorce jusqu’à nos jours. On sait combien ‘Cuvier s’est illustré par ses recherches sur les ossements fossiles *. L’é- tude de ces débris plus ou moins fracturés n’est pas, comme on pourrait le penser, une simpie extension donnée à nos études d’anatomie comparée , pour voir si, par leurs formes et leur texture , les ossements du monde antédilu- vien peuvent se rapporter aux os et aux parties solides des animaux encore vivants , ou bien pour chercher en quoi ils diffèrent de ces derniers ; cette étude a ur autre but bien plus élevé : l’examen des fossiles , la connaissance des lois qui président à leur distribution dans les couches terrestres, nous fournissent les faits les plus propres à éclairer les ré- volutions qui ont agité notre globe depuis son origine jus- qu’à son état actuel ; aussi ces recherches sont-elles deve- nues la base d’une science aussi intéressante qu’utile, la séologie; elles sont le meilleur guide dans la physique du slobe , science que M. de Humboldt , son fondateur, a en- richie d’un si grand nombre de faits.
Le nombre des fossiles connus aujourd’hui est assez grand, les localités d’où ils proviennent et les faits sur leurs gisements sont assez nombreux pour prouver que la sur- face de la terre nourrit des animaux depuis plus de trente siècles ; mais les lois de leur distribution dans les couches et selon les régions de la terre , quoiqu’elles soient du plus
‘ Nous recommandons la nouvelle édition des Xecherches sur Les ossements fossiles de Cavicr, 10 vol. in-8 et atlas in-4. Cette édition est surtout préférable à la première, parce qu’elle est complétée par une explication de planches, et que cependant son prix est beaucoup moins élevé, Paris, Éd. d'Ocagne, et au bureau du Magasin de zoe- ogie.
CE PPBE M ST al 2. 5
haut intérèt pour la géologie, et notamment pour ceux qui veulent connaître les révolutions et les grandes catastrophes terrestres, n’ont pu jusqu'ici être appréciées qu'impar- faitement, comme noûs le verrons tout à l'heure. Nous regrettons beaucoup que les bornes de cet article ne nous permettent pas d'entrer dans tous Îles détails que comporte cette intéressante matière.
Exposition rapide de l’apparition successive des animaux à la surface de la terre, à mesure qu'elle s’est formée.
Les animaux n'ont paru sur la terre qu'après que son noyau, c'est à dire sa masse centrale et cristalline , s’est formé par la voie plutonique, et que les premières cou- ches stratifiées ou neptuniennes de son écorce oxydée ont _été revètues d’un certain nombre de végétaux. L’embran- chement des Mollusques, dont les couches les plus an- ciennes renferment déjà des débris, et qui souvent même appartiennent à des genres encore existants aujourd’hui , paraît avoir commencé la série animale ; je dis paraît, parce que ces animaux étant revêtus d’une coquille calcaire sus- ceptible de se conserver en état fossile, les débris en ont pu rester jusqu’à nos jours, tandis qu’une foule d’autres animaux qui peuvent avoir vécu à la même époque qu'eux, n'étant constitués que de systèmes anatomiques mous, n’ont pu laisser leurs débris dans la terre. Les Céphalopodes ne se trouvent guère que dans les terrains tertiaires, tandis que les Siphonifères existaient déjà avec les couches les plus anciennes en genres perdus aujourd’hui; parmi eux se distingue l’Orthocera , comme lauimal peut-être Le plus ancien. Les Bélemnites , autres corps perdus, commencent dans le muscheikalk , là où cessent les Orthocera ; s sont fort abondants dans le lias , et remontent jusqu'aux couches de Maestricht , où ils disparaissent. Les savantes recherches . de M: le comte de Munster ont démontré que les Nautiles
6 Cr. li, Pr. 2% à 59.
enfermés dans Les couches depuis le lias jusqu'aux terrains tertiaires appartiennent à une division particulière et diffèrent de ceux des autres terrains. Nous devons à la pro- fonde classification du célèbre séologue de Berlin, M. de Buch, de savoir que les #mmonites les plus anciennes, celles qui remontent jusqu’au terrain houillier, appartiennent à la famille des Gontatites. La famille des Cératites n'existe que dans lemuschelkalk , celle des Arietes dans les couches inférieures du lias. Parmi les Gastéropodes et les Acéphales appartenant aux genres qui n’existent plus, les Pentamères ne remontent que jusqu’au calcaire primitif, les Leptæna (producta) jusqu’au zechstein. L’Orthis est fort nombreux dans la grauwacke. Le Delthyris ne remonte que jusqu’au lias. Les T'érébratules, genre encore vivant aujourd’hui, se retrouvent dans toute la série des couches. Le genre Crania sé trouve déjà dans la grauwacke, et reparait ensuite dans la craie et dans les couches de Maestricht. Les Gryphea exis- tent déjà dans la grauwacke et reparaissent dans le mus- chelkalk ; elles servent à distinguer les différentes parties de la formation jurassique, et remontent jusqu’à la surface de la terre, où elles existent encore aujourd’hui, L'Exogyra com- mence avec l’aroile d'Oxford, et s’étend jusqu'aux couches de Maestricht. L’Æ4ptycus se rencontre dans les couches, de- puis le lias jusqu’à l’argile de Kimmeridge. L’/noceramus se rencontre dans les formations les pluséminemment marimes, c’est à dire dans la grauwacke, le calcaire primitif, le lias, et surtout dans le sable vert et la craie. Le Bellérophon appar- ent à lagrauwacke et aussi au terrain houillier. L’Æxompha- lus caractérise encore la srauwacke et le calcaire primitif. Le genre 7rigonia se trouve déjà dans la grauwacke; mais il ne devient fréquent que dans le grès bigarré , le muschelkalk, le lias, et 1l remonte vers la surface jusqu’au sable vert. Le Posidonia est propreà la srauwacke, et se trouve aussi dans le keuper et le lias. L’Ostrea devient commun dans tous les terrains postérieurs au zechstein. Le Gervillla commence
CENTS PLio7 a 29: 7
dans loolite inférieure. Le Dentalium apparaît d’abord dans le zechstein , et devient fréquent dans le sable vert, le gault, les couches de Maestricht et Les terrains tertiaires. Le genre Megalodon appartient à la grauwacke et au calcaire primitif. L’Unio commence à se montrer dans l’époque du terrain houillier. Le Cerithium ne paraît distinctement que dans le sable vert et les terrains tertiaires. L'Helix est fort commun dans ces derniers. Le Rissoa caractérise la grande oolite. Le Solen commence avec le calcaire primitif. Tels sont les faits principaux de l'apparition successive des. différents genres de Mollusques.
La création des animaux a fait, dès son origine, des pro- grès fort rapides. Peu de temps après l'apparition des Mol- lusques (c’est à dire dans quelques terrains déjà plus rap- prochés de la surface actuelle, mais toujours dans la divi- sion des terrains de transition, les premiers qui renferment des fossiles), ou plutôt tout porte à le croire, à l'époque même de ces Mollusques, commence déjà l’existence des Zoophytes , des Radiaires , des Annelides et des Crustacés, dont les débris se trouvent confondus avec ceux des pre: miers Mollusques. Quant aux /nfusoires cuirassés décou- verts tout récemment à l’état fossile par le célèbre natura- liste M. Ehrenberg de Berlin , on ne sait pas encore jusqu’à quelle ancienneté de couches ils remontent, ni quelles sont les lois de leur distribution successive dans les couches su- perposées de l'écorce.
Parmi les autres Zoophytes , il y en à qui occupent, à eux seuls, des terrains entiers. Il n’existe peut-être au- jourd’hui qu'une seule espèce de Pentacrinus et d’'Encri- nus”, tandis que les mers antédiluviennes en nourrissaient. un très grand nombre. Les Crinoïides prédominent dans les terrains anciens, et, après l’oolite inférieure, ce sont les.
M. À. d’Orbiÿny vient de publier nne nouvelle espèce vivante dans ce Magasin, el, X, pl. 3.
+
8. Ge APrÈ® TR" A5.
Echinites qui deviennent plus fréquents. L’Ophiura com- mence déjà dans le muschelkaïk , et abonde surtout dans le keuper. On connaît les beaux travaux de MM. Muller, Cumberland et Goldfuss, qui ont répandu tant de lumière sur ces corps.
Les Crustacés se trouvent parmi les êtres les plus anciens du globe. On voit les T'rilobites en grande quantité dans la srauwacke des terrains de transition , et on ne les rencontre plus dans toutes les couches suivantes , ni parmi les êtres ac- tuels.
Le genre Cypris sert à caractériser le sable d’'Hasting et le waldthon , mais notamment les couches supérieures des terrains tertiaires. Le genre Cythere (Monoculus) prédomine surtout à l’époque de la formation du calcaire primitif.
Les Ecrevisses ne paraissent qu'avec le muschelkalk , et sont surtout nombreuses dans le schiste de Solenhofen et dans les terrains tertiaires. Les Jnsectes ont paru avec le schiste de Solenhofen et le schiste de Stonesfeld : ils sont surtout nombreux dans les terrains tertiaires.
Le genre Serpula est le seul de toutes les Annelides qu’on ait trouvé fossile jusqu'ici, on le rencontre dans les terrains marins de toutes les formations de la série géologique ; il est cependant plus fréquent dans la grande oolite et sur- tout dans le coralrag.
Parmi les vertébrés, ce sont les Poissons qui se mon- trent les premiers, à travers toute la série des terrains de- puis la houille. M. Agassiz , savant ichtyologiste de Neuf- châtel, qui les a le mieux examinés dans un grand ouvrage qu'il publie en ce moment , a trouvé que les divisions prin- cipales de ces animaux sont en rapport avec l’âge relatif des couches qui les contiennent ; les plus anciens proviennent du terrain houillier, ils ont fort peu de représentants parmi les poissons des mers actuelles, et appartiennent tous à la famille que M. Agassiz appelle Goniolépidotes. Les Chon- droptérygiens commencent dans le muschelkalk ; et c’est
Carter Pet. 40. 9
dans la craie , le calcaire grossier et la mollasse, qu'ils sont le plus abondants. Les Æcanthoptérigiens , quoique existant déjà à l’époque de la formation houillière , ne deviennent abondants que dans la formation crétacée et le calcaire grossier. Les WMalacoptérygiens enfin, ne commencent à exister qu'avec la formation des dernières couches tertiaires.
M. Hermann de Meyer, dans ses savantes Recherches sur les Reptiles fossiles, a constaté que les premiers Reptiles se montrent dans le calcaire primitif ; leurs membres sont sem- blables à ceux de nos Sauriens terrestres. Le grès bigarré ren- ferme les premiers débris de Reptiles aux membres convertis en nageoires ; ils sont aussi gigantesques que nombreux, sur- tout ceux du Plesiosaurus, qui se trouvent bien conservés et presque entiers dans le muschelkalk d'Allemagne et le lias d'Angleterre. Le dernier ou le plus récent des Sauriens fossiles est le Mesosaurus, qui existe depuis le sable vert jusque dans les couches de Maestricht. L’Zchthyosaurus , autre genre de Reptiles à nageoires, remonte jusqu’au mus- chelkalk ; il abonde surtout dans le lias et jusque dans le sable vert. Les Sauriens ailés commencent avec le keuper ;
‘ils servent aux géologues à caractériser surtout le lias, qui en renferme le plus grand nombre. Les Sauriens quadru-- pèdes , tels que le genre Mezalausorus, commencent avec la grande oolite, et c’est dans le forstmarmor des Anglais, et principalement dans le sable d'Hasting qu’on en ren- contre le plus.
Les Tortues (Gheloniens) paraissent d’abord dans le schiste des terrains penéens, immédiatement au dessous du zechstein, et deviennent fréquentes dans le muschelkalk ; elles sont d’une taille gigantesque dans la craie blanche du bassin de Paris et surtout dans Les couches de Maëstricht.
Les Batraciens et les Ophidiens n'apparaissent dans la série des terrains que dans la formation tertiaire, et quoique aussi rapprochés de la surface actuelle, ils diffèrent néan- moins de ceux qui vivent aujourd’hui.
10 CET, PEL. 27 9.
Les Oiseaux ne sont également bien apparents que dans ces mêmes terrains tertiaires.
Les Mammifères règnent principalement dans les terrains supérieurs de la série. Les premiers débris d’animaux de cette classe se trouvent dans le stonesfiedschiefer et ap- partiennent à l’ordre des animaux à bourse , lesquels, par une particularité singulière, offrent beaucoup de rapports de structure avec les Sauriens renfermés dans ce même ter- rain. Îl a été impossible à M. Cuvier, malgré la constance de ses recherches , de découvrir aucune trace distinete de cette classe avant les terrains déposés sur le calcaire grossier. L'ordre des Cétacés ne commence avec certitude que dans le calcaire coquillier grossier des terrains tertiaires qui re- couvre la craie dans les environs de Paris , où il n’y a en- core aucun os de Mammifères terrestres. Le Zephluus en est le seul genre perdu. Les genres éteints de Mammifères se trouvent principalement dans les terrains tertiaires les plus anciens, et ils appartiennent, pour la plupart, à l’ordre des, Pachydermes herbivores, qui probablement sont les premiers Mammifères qui aient habité la terre. Tout récemment encore, M. Ch. d’Orbigny (V. Bulletin de la Société géolo- gique de France, t. vu, £. 17 à 19, p. 280), examunant avec soin les terrains tertiaires des environs de Paris, devenus. classiques par les beaux travaux de MM. Cuvier et Al. Brongniart, a trouvé, dans un banc de conglomérat qui constitue la dernière couche de l'argile plastique, et qui re- pose sur le terrain calcaire pisolithique, terrain lui-même immédiatement superposé à la craie, des dents d'Anthra- cotherium et de Lophiodon, animaux inconnus avant lui dans cette couche qui elle-même avait été confondue avec d’autres. Il à constaté aussi, dans ce même conglomérat, la présence de dents et de phalanges de Loutres, de Renards, de Civettes et d’Écureuils , quoique l’ordre des Carnassiers et celuides Rongeurs aient surtout leurs débris fossiles dans les terrains tertiaires modernes et le diluvium. Il faudra
Cu: E,cPE. 27 à 29: ps 11
donc reconnaître que ces animaux vivaient dès l’époque où ont commencé à se déposer 1° les premières couches de Par- sile plastique qui supporte la série des terrains parisiens, 2°le srèsbigarréde Hildburghausen en Saxe, où l’on a trouvé les empreintes de pas de Mammifères ou de Reptiles, 3° enfin le calcaire portlandien de Soleure en Suisse , dans lequel il existe, selon M. le professeur Hugi, des os de Pachydermes. Les Ædeniés, peu nombreux dans les terrains tertiaires su- périeurs , deviennent très fréquents dans le diluvium. Les Ruminants des genres Bos et Cervus sont ceux qui remon- tent le plus vers la surface de la terre et vers l’état de choses encore existant aujourd'hui. En général, on peut admettre que les quadrupèdes terrestres ne sont venus que long-temps après les poissons, et lorsque les calcaires grossiers eurent été déposés. Un des faits les plus remarquables dans l’his-. toire de la terre, c’est que les débris d'animaux domestiques ne se rencontrent avec certitude que dans les derniers terrains formés par alluvion, là où commencent aussi les artefactes (premières traces de l’industrie humaine ) et les ossements humains. On ne peut donc pas dou- ter que l’homme ait été créé en dernier lieu; qu'avant lui il existait des divisions entières d’animaux qui avaient déjà disparu de la terre à l’époque de sa création; d’autres, quoique semblables à ceux-là, avaient continué de vivre jus- qu’à lui. Tout semble indiquer que la création des êtres organisés et notamment des animaux vertébrés a commencé dans les pays intertropicaux, où elle était favorisée non seulement par la température plus élevée, mais encore par la pureté de l'atmosphère. Les traditions des Hébreux, des Indous , des Tibetains et des Chinois, ainsi que toutes les recherches des géologues, portent à croire que le berceau de l’espèce humaine fut placé dans les pays élevés de l'Asie. Jusqu'ici on n’a pas pu savoir si le pays élevé et tropical de V’Afrique, qui probablement est de formation aussi ancienne que celui de l’Asie, est le berceau des nègres, et le Nouveau-
12 CET, Pr"27 a 209. Monde celui des indigènes de l'Amérique, ou bien si toute lespèce humaine provient d’un seul couple.
Revue synoptique des Pachydermes (Pachydermata) [ose connus aujourd’hui.
ELEPHAS, Zin.
1. Primigenius, Blum. — Æ. mommonteus, Cuvier, et, avant lui, Fischer. — Mammuth sibericum, — Æ. jubatus, Schloth. 2. Panicus, Fiscier, dans le Diluvium de la Russie. © 3. Probeletes , Fischer. 4. Pygmæus, Fischer, sur le bord de la Wilia, pris de Wilna, en Russie. 5. Campylotes, Fischer, Russie. 6. Kamenskit, Fischer, Russie. 7. Méridionalis , Nesti. C’est l'Éléphant de Malbattu de MM. Croizet et Job; dans le Diluvium de la partie septentrionale de l'Italie. 8. Priscus, Goldfuss, dans le Diluvium de l’Allemagne et de la Russie.
Le nombre des ossements d’éléphants et de plusieurs au- tres genres est immense, et pour l'expliquer on a imaginé une foule d’hypothèses. Les plaines de la Sibérie en con- tiennent une quantité vraiment prodigieuse; la relation du voyage de MM. O. de Kotzebue et de Becchey nous ap- prend qu’il en est de même sur la limite nord-ouest du nou- veau continent, et notamment dans la baie d’Eschscholtz ; la plupart de ces ossements sont encore en partie recouverts de chair. Les habitants de ces contrées croient que les ani- maux auxquels ils appartenaient vivaient dans la terre, comme les Taupes. Selon M. Meyer (Palacologica, p. 139), une partie des côtes et des îles tout entières de la mer Gla- ciale sont presque uniquement formées de ces débris, joints à des monceaux de glace et de silice. La distribution des ossements fossiles de V Éléphant s'étend aussi dans le Ken-
Gr. 1, Pr.:07 à Eh 13
tucky et la Caroline, sur les rives de l'Ohio, dans le Mexi- que , et embrasse tout le continent et toutes les îles de l’Eu- rope. Cuvier doutait qu'il y eût des ossements fossiles semblables aux os de l’Éléphant qui vit actuellement en Afrique ; mais leur existence a été démontrée par MM, Gold- fuss, de Humboldt, Ebel, Schleiermacher, Nitzsch , et tout récemment par M. de Baër (Wém. de l'Acad. de St-Péters- bourg) et M. H. de Meyer, qui a trouvé dans le cabinet de l’Académie des sciences de Munich, une dent provenant d’un de ces fossiles.
L'Éléphant à crâne allongé (le Primigenius de Blumm. , le Mammuth des Russes) ne se trouve que dans l'état fos- sile;, personne n’a vu dans l’état frais des os semblables à ceux par lesquels cette espèce se distingue des autres, pas plus qu’on n’a vu dans l’état fossile des os semblables à ceux de l'espèce encore vivante dans l'Inde.
L'Éléphant dont il s’agit avait plus de rapport avec l’É- léphant des Indes qu'avec celui d'Afrique; cependant il en différait encore plus que l’Ane ne diffère du Cheval, ou le Chacal du Loup et du Renard. Comme il est certain qu’une partie des individus de cette espèce portaient deux sortes de poils, savoir une laine rousse, grossière et touffue, et des crins roides et noirs qui, sur le cou et l’épine du dos, de- venaient assez longs pour former une sorte de crinière, il n’y a rien d'impossible à ce qu’elle ait pu supporter un cli- mat qui aurait fait périr celle des Indes ; il est même pro- bable qu’elle était constituée de manière à préférer les cli- anats froids.
Tout fait croire que les Éléphants qui ont fourni l’ivoire fossile habitaient les pays où l’on trouve aujourd’hui leurs ossements. Cuvier pense qu'ils n’ont pu y disparaître que par une révolution qui a fait périr tous les individus exis- tants alors, ou par un changement de climat qui les a em- pêchés de s’y propager. Toutefois , dit-il, quelle qu’ait été «ette cause, elle a dû être subite ; car si le froid n’était ar—
y,
14 GE 4 F Pré 27 à &p,
rivé que par degrés et avec lenteur, ces ossements, et, à plus forte raison, les parties molles dont ils sont encore quelquefois enveloppés, auraient eu le temps de se dé- composer comme ceux que l’on trouve dans les pays chauds et les pays tempérés ; il aurait été surtout impossible qu’un cadavre tout entier, tel que celui que M. Adams a découvert, eut conservé ses chairs et sa peau sans corruption , s’il n’a- vait été enveloppé immédiatement par les glaces qui nous l’ont conservé. De ce fait, le célèbre auteur des Ossements fossiles tire la conclusion que les hypothèses d’un refroi- dissement graduel de la terre ou d’une variation dans l’in- clinaison de l’axe du globe tombent d’elles-mêmes. Quoique nous soyons bien loin de vouloir soutenir la théorie du refroidissement praduel de la terre, et encore moins celle de Pinclinaison de son axe, nous n’avons pas besoin de faire intervenir des révolutions et des causes su- bites de destruction pour nous expliquer l'existence des Éléphants fossiles encore couverts de chair et de peau dans les couches glacées du Nord. Ici Cuvier, à l'exemple de plu- sieurs géologues , a mis sur le compte de catastrophes sou- daines ce qui s’explique tout naturellement par des phéno- mènes physiques faciles à saisir, et qui ont encorelieu dans l’état actuel des choses , comme nous le prouve si bien le résultat des recherches faites par M. de Humboldt , dans son voyage en Sibérie. « Occupé, pendant mon séjour dans cette contrée , dit M. de Humboldt, dans ses Fragments de géologie et de climatologie asiatiques, t. 11, p. 383, de re- cherches sur la chaleur souterraine des couches, j'ai cru entrevoir dans le froid qui règne à cinq ou six pieds de pro- fondeur, au milieu de la chaleur des étés actuels, lexpli- cation du phénomène d’animaux conservés avec leur chair et leur peau. À Jakoutsk, encore 4° 1/2 au sud du cercle polaire, la glace souterraine est un phénomène général et perpétuel, malgré la haute température de l’air aux mois de juillet et
Cr Pre 8 00.
to d'août. On peut concevoir comment, de 62° à 52° de la- titude , de Jakoutsk à l'embouchure du Léna , l’épaisseur de cette couche de terre congelée doit augmenter rapidement.
Or, si dans une des dernières révolutions qu’a éprouvées la surface de notre planète, par exemple, dans le soulève- ment très récent d’une chaîne de montagnes pendant l'été sibérien , des Eléphants à mâchoire inférieure plus obtuse, à dents mâchelières plus étroitement et moins sinueusement rubannées , si des Rhmocéros à deux cornes, très différents de ceux de Sumatra et d'Afrique , ont couru vers les bords du Vilhouï et vers l'embouchure du Léna, leurs cadavres y ont trouvé , dans toutes les saisons, à la profondeur de quelques pieds, d’épaisses couches de terre congelée, ca- pables de les garantir de la putréfaction. De légères secous- ses, des crevassements du sol, des changements dans l’état de la surface bien moins importants que ceux qui ont eu lieu encore de nos jours sur le plateau de Quito ou dans l’ar- chipel des Grandes-Indes , peuvent avoir causé cette con- servation des parties musculaires on ligamenteuses d’'Elé- phants et de Rhinocéros. La supposition d’un refroidisse-
ment subit du globe ne me paraît, par conséquent, aucune- ment nécessaire.
MASTODON, Cuv., Masrornerium, Fischer.
1. Maximus, Cuv.— Mammouth chioticum, Blum. — Harpagmothe- rium canadense , Fischer. = £lephas carnivorus, Hunter .— Mom - mont des Anglo-Américains.
>. Angustides, Cuy.
3. Andium, Cuv._ | ;
4. Humboldtiü (Ann. du Mus., 11, p.177, 337).
5. Minutus , Cuv.
6. Tapiroides , Cuv.
+. Turicense, Schinz, dans la lignite de la Suisse.
8. Avernensis, Croizet et Job, dans le sable près d’Eppelsheim , Le
bohnerz de la Rauhen-Alpen, et du Puy-de-Dôme.
LE CE LT PL NS 7. A2
9. Llephantoides, Clist. 10. Fatidens, Clist.
On connaît plusieurs squelettes entiers du Mastodon, et iout nouvellement encore, on en a découvert un à Cham- bersburg en Pensylvanie. Suivant M. Morton (Journ. of the Acad. of Philad., vi, p. 71), tous les os du Mammutkh et d’autres Mamnufères terrestres qu’on a trouvés sur la côte de la mer Atlantique, dans les États-Unis, sont renfermés dans l’alluvium. Cela ferait penser que ces animaux vi- vaient encore après la formation du diluvium, dans les marais et sur les rives des fleuves et de la mer du nouveau continent. Un des points où ces ossements abondent le plus est le Rigbone, au Mammoth-Lick près l'Ohio, où Les osse- ments du Mastodon se trouvent mêélés avec ceux du Rhino- céros, etc. Selon le rapport fait au Lycée d’histoire natu- relle de New-York, par MM. Cooper, Smith et Dekay sur les ossements fossiles déterrés le 3 septembre 1530 à Rig- bone-Lick , à vingt lieues sud de Cincinnati en Kentucky, ces os provenaient , pour la plupart, du Mastodon. Il y a, parmi eux , une tête entière et bien conservée.
Ce quadrupède avait la taille et la forme de l’Eléphant ; il était pourvu, comme lui, d’une trompe et de longues dé- fenses implantées dans les os incisifs; ses pieds offraient la même structure; en un mot, il ne différait d’une manière essentielle de l'Éléphant , que par ses dents molaires, qui, au licu d’être formées de lames transversales, avaient une couronne simple , mais hérissée de tubercules ou de ma- melons plus ou moins nombreux, plus ou moins saillants. Nos continents ne nourrissent aujourd’hui aucun animal de ce genre , bien que les couches superficielles recèlent lés os de trois ou quatre de ses espèces. Le mastodonte est un des plus gros, des plus énormes en apparence de tous les ani- maux fossiles. La grosseur monstrueuse de ses dents mä- chelières, les tubérosités formidables dont elles sont héris-
Cxe E, Br. 4 20° 17 sées, ne pouvaient en effet manquer d'attirer l’attention , et il était bien aisé de s'assurer qu'aucun des grands ani- maux n’en a de cette forme ni de ce volume.
La hauteur du Mastodon ne surpassait pas celle de l'Élé- phant; mais il était un peu plus allongé , et avait des mem- bres un peu plus épais, avec un ventre plus mince. Il se nourrissait à peu près comme l’Hippopotame et le Sanglier, choisissant de préférence les racines et autres parties char- nues des végétaux: Cette nourriture devait l’attirer vers les terrains mous et marécageux. Néanmoins , il n’était pas fait pour nager et vivre souvent dans les eaux , comme l’'Hippo- potame ; c'était un véritable animal terrestre. Ses osse- ments sont beaucoup plus communs dans l'Amérique sep- tentrionale que partout ailleurs , ou bien sont exclusivement propres à ce pays. Quoiqu'ils soient mieux conservés et plus frais qu'aucun des autres fossiles connus . cependant rien ne prouve qu’il y ait encore aucun de ces animaux vivant, soit en Amérique , soit ailleurs.
Cuvier a décrit cinq espèces de Mastodontes , y compris le Mastodon Humboldti , que M. de Humboldt a trouvé près du volcan d’Imbaburra , dans le royaume de Quito, à douze cents toises de hauteur. M. Schinz a trouvé dans le calcaire d’eau douce de Montabusard , et dans la lignite de la Suisse, des débris dont il a fait son espèce, le Mastodon turicense ; et MM. Croizet et Jobert dans le Puy-de-Dôme, l’espèce nommée Wastodon avernensis. M. Glift, dans les Mrahsactions , à. xxxvur, Ê. >; Csxxngsl fi Girtoexrr, f. 2, 3,7 et 10, parle encore d’une espèce de Mastodon qu'il appelle Mastodon elephantoïides, et d’une autre trouvée dans le diluvium d’Irrawady en Birmanie, qu’il appelle M. latidens. Le Mastodontoideum , communiqué par M. Godmann , le 1° janvier 1830, à la Société philosophi- que de Philadelphie, n’est, d’après M. Harlan, que le jeune du M. maximus.
1 8 À 7: V4 9
15 | CET, Pr 7 A "9.
HIPPOPOTAMUS.
1. Major, Nestiet Cuvier. — Antiquus, Cuv. Dans le Puy-de-Dôme et l'Angleterre.
>. Minus, Cuv.
3. Medius, Cuv.
4. Dubius , Cux.
On sait que les ossements retirés par M. Marcel de Ser- res des cavernes de Lunel-Vieil, et qu’il regarde comme appartenant à plusieurs espèces d’Hippopotames , provien- nent , selon M. Bravard, du Cochon (V. Bravard, Monogr. de deux fossiles, p. v11).
On ne connaît qu’une seule espèce 4’Hippopotame vi- vante; mais il en existe quatre espèces fossiles : la première est très semblable à l’espèce vivante ; la deuxième est de la taille du Sanglier, et a, du reste, tous les caractères de la première ; la troisième tient le milieu entre les deux pré- cédentes , et la quatrième est à peu près de la taille du Co- chon de Siam.
RHINOCÉROS.
.. Tichorhineus, Cuv.— À. antiquitatis, Blumenbach.— À. Pal- läsii, Desmar. ; Sibérie, Allemagne, Angleterre, Italie.
. Incisivus, Cuv.; France et Allemagne.
3. Leptorhinus, Cuv. — R. Cuvieri, Desmar. : dans les cavernes à
ossements de Lunel-Vieil.
4. Minuius, Cuv.: Lunel-Vieil, Pondres, Souvignargues.
5. Elatus, Croizet et Johert : Puy-de-Dôme.
. Pachyrhinus, Kaup.— R. incisivus, Cuv.: près d’Eppelsheim, en’Allemagne.
7. Hypselorhinus, Kaup. : sable d'Eppelsheim.
8. Goldfussiü, Kaup : Eppelsheim.
9. Lepiodon, Kaup : Eppelsheim.
nt
(CE
(en
Il est probable qu'on trouvera encore un plus grand
CL. Ÿ, PL. 27 à 2Q. 19
nombre d'espèces. M. Champell prétend avoir reçu de l’in- térieur de l'Afrique, à 1000 lieues anglaises à peu près du Cap, le crâne d’un Rbinocéros vivant qui ressemble en- tièrement à celui du Rhinocéros fossile. Selon M. de Meyer, les dents sur lesquelles M. Broun établit son genre Cœlo- donta proviennent d’un jeune Rhinoceros tichorhinus.
Les débris des Rhinocéros se trouvent ordinairement dans les mêmes couches que ceux de l’'Eléphant. On en a rencontré principalement dans le diluvium de la Sibérie (avec la chair et la peau conservées), dans le diluvium d’An- gleterre , d'Allemagne , de l'Italie. supérieure, daris les ca- vernes à ossements de Schneiderloch (Franconie) et de Sundwich en Angleterre.
MM. Croizet et Jobert, dans leurs Ossements fossiles du Puy-de-Dôme, et M. Jobert, Bulletin des sciences natu- relles, février 1830 , parlent d’une espèce de Rhinocéros qu'ils appellent Ahinoceros leptorhinus elatus, et dont les débris ont été trouvés dans le Puy-de-Dôme.
Enfin les environs d’Eppelsheim, connus de tous les séologues, ont fourni à M. -Kaup, de Darmstadt, quatre espèces fossiles de Rhinocéros, qu'il a décrites dans ses Ossements fossiles de la Hesse rhénane. M. Fischer a trouvé des cornes d’un Run. tichorhinus qui avaient trente-deux pouces de long. Il parle aussi de deux espèces , qu'il nomme Rhin. Cuviert et Rhin. minimus ; mais il est incer- tain s'ils ne sont pas déjà compris dans les espèces de
M. Kaup.
DINOTHERIUM, ÆKaup; Tapir GIGANTESQUE, Cu.
1. Giganteum, Kaup. — Tapir gigantesque, Cuv.: France, Ep- pelsheim. s ; l
2. Bavaricum , H. de Meyer: — Tapir gigantesque, Cuv. — D, Cu- viert , Kaup : France, Bavière, Eppelsheim.
3. Medium, Kaup.
20 Cv: 'E, PL, 127 4 29-
ELASMOTHERIUM, Fischer.
1, Fischeri : Sibérie, Palerme (?)
Îl était assez semblable au Cheval et au Rhinocéros,dont il avaït à peu près la taille.
EQUUS.
ï. Fossilis. E. adamiticus , Schlotheim : dans le diluvium de toute l’'Europé et de l'Asie.
2. Primigenius : Eppelsheim et Bohnerz du Rauhe-Alp.
3. Mulus primigenius, H. de Meyer : Eppelsheim.
4. Asinus primigenius, H. de Meyer : Eppelsheim.
Les ossements fossiles du Cheval, connus il y a quelques années, ne différaient en rien de ceux de l’espèce aujour- d’hui vivante; mais M. H. de Meyer vient de déterrer dans le sable tertiaire d’Eppelsheim de nombreuses dents d’ani- maux semblables au Cheval, mais dont la structure diffère presque génériquement des os de l'animal vivant. ( Nos. Acta Acad. Leop. Car. nat.,c. Vn-xvr, 2.)
ADAPIS, Cuv.
1. Parisiensis, gypse de Montmartre.
1. Wcrofa fossilis, cavernes à ossements de la Franconie, Bise, Hul- ton, et dans les tourbières du département de lOise.
>. Priscus, Goldfuss, Sandwich.
3. Avernensis, Croïzet ct Jobert : Puy-de-Dôme.
4 Antiquus, Kaup : Eppelsheim.
5. Palæochærus, Kaup : Eppelsheim,
Les débris qu’on en trouve à l'état fossile, ordinairement
Ge PEr Tia. 29. 21
dans les tourbières , ne présentent pas de différence avec l'espèce vivante. M. Goldfuss, dans les Actes de Bonn., xx, 2, p. 48, pl. 56, f. 4 et 5, décrit un Cochon fossile, qu'il appelle Sus priscus ; MM. Croizet et Jobert, dans les Osse- ments fossiles du Puy-de-Dôme, en décrivent un autre qu’ils appellent Sus avernensis. Enfin M. Kaup(Oss. foss.), en fait connaître deux espèces qu’il a trouvées dans le sable d’Eppelsheim : le Sus antiquus et le Sus palæochærus.
CHÆROPOTAMUS, Cuv.
1. Parisiensis, Cuv. — Ch. gypsarum, Desmar. : Montmartre. 2. Meissneri, H. de Meyer : Suisse. 3. Sœmmerringü , H. de Meyer : Lacus terkalk de Georgengmund.
ANTHRACOTHERIUM, Cv.
1
. Magnum , Cuv. : lignite de Cadibona, marne de Limoges, terrain jurassique (p. M. Chaubard), près de la ville de Moissac.
2. Minus, Cadibona (?)
3. Minimum, Cuv.: Lot-et-Garonne.
4. Alsaticum , Cuv. : Lobsan.
5. Velaunum 1, Cuv. : Puy en Velay.
6. — IT, Cuv.:Puy en Velay.
7. Silistrense, Pentl. : Bengale.
On ne connait pas encore toutes les espèces de ce genre.
ANOPLOTHERIUM, Cuv.
1. Commune , Guy. : gypse de Montmartre et formation d’eau douce de l’île de Wight. 2. Secundarum, Cuv. : gypse de Montmartre.
3. Gracile, Cuv. — Xiphodon gracile, Anop. medium, Cuv. : Mont- martre.
4. Leporinum, À. minus, Guv. — Diehobune leporina, Cuv. : Mont- martre.
5. Murino, Cuv.— A. minimum, Guy. : Montmartre.
6. Obliquum. Diehobune obliqua.
22 Es. 1 ;:PL: 27 à 29. Ces animaux n'avaient point de trompe ; leurs mäâche- lières ressemblent à celles cles Rhinocéros et des Damans.
CAÏNOTHERIUM, Bravard.
Deux espèces dans le Puy-de-Dôme.
PALÆOTHERIUM, Cuv.
ET
. Magnum, Montmartre. . Medium, Cuv. ;: Montmartre, mollasse.
Crassum, Cuv., Montmartre.
Latum , Cuv., Montmartre.
. Curtum, Cuv., Montmartre.
. Minus, Cuv., Montmartre.
. Minimum, Cuv. , Montmartre.
. Indeterminatüm, Cuv., Montmartre.
Aurelianense, Guv. : lacusterkalk d'Orléans; Argenton, Geor- gengmund. ; 10. Fsselanum, Guw. : Yssel.
11. J'elaunum, Cuv. : Puy-en-Velay.
D où À ©
© © -1
L
Les Palæotherium et les Anoplotherium, sur le gisement desquels on a des notions certaines, se trouvent dans les terrains tertiaires les plus anciens, qui reposent immédia- tement sur le calcaire grossier. ::
LOPHIODON , Cuv. TAPIROTHERIOM, Plain.
=
Tapirotherium : Ysselet Eppelsheim. . Occitanicum : Yssel. + Vssellense : Yssel, Argenton , Laisson. Medium, Guy. : Argenton. . Minutum, Cuv., Argenton. - Minimum, Cuv., Argenton. . Tapiroïdes , Buschwilier. + Buzxovillunum, Buschwiller. Giganteum, Montabusard , Gannat. . Aurelianense, Montabusard. . Monspessulanum, Boutonnet , près Montpellier.
© © @-1 © O7 à 9 db
nn ei Lui
ÉLAIS TPE EoTE x 09. 23
12. Laphio du Laonnais, Guw. : Laonnais. 13. Cinquième espèce d’Argenton, Cuy. 14. Sibiricum, Fischer.
Ces animaux, du genre des Tapirs, ont six incisives et deux canines à chaque mâchoire.
TAPIR.
1. Avernensis, Croizet et Jobert : Cuv. : Puy-de-Dôme.
2. Priscus, Kaup : Eppelsheim. Resume.
Cuvier ne connaissait, dans les terrains meubles, que trente espèces de Pachydermes fossiles : un Eléphant , six Mastodontes , trois à quatre Hippopotames et autant de Rhinocéros , l’Elasmotherium, un Cheval, un Tapir gi- gantesque , ét douze espèces de Lophiodons, qui lui ont paru d’une origine plus ancienne. Aujourd’hui on en con- naît jusqu'à quatre-vingt-onze espèces, savoir : huit d'E- léphants, dix de Mastodontes, quatre d’Hippopotames, neuf de Rhinocéros, quatre de Dinotherium, un d’Elas- motherium , quatre de Chevaux, une d’Adapis, cinq de Cochons, trois de Chæropotamus , sept d’Anthracotherium, six d’Anoplotherium, deux de Caïnotherium , onze de Pa- læzotherium , quatorze de Lophiodons , et deux de Tapirs.
Nous regrettons beaucoup queles bornes de cet article ne nous permettent point de donner ici la distribution géogra- phique des espèces fossiles actuellement connues ; le nombre de faits que nous aurions à rapporter exigerait un article à part.
Description de la tête entière du Dinotherium giganteum.
La découverte, faite par M. Klipstein , de la tête entière
24 Gr NX 5e Parle à. 29.
du Dinotherium £iganteum, nous a été armoncée par M.le docteur Kaup, inspecteur du Musée grand-ducal à Darm- stadt , où se trouve aujourd’hui une des plus belles collec- tions de fossiles qu'il y aiten Europe. M. Kaup n’a jamais manqué de profiter de sa position pour servir les intérêts de la science. Sa Description des ossements fossiles , Ouvrage écrit en français, contient des détails précieux sur les Mam- mifères antédiluviens les plus intéressants, qui, sans lui ; nous seraient probablement encore inconnus.
C'est, encouragé par ses conseils, que M. Klipstein, son ami, en faisant faire des fouilles dans sa propriété près d’Eppelsheim, petite ville située sur la rive gauche du Rhin, dans la province rhénane du srand-duché de Hesse , eut le bonheur de trouver une tête entière et bien conservée du Dinotherium giganteum. Le cabinet de Darmstadt ne pos- sédait que quelques petits fragments de cet animal, quoi- que , depuis dix-neuf ans, on eût soin d’y envoyer tout ce que l’on déterre dans les environs d’Eppelsheim , si riches en ossements fossiles. M. Kaup espérait d'autant moins \ voir un jour une tête entière de Dinotherium, que les six têtes d'animaux fossiles qu Eppelsheïm avait fournies à ce cabinet appartenaient toutes à des animaux plus petits, c’est à dire au Rhinoceros Schlciermachert ; à V Acerotherium incisivum , à VlArcitomys primigenia et au Spermophilus supercilhiosus.
Avant de donner la description de cette tête, nous croyons nous rendre agréable aux géologues expérimentateurs, en disant quelques mots sur la manière dont cette masse, aussi fragile qu'énorme, fut retirée du fond d’un fossé de dix-huit pieds de profondeur, où elle était engagée par une partie de son cräne dans une couche d’argile marneuse.
On commença par creuser tout autour de la tête, et en dessous , en ménageant dix colonnes de terre , sur lesquelles elle restait posée, pour laisser circuler l'air autour d'elle. On fit passer des cordes dans l'intervalle de ces colonnes pour lever la tête et la ramener à [a surface; mais comme
Gr il, PL 187 4 29 25
la pression de ces cordes aurait pu la morceler, M. Kaup fit d’abord remplacer les dix colonnes naturelles par autant de colonnes artificielles de gypse; puis on construisit au dessous de la tête une couche épaisse de gypse, sur laquelle on la fit reposer, après avoir bien frotté les parties nues avec de l’huile et du gras de lard, pour qu’il n’y eût pas adhérence entre elle et la couche. On remplit de gypse l'in- tervalle ; au travers de cette couche on fit passer des barres de fer terminées par des anneaux ; à ces anneaux on atta- cha les cordes , et douze hommes vigoureux placés sur un échafaudage qu’on avait construit sur le bord de la fosse se mirent aussitôt à l’œuvre. La tête fut retirée au milieu des acelamations d’une foule de curieux accourus de tous les villages voisins , et transportée sur une voiture dans la petite ville d’Alzei , puis à Darmstadt.
Lorsque, il ya environ sept ans, M. Kaup fitconnaitre la mâchoire inférieure du Dinotherium aux naturalistes alors présents à Berlin , tous les zoologistes , et mème le célèbre Cuvier, pensèrent que le Dinotherium était une espèce de Tapir, et l’appelèrent Tapir gigantesque; ils ne voyaient pas qu’à l’exception de quelque ressemblance entre les dents molaires de ces deux espèces, il n’y avait aucun ca- ractère qui püt les rapprocher l’une de l’autre. Quant à M. Kaup, tout le porta à faire du Dinotherium une famille particulière, qu’il plaça à côté des Paresseux et des Pan- solins. Le crâne du Dinotherium diffère entièrement de celui des autres Pachydermes et des Edentés fossiles.
La figure 1 de la planche 27 représente le profil de la tête. On est frappé, au premier coup d'œil, de la grandeur de la fosse temporale ; elle devait être remplie par un muscle masséter énorme ; la mâchoire inférieure, au mouvement de laquelle ce muscle servait, est également d’un volume remarquable. On observera avec intérêt les petites orbites ouvertes en arrière et placées postérieurement au dessus de la première et de la deuxième molaire. Les
26 Csé LE Bi, 197 ep:
arcades zygomatiques sont faibles, et les deux condyles pour la réception de l’atlas ou première vertèbre sont placés fort haut.
La longueur totale de la tête est de. , ; . 1,105 Sa hauteur verticale, depuis la quatrième dent molaire jusqu’au bord de la fosse temporale, de . 0, 45 Depuis le bord de l’orbite jusqu’au bord posté- rieur de la fosse temporale, de. .: : 41. ..10, 45
La profondeur de la fosse temporale est de. . o, 29
L’angle formé par la face supérieure des frontaux et celle de l’occipital n’est que de 39 à 40°, tandis que, chez la plupart des mammifères ; il en a 90 et même davantage, comme chez les Baleines,
La figure 2 de la planche 27 représente la face imfé- rieure de la tête. À en juger par les dents molaires, qui sont au nombre de cinq, elle appartenait à un adulte. Les dents sont plus usées sur un côté que sur l’autre, et les deux séries qu’elles forment sont plus rapprochées sur le devant que dans le fond. L'ouverture nasale est fort étroite et re- marquable par sa petitesse, tandis que les trous pour le passage des nerfs optiques sont énormes; ils sont placés près des premières dents molaires, au dessous de l'os imaxillaire , qui est fort saillant. La partie postérieure de la tête offre une largeur fort considérable. Les molaires sont parfaitement conservées ; la fisure 2 de la planche 28 les représente un peu moins diminuées que dans la figure
précédente.
La longueur des cinq molaires est de. . . . 0,453 Celle de la première molaire est de, . . . . . 0,084 Sa largeur postérieure est de... . _.,.: . . : 0,084 Sa largeur antérieure est de. .,,,,,-:,! .). 0,097
sf. 2 fes dE. 0%,075 1/2 — 0,104. 1/2 -- 0",098 — 0",088. 21,080 . — 0 ,009 — 0 ,092 — 0 ,080.
0 ,089 — 0 ,082 — 0 ,094 — 0 ,100.
Cas.E, PE. 2% à: 29: 29
Dé la racine de la prennère dent molaire jusqu’à la
pointe de l’os intermaxillaire, . . . . . . o",308 Largeur de la première molaire jusqu’au fora-
iheb isépræoshitdlesoc. #6 Leo ie. 2105 RL 0 0210653001 Largeur de la mâchoire inférieure. . . ,; . 0 ,200 Largeur de la face articulaire de la mâchoire
supéneuresoqnéri ob noivaol rqoimebh A og Du bord antérieur de cette face jusqu’au bord
de l’arcade zygomatique. -. . . . . . . . o ,500 La plus srande largeur postérieure de la tête
Est fees re sont era taire : brin 66 0n Os
Sur le dessus de la tête ( # 28, 6e: 1}, on remarque la cavité très vaste qui reçoit la trompe. Les os nasaux man- quent entièrement, les os frontaux sont très courts. La grande étendue des surfaces de tous les os, et leurs nom- breuses rugosités attestent la force et le volume des mus- cles qui s’y rattachaient et qui servaient aux mouvements de cette énorme tête.
La longueur de la fosse pour la trompe est de . 0", 51
Sa-plusigrandedargeur de... , :: o , 44 Sa plus grande profondeur de. . 4 . . . . o,15 La largeur des frontaux de, . . . . . . . o ,485
Leur longueur de. A EE
Enfin la figure 3 de la pce 28 réptédetite la tête vue en arrière , et en la supposant posée sur les frontaux. On remarque surtout le sphénoïde, qui est percé de grands trous, et forme avec le palatin un angle de 43°.
M. Kaup présume que le Dinotherium étaitun animal ter- restre qui se tenait sur le rivage des fleuves ; qu’il se dépla- çait avec lenteur , et que ses énormes défenses (recourbées par le bas et non vers le haut , comme il l'avait pensé d’a- bord avec plusieurs naturalistes , sur l’examen de quelques fragments qu’on lui avait envoyés) lui servaient pour fouil- ler la terre et en arracher des racines et des tubercules qu’il portait à sa bouche avec sa trompe. Il croit aussi que ces in-
28 CEE, MPL 97 sg:
cisives étaient en outre , pour l’animal , un moyen de loco- motion , et que les ongles dont , selon lui, il était pourvu, l’aidaient à se cramponner à la terre. La forme de la partie postérieure de la tête , qui est très semblable à celle de la baleine, vient à l’appui de l’opinion du célèbre Buckland , qui croit que le Dinotherium était aquatique ; ce qui, ce- pendant, ne détruit pas Popinion de M. Kaup.
Nous reproduisons ici (pl. 29, fig. 1) la figure que ce na- turaliste a donnée de la forme que devait avoir cet animal, ainsi que celle qu'il attribue au Mastodonte (fig. 2) et à quelques autres espèces antédiluviennes.
Encouragée par l’Académie des sciences de Paris , la So- ciété géologique du grand-duché de Hesse, à laquelle la tête appartient, se propose d’en faire l’exhibition , ainsi que d’un moule de cette même tête, dans les quartiers les plus plus fréquentés de Paris et de Londres, une fois que le nombre des souscripteurs à l'ouvrage intitulé : Géologie de la Hesse rhénane, et description des ossements du Dinothe- rium giganteum , Sera parvenu à cent cinquante. Cet ou- vrage, rédigé par MM. Klipstein et Kaup, membres de ladite Société , sera accompagné de quatre planches.et deux profils , et de deux cartes géologiques *.
ï On souscrit à Paris, au bureau des Traductions, rue Saint- Jacques, n° 167.
Le prix de la souscription sera de 30 fr. , prix des libraires. Les Souscripteurs recevront une carte d'entrée gratis, valable pour tout le temps de l’exhibition du Dinotherium.
E, JACQUEMIN. Paris, janvier 1837.
CL, Pr.toz 4029; 29
Extrait des comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, 1836, 2° semestre, n° 15.
M. de Blainville met sous les yeux de l’Académie un dessin lithographié représentant , réduit au cinquième, le cräne du Dinotherium giganteum découvert à Eppelsheim, dans la vallée du Rhin, dont il avait eu l’honneur de l’en- tretenir dans sa séance du 16 août dernier, et pour le transport duquel, à Paris , il lui avait soumis la proposition de faire une partie des frais, ce qu’elle a bien voulu accep- ter. M. le professeur Kaup, qui prépare un mémoire étendu avec de nombreuses figures sur ce curieux fossile, dont 1l possède maintenant la mâchoire inférieure complète, avec toutes ses dents, et le crâne nouvellement découvert, pres- que entier, si ce n’est pour la partie antérieure de la mà- choire supérieure, qui est malheureusement tronquée, paraît penser que cet animal, loin d’avoir appartenu au genre Tapir, dans lequel il avait été d’abord inscrit par G. Cuvier, sous le nom de Tapir gigantesque, doit être rangé comme genre distinct dans la famille des Éléphants. En ef- fet, la grandeur du trou sous-orbitaire doit faire supposer, avec toute apparence de raison , que cet animal était pourvu. d’un grand développement nasal ou labial ; en outre, l’ab- sence des canines, le grand intervalle sans dents qui sépare les molaires des incisives, le petit nombre de celles-ci, leur grand prolongement extra-buccal sous forme de défense, du moins à la mâchoire inférieure, où elles sont seulement connues jusqu'ici, le nombre et la forme des dents molaires à double colline transverse, rappellent à la fois ce qui existe chez les Mastodontes , les Lamantins et les Dugons ; en sorte que l’on doit voir. suivant M. de Blainville, dans cet animal de l’ancien monde , un de ces chaïinons perdus, in- termédiaires aux Eléphants ou Gravigrades terrestres, com- prenant les Mastodontes (dont une espèce, ou peut-être
30 CET Pr. Sa 29.
._nême un âge seulement a reçu le nom de Tétracolodon, parce que la mâchoire inférieure est pourvue de défenses , (comme la supérieure), et aux Gravigrades aquatiques ou Lamantins. On peut alors supposer que les srândes dents incisives de la mâchoire inférieure du Dinotherium, si anomales par leur direction en bas, lui servaient à déraci- ner les végétaux littoraux, fluviatiles ou marins dont l’ani- mal se nourrissait, un peu comme les srandes canines de la mâchoire supérieure du Morse, animal carnassier, lui servent à arracher les animaux mollusques ou crustacés, fixés sur les rochers sous les eaux de la mer.
Nota. L'arrivée à Paris, par les soins de MM. Kaup et de Klipstein, de la tête du Dinotherium giganteum, a permis à M. de Blainville de confirmer, par l'inspection de cette pièce elle-mème, l'opinion qu’il avait émise dans la note ci-dessus.
Eve He, ,B2:, 804 1
MÉSANGE. Parus. Linne.
M. À HuPPS JAUNE. P. flavo-cristatus.
De Lafresnaye.
Cette belle espèce asiatique, que nous croyons inédite, est remarquable par sa grande taille et par son plumage brillant, noir et jaune, qui rappelle celui de beaucoup d’espèces de Troupiales.
Toute la partie supérieure de l’oiseau, excepté le dessus de la tête, est d’un noir assez mat, se reflétant cependant en vert-olive à certain jour. Toutes les plumes du dessus de la tête sont allongées, principalement celles du sommet, d’un beau jaune serin, et forment une huppe élégante, qui se termine en pointe vers l’occiput. Les grandes couvertures de l’aile sont bordées, à leur extrémité, d’un blanc jau- nâtre sale, formant sur l’aile une ligne oblique, étroite , de cette couleur, et peu saillante. Les primaires sont très fine- ment frangées de gris-clair. Les ailes pliées dépassent un peu la moitié de la longueur de la queue. Celle-ci est plus al- longée que chez beaucoup d’espèces, et fortement arrondie, presque étagée , la première rectrice latérale étant de six lignes plus courte que les mitoyennes ; elles sont toutes as- sez notablement larges, et la première latérale est bordée de
‘ blanc à son extrémité.
Tout le plumage du dessous de l’oiseau se compose de deux couleurs comme le dessus. Depuis Le bec jusqu’au mi- lieu de la poitrine, il est du même noir, un peu teinté d’o- live, que le dessus, et le reste est du même jaune qui colore la huppe. Cette couleur se remarque encore sur la partie extérieure du pli de l'aile. Le bec est noir, et les pieds, qui
> Cv. Mi, Bi..59. sont forts et très vigoureux, paraissent avoir été, ainsi que les ongles, du plombé bleuâtre particulier à la plupart des espèces du genre.
Longueur totale, 6 pouces 4 lignes (montée).
Elle vient des îles de la Sonde.
DE LarREsNAYE.
Janvier 183.
Gs. Ji, Pni s7 4.70) x
SYNOPSIS AVIUM
AB ALCIDE D ORBIGNY, in ejus per Âmericam meridionalem itinere, collectarum
et ab ipso viatore necnon
À px LAFRESNAYE 10 Ordine redactarum.
Onno 1. ACCIPITRES. Lin. Cuv. Vieil. 1° Fam. VULTURIDEZÆ. Vicors.. G. SARCORAMPHUS. Duméril.
1. S. gryphus: —(Sarcoramphus cuntur, Dumér.; F’ultur gryphus, Humboldt, Zool., pag: 31, pl 8-9; Tem., pl. 133-134.) — Habit. oris Patagonicis, republica Chj-
liana ; Boliviana, Peruviana et Columbiana.
248. papa. —V’ultur papa, Lin. , Gmel. ; F’ultur elegans, Gerini; Gypagus papa, Vicillot Gal. , pl. 3; Encycl., tom. 1x, p. 1176; Buf. enl. , 428 ; Tribu rubicha , Azara, n°1,Spix, pl. 1, etc. = Habit. provincia Paraguayensi, imperio Brasiliano, Se Peruviana et Boliviana.
G. CATHARTES. Hlig.
+ C: re Vicillot : d’Orb. dé dans l’Am. mér. Ois., 1837. a
LS
Ces dl, Pat pgt
pl:i,fig. 1.—{Fultur aura, Wils. , Orn. am. , tom. rx, pl. 95, fig. 1; Fautour du Brésil, Buf. enl., 187; Ful- tur Brasiliensis, Tath., sp. 8; Cathartista urubu , Vieïl- lot, Orn. Am. , sep., pl. 1; c. Jota, Ch. Bonap. ; Zribu Azara, n° 3.) — Habit. in imperio Brasiliano , republica Argentina, Chiliana, Boliviana , Peruviana et Colum-— biana , tota America meridionali, etc.
C. aura, Iig. ; d'Orb., Voy. dans l’Am. mér., pl. 1, f.2.—(Vultur aura, Lin., Tath., sp. 8; iota, Molina , Chili, pag. 245; c. jota, Ch. Bonap., Syn. esp.,5; Jul- sur atratus, Wils., Ornith. am., tom. 1x, pi. 95, fig. 2;
. Cathartista aura, Vieïllot , Gal. , pl. 4; Cuv., pag. 317; Princ. Max. de Neuwied , pag. 64. Ro tota Ame-
rica meridionali.
2° Fam. FALCONIDEZÆ. Nos. 1° Sus. Fam. CARACARIDÆ, Nos. G. IBYCTER. Vieillot.
I. gymnocephalus , Nob. — Ï., toto corpore nigro , Ca- pite nudo, rubro, rostro reliait flavis. — Habit. pro- vincia Cochabambacensi , republica Boliviara.
G. PHALCOBOENUS. Nob.
. Ph. montanus, Nob. ; d'Orb., Voy. Ois., pl. 2, fig. 12.—
Mas et fœm. Rostro cærulescente, vertice pennis crispatis ornato; regione ophtalmorum aureo; peleo, æervice
dorso , alis et pectore nigre coruscantibus ;‘partibus ala- xum , cressi ventrisque inferioribus albis, necnon eéxtre- mis tectricibus remigibusque ; cauda nigra, inextiema parte alba ; tarsis flavis. Jun. toto corpore rufo-brunnes- cente, et par tibus posteriôr ibus maculis brunneis va- riatis. Long., 55 centim. — Habit. plano FuieEeS re—
publica Boliviana.
CL. 1k; Pt. 77 à 79. 8
G. POLYBORUS. Vieillot.
1. P. vulgaris, Vieïllot, Gal., pl. 7; Spix, pl. 1.—(Falco Brasiliensis, Gmel.) — Habit. imperio Brasiliano, repu- blica Argentina, Chiliana, Boliviana et Peruviana.
2. P. chimango , Vieil.—(Chimango, Azara ; Haliætus chi- manzo, Lesson.) - Habit. republica Argentina, oris Pata- gonicis, Chiliana et Boliviana.
3. P. chimachima. — (Falco degener, Illig., Prince.
. Max. ; Polyb. chimma, Vieil., Ornith. , Encycl., tom. mx, pag. 1181 ; Halyætus chimachima, Lesson , Tr. ,p. 43; Milvago ochrocephalus , Spix. Brasil. , pl. 1; Aigle pé- cheur, Cuv.) — Habit. provincia Paraguayensi, céntrali republica Boliviana.
2° Sus. Fan. AQUILEIDEÆ. Nos. G. ROSTHRAMUS. Lesson.
Cyminnis. Cuv. Farco. Lin.
3. Rosthramus soctabilis. —( Buse sociable, Azara, n° 16: Herpetotheres sociabilis, Vieïl., Enc. , tom. 11, p. 1248 ; Rosthramus niger, Less., pag. 56; F. Rosthramus, Prince. Max., tom. 11, pag. 182, n° 21.) — Habit. provincia
- £orrientesensi (republica Argentina).
G. CIRCAETUS.
1. C. coronatus. — (Aigle couronné, Az., w7; Harpyia co- ronata, Vieil., Encycl., tom. ui, pag. 1252 ; Falco coro- natus , Tem. , pl. 234.)— Habit. Patagonia et imperio Brasiliano.
G. HALIÆTUS, Sav.
à. H. melanoleucus. — (Aigle noirâtre et blanc, Az., n° 8
LL]
GL.CIE7, PL. 77 à 79.
l et 12, Spizaelus melanoleucus ; Vieïl. , Encycl., 1. wr, p. 1256; Falco aguya , Tem., pl. 302; H. aguya, Les- son, p. 42.) —Hab. rep. Argentina , Chiliana, Boliviana, Patagonia. | |
G. HARPYIA , Cuv.
. H. destructor. — (Falco destructor, Daud., Ornith., t. x,
p. 60, etc.; Tem. Pl 14; Harpyia maxima, Vieil., En-
eyel., t. 11, p. 1249.) —Hab. republica Boliviana.
G. MORPHNUS, Cu.
. M. urubitinga. —( Uruhitinga, Marck, p. 214; Falco
arubitinga, Lath., Gmel., Tem., pl. 55; F. longipes, Ilig.;, Aquila picta, SR 1,C.; Buse mixteet noire, Az.,n°20-17; F. urubitinga, Fer Max.) — Hab. Pro-
_ vincüis Corrientesensi et Buenos-Ayresensi (rep. Argen-
tina); provincia Chiquitensi (rep. Boliviana).
G. NISUS , Cuv.
NS hemidactylus. — (Buse mixtecouleur deplomb , Az. ,
n° 22; Falco hemidactylus, Tem., pl. 3, Prince. Max. Neuw., t. 111, p. 97.) — Hab. provincia Corrientesensi ab Argentina); provincia Chiquitensi ÿLe Boli-
viana).
. N. concentricus. — ( Falco conceniricus , Ilg., Cuv. s
_p. 334.) — Hab. provinciis Yungacensi et Moxocensi
(rep. Boliviana).
N. striaius. —{ (Falco striatus, Nieillot, Am. sept., pl. 1%:
Nisus Malfini, Less., p.458.) — en Yuracares (rep. Bo- liviana..) FN: olissstinis —(F. re aEe ; Natterer, Ten. ,
nt 264-205.) —Hab. Santa-Cruz de la Sierra et Chiqui- tos (rep. Boliviana).
5.. N. Rleqius — (F. pileatus, Tem., pl 203; Princ.
Cet HrPie7 4795 3 Max. de Neuwied, t. 1, p. 107, n° 7 FR Hab. provincia Corrientesensi (rep. Argentina).
G. ASTUR,, Bechst.
1. À. magnirostris. —( Falco magnirostris, Lath., Gimel. enl., 460, Tem., pl. 86; l’indaye, ar. n° 30; F. magni- rostris, Princ. Max. Neuwied, t. ur, p. 102; Sparverius magrurostris, Vieil., Encycl. t. 111, p. 1265; Falco insec- tivorus, Spix., p. 17, tab. vit, d.) —Hab. provinciis Cor- rientesensi et Buenos-À yresensi (rep. Argentina), prov. Yungasensi, Chiquitensi, Moxensi (rep. Boliviana).
2. À. unicinctus. —( Falco unicinctus , Tem., pl. 313; Buse mixte notrâtre et rousse, Az., n° 19.) —Hab. provin- cia Corrientesensi (rep. Argentina et Boliviana).
3. A: niütidus. — (Falco nitidus, Lath., Tem., pl. 87; 45- turina cinerea , Vieillot, Gal., pl. 20; Dædalion nitidus ,. Less. , Traité, n° 2.) — Hab. provincia Chiquitensi (rep.
Boliviana). | à
G. MACAGUA, Âzara.
1. M. cachinnans. — ( Falco cachinnans, Lin. , esp. 18; Latb., esp. 88 ; Spix., pl. nr ; Herpetotheres cachinnans, Vieillot, Gal. , pl. 19; Macagua, Azaxa, n° 15.) — Hab. rep. Boliviana.
G: MILVUS, Béchst.
1. M. leucurus. — (Le faucon blanc, Azarajn° 36; M. leu- eurus, Vieïllot, Dictionn. d’hist. natur., tom. xx, p. 556; E lanoïdes leucurus, Vieillot, Eneycl. , tom. ur, p. 1205; Falco dispar, Tem., pl. 319; Elanus dispar, Les., p. 72.)
—Hab. Buenos-Ayres (rep. Chiliana).
2. M. furcatus , Cuv. — (Falco furcatus, Gmel. , pl. 4; E lanoïdes furcatu:, Vieillot, Encycl., tom. m1, p. 1204; M. furcatus, Cuv.; Nauclerus furcatus, Vigors;. Lesson,
6 Css 5 PL297 4790)
Traité, p. 73.)—Hab. provinciis Chiquitensi et Moxensi frep. Boliviana).
G. ICTINIA , Vieillot.
1. Î. plumbea, Nieïllot, Méth., t. 111, p. 1208. —( Falco plumbeus, Lin., Encycl., Vieillot, Amér. sept., pl. 10 bis, Tem., pl. 180, Spix., pl. 8-6; Buteo plumbeus, Cu., t.1, p. 337; Faucon d'un blanc terreux, Azara, n° 350; F. plumbeus, Princ. Max. de Neuwied , p. 126, n° 12.)
— Hab. provinciis Moxensi et Chiquitensi (rep. Boli- viana).
G. BUTEO, Bechst., Cuv.
1, B. busarellus. — ( Falco busarellus, Schaw.; le buse- ray, Levaill., Afriq. , pl. 20; Buse des savannes no yées à tête blanche, Azara, n°13, p.50; F. busarellus , Prince. Max. Neuwied, t. ur, p. 213, n° 27.) — Hab. prov. Cor- rientesensi (rep. Argentina); provinciis Moxensi et Chi- quitensi (rep. Boliviana).
2. B. rutilans.—(F'alco rutilans, Licht., Tem , pl. 25; Buse des savannes noyées rousse, Azava, n° 11; Circus rufulus, Vieillot, Encycl. , t. nr, p. 1216; Falco rutilans, Princ. Max. de Neuwied, t. mx, p. 218, n°28.)—Hab. provinciis Corrientesensi et Buenos-Ayresensi (rep. Argentina ); provinciis Chiquitensi et Moxensi (rep. Boliviana).
3. B. tricolor, Nob.; d'Orbigny, Voy. Oiseaux, pl. 3, fig. 1-2. — (Mas) alis longissimis , tarsis longis, cunctis quidem superioribus partibus, necnon capite, cærulescen- tibus ; inferioribus vero albidis ; cauda alba, nigro limbo terminata. (Fœm.) lisdem coloribus, basi posteriori colli dorsique virido-rufescentibus ; cauda nigris transyersa hter lineis variegata. (Jun.) Rufo palléscente ad unam quamque plumam , brunneis flammis partibus inferiori- bus sigillato ; dorso brunneo, rufe variegato ; uropygio
CL. Il, Pis 97 à 79. A xufo; cauda plumbea linneis brunneis crassissimis ornata. Lat, (mas) 5o cent , (fœm.) 52 cent. — Hab. Patagonix (rep. Chiliana); provincia Pazenci (rep. Boliviana).
g. B. unicolor, Nob. — Buteo, toto cor pore nigrante ; basi plumärum albida; basi rostri et occipite albescentibus ; remigibus rectricibusque plumbeis transversaliter lineis distinctis ; tarsis squamellatis. Lat. 47 cent. — Hab. pro- vincia Ayupayacensi (rep. Boliviana).
G. CIRCUS, Bechst, Cuv.
1. C. cinereus, Vieïllot. — ( Buse des champs cendrée, Azara , n° 30 et 33; C. cinereus, Vieïillot, Dict. t. 1v p- 454; Encycl., t. m1, p. 1013; Falco histrionicus, Quoy et G., Zool. de l’Uranie, pl. 15 et:16.)—Hab. provincis Corrientesensi, Buenos-Ayresensi et Patagonia (rep. Ar- gentina ; rep. Boliviana.)
2. €. macropterus , Vieïllot. — (Buse des champs à longues ‘ailes, Azara , n° 31; C. macropterus , Vieïllot, Encycl., t. 1, p. 1215; Falco palustris, Princ. Max., t-111, p. 224; n° 29, Tem., pl. 22; C. superciliosus ; Lesson., Traité, p. 87, pl. 3, fig. 1.) — Hab. Buenos-Ayres, provincia: Ces (rep. Boliviana).
Sus. Fam. FALCONIDÆ. Nos. G. FALCO. Lin. Auct.
; Faco , Bechst., Cuv.
PA femoralis, Tem.—(Tem., pl. 121, 343, Cuv., Icon. Guérin, pl. 2, fig. 1 ; Emérillon couleur de plomb, Az. , n° 30; Bidens femoralis, Spix. , pl. 8, ou Cinerascens , p. 15.)—Hab. provinciis Paraguayensi, Corrientesensi, Buenos-Ayresensi, Patagonia (rep. Argentina); provinciis
Chuquisacasensi, Chiquitensi, Moxensi (rep. Boliviana),
8 Ces H,: Pz.r37. ab7g.
2, F. sparvcrius , Gi.., Buff. enl., 465:— (Falco domini- censis, Lin., Wils., Am.,t. u, pl. 16; Charl. Bonap., Synop. esp. 10; La cresserelle, Azava,n° 41; F. sparverius, Princ. Max. de Neuwied, t. 115, p. 116, n° 9.) — Hab. provincia Corrientesensi, Patagonia (rep. Argentina); provinciis Pazensi, Chuquisacacensi, Chiquitensi (rep. Boliviana).
_G. DIODON ; licssonsta
1. D. bidentatus. — (Falco bidentatus , Lath., Tem., pl. 198; Bidens rufiventer, Spix , pl. 6; B. albiventer, Spix., 7, Princ. Max. de Neuw., t. im, p. 132, n° 13) — Hab. prov. Chiquitensi (rep. Boliviana).
3 Fam. STRIXIDEÆ.
G. NOCTUA, Sav., Cuv.
1. NN. torquata. — (Sitrix torquata, Daud. , t. 11, p. 103, Levaill., Az., pl. 42, Vicillot, Encycl., t. m1, p. 1290; Le nacurutu sans aigrette, Az., n° 43.) —Hab. Santa-Cruz de la Sierra (rep. Boliviana).
2. NN. ares — (Le caburé, Az., n° 49; Strix ferox, Vieill., Encycl., t. 1, p. 1280; Strix Passerinoïdes, Tem., pl. 344.) — Hab. Patagonia, provineis Chiquitensi (rep. Boliviana).
3. IN. cunicularia — (Strix Rire ; Molina, Chili, p. 243; Urucura, Azara,t. ut, p. 123, n° 47; Strix cunicularia, Vieïllot, Encyel., t 1, p. 1293; Noctua urucura, Lesson, Traité, p.103; Strix cunicularia ,
Princ. Max. de Neuwied, t. nr, p. 248, n° 4.) — Hab. provincia Buenos-Ayrescensi , Patagonia Eee GE ce rep. Chiliana).
G. SCOPS, Sav., Cuv. 1. Scops choliba. — (Ghnia Azara, n° 48 ; Strix choliba,
Ge. EL, PL:47 À 79: 9
Vieillot, ÆEncyel., t. 111, p. 1279; Strix decussata, Lichtenstein, Cat., p. 59, n° 615.)—Hab. provincia Cor- rientesensi (rep. Argentina), prov. Chiquitensi (rep. Bo- liviana). :
G. OTUS, Cüv.
. ©. brachyotos, Lin. — (Buff. enl., 438.)—Hab. Pata- gonia (rep. Ghiliana et Boliviana).
: G. STRIX,, Sav. , Cuv.
. $. perlata, Licht. — (S. perlata, Licht. Cat., p. 59, n° 613; Effraye, Az., p. 122; Strix perlata, Princ. Max. de Neuwied , p. 263, n° 5.) — Hab. tota America meri- dionali.
PT
| G. BUBO, Cu. . B. magellanicus. —\( Strix magellanica , Gmel. , Buf. enl., n° 585; Strix punicola, Vieïll., Amér., pl. 19, etc.) — Hab. provincia Corrientesensi (rep. Argentina ); rep. Chiliana, Boliviana et Peruviana, Patagonia.
ef
Onno 2. PASSERES. Lin. Cuv. Vies. DenrirostTres. C4.
Sectio A. DenriRosTRes coupress!. Nob.
1° Fau. LANIADZÆ. Nob.
* Laxranæ syzvicoLÆ. Nob.
G. LANIAGRA. Nob.
1. L. guyanensis, Nob. — (T'anagra guyanensis, Lin., Gmel.) — Hab. provincia Corrientesensi (republica Ar- gentina et republica Boliviana).
G. VIREO. Vicillot.
1. 77. wrescens, Vieill. — (Lanius olivaceus , Lichtenst. ,
10 Gz. IT, Pc, 77 à 79.
n° 525.) — “Hab. provincia Corrientesensi (rep. Argen- ina), et rep. Boliviana.
*# LanNIADÆ DuMICOL«.
G. BATARA. Azara. TAMNOPHILUS. Vieillot.
$ T'amnopkhili crassirostres. Nob.
1. T°, major, Nieïll. __ (Le grand batara, Azara, n° 211; Lanius stagurus, Licht., n° 487) — Hab. prov. Corrien- tesensi (rep. Argentina), et rep. Boliviana.
2, 4. dolimtus. — (Batara rayé, Azara , n° 212; Lanius doliatus, L. Gmel. (Mas), fœmin. ; Ro rubiginosus , | Gal.;; Paris, Rousset, Vaillant, Af. > PL. 77, fig. 2.) — Hab. rep."Boliviana.
3AT, stresse Nob. — (A. d'Orbigny, Voy. dans V’Am. mérid., Oiseaux, pl. 5, fig. 1.)
4. T7. nœvius.—(Lanius nævius, Li. Gmel.; Batara noir et plombé, Azara , n° 213, g'.—Fœmina; Batara mordoré, Azara, n° 214.)— Hab. provincia Chiquitensi (rep. Boli- Viana).
5. T7. aspersiventer, Nob., Voy. dans l’Am. mérid. (A. d’'Orbigny , Ois., pl. 4, f. 1 et 2.) Tamn. (Mas) supra ater; pennis dorsi longioribus intus basi niveis ; tectrici- bus omnibus superis alæ caudæque maculis albis termi- natis ; remigibus primariis angustissime albo margina- tis;, secundarïiis eodem colore vix conspicue, apice tenuissime fimbriatis ; cauda cuneata, rectricibus omni- bus (duabus intermedijs exceptis), apice albo maculatis, extima laterali in medio duabus externis maculis ejusdem coloris notata ; subtus a gutture ad ventrem ; aterrimus abdomine , tectricibusque caudæ inferis gr iseis, nigro quasi aspersis. Fœminea differt colore griseo non atro supra , olivaceo tincto occipite nigro. Tectrices alæ nigræ albo terminantur ut in mare: abdomen et tectrices caudæ
CL, M, PL. 97 à 99. it inferiores rufescunt. Long. corporis, 16 cent. — Hab.
. provineià Yungacensi (rep. Boliviana). : i 6. T!. atropileus, Nob.—Supra rufescenti griseus, alis rufis pileo rectricibusque nigris ; his pogonio interno albo maculatis. Subtus griseo albescens , pectore nigro trans- _versim striato. An fœmina? — Aflinis 7'emnophilo doliato, quo differt rostro graciliore. Long., 17 cent. — Hab. Guarayos (rep. Boliviana). (Affinis Batara rour,
A%,, n° 21h.)
7. T. maculatus, Nob:—Supra griseus, pileo nigro, macu- his dorsi nonnullis; cauda, tectricibusque alæ nigris, his
. macula alba terminatis. Tectrices etiam , duabus in- termediis exceptis, apice albo notañtur, extiima laterali pogonio externo versus medium macula alba. Subtus -griseo-pallidior, abdomine pallide rufescentr. A7as long., 16cent. Fœmina supra rufescenti-olivacea, pileo uropy- gioque rufescentioribus; alæ nigro-fuscæ, rufescenti lim- batæ, tectricibus nigris, apice albo notatisut in mare, cau- daque nigro fusca , albo terminata. Affinis nœvio a quo differt statura majore , remigibus secundariis non albo Jimbatis : ; abdomine rufescente maris, pileoque fœminæ : non cinnamomes. — Hab. provincia Corrientesensi (rep.
Argentina).
8. T°. palliatus, Lich., n° 492. —Hab. provincia Chiquito- sensi (rep. Boliviana).
= T'amnophili tenuirostres. Nob. Genus Drymophila, Pars, Formicivora , Swainson. Fourmiliers à longue queue. Temminck, Lichtens., n° 44.
9. 2”. domicella,Licht. - (Lanius domicella, Licht.,n° 808 ; Pic-grièche notodele, Guy. ; Drymophila bifasciata, Swain- son.) — Hab. prov. Chiquitosensi (rep. Boliviana).
Vi bep de aterrimus , Nob. — Totus ater interscapularibus ; pennis tantummodo basi niveis , apice nigris. — Affinis
12 Gr 1, PL:/97 dp70: Tam. domicellæ, Lich., notodelæ, Guv. Long , 20 cent.
_— Hab. provinciis ddnstsius et Chiquitensi (rep. —. viana).
11. T°. axillaris, Nob. —(M on axtllaris, Vicillot, D., t. x, p. 13; Myothera fuliginosa (Wlig.), Licht., n° 403-404; Formicivora brevicauda , Swainson.) — Long. ,; 10 cent. — Hab. Yuracares (rep. Boliviana).
12. T7. rufater, Nob. — Supra fuliginoso-rufescens, capite obscuriore, superciliis tæniaque ad latera colliet pectoris alba, tectricibus alæ rectricibusque nigris albo-termina- tis et fuliginoso limbatis, his basi fusco-fuliginosis ; gut- ture , pectore abdomineque medio atris; hypochondriis rufescentibus. Fœm. Minime quædam longitudinales ni- græ maculæ albescente superpositæ nigri juguli pecto- risque vicem implent. Long. , 15 cent. — Hab. prov. Chiquitosensi et Moxosensi (rep. Boliviana).—Aflinis Ba- tara à gorge noire, Azara, n° 216, et Myotheræ superci- lieri , Licht. , n° 480; le gris de Ga enne, Buff., a quibus
_differt cauda longiore doxrsique rufo non fusco.
13. 7”. pileata. —( Myothera pileata, Licht., n° 479.) — Hab. prov. Chiquitosensi (rep. Boliviana).
14. T',minutus, Nob. — (Gobe-moucheron où petit mouche tacheté de Cayenne , Buff. enl., 831-2.) Long. ,
10 cent. — Hab. Yuxacares (rep. Poléhæ Affinis Wyo- there pygmææ, Lat.
15. TT. mentalis.—{(Myothera mentalis, Tem., col. 1 19%. ) —Hab. Yungas (rep. Boliviana).
16. TL’. striato-thorax. — ( Myothera striato-thorax, Tem. col. , 179-1-2; Lanius guttatus, pen, Te 500-or. Ep Hab. Bolivia. “
19. 2° afjinis, Nob. TT. subtus griseus ; capite n nigro albo striato; fronte rufescente; subtus sordide flavescente ; dE Cie nigris, griseo externe lmbatis ; rectr icibus ni-
GE LS Pr 77 à 79! Ds gris, albido terminatis ; cauda graciliore; rectricibus quidem supernis nigris; aliis albido términatis ; inferio- ribus vero fere albidis ;'tarsis sracilibus. Long., 15 cent. — Hab. Chiquitos (rep. Boliviana). — Affinis 7”. striato- thoract, a quo differt a largiore rostro; statura majore; rufoque in extremis partibus defciente.
18. T. Lafresnayanus , d'Orb., Voyage dans l’Am. mér., Oiseaux, pl. 6, fig. 1. — T. rostro superne brunnco, inferne cær Fa cæruleis pedibus ; flavescentibus oculis; omnibus partibus superioribus griseis et ad'uro- pygium viridescentibus; subtus pallide rufus; alis cau- daque nigricantibus et nigro-rufescente limbatis. Long. , 11 cent.—Hab. Yuracares (rep. Boliviana).
19: T°. guttata. — ( Myothera guttata, Nieillot, Gal., pl. 155.)
2 Fan. MYOTHERINEÆ. G. CONOPOPHAGA. Vieillot.
C. nævia, Vieïll. enl. , 823-2. — { Pipra n«œvia, Gmel.} — Hab. Yuracares (Bolivia).
2. C. ardesiaca, Nob.; T'urdo aurilo, Gmel., valde affinis. _ Supra lota es subtus lateribusque colli arde- siacis, abdomine medio sir hypochondriis parum nue. fasciculo plumarum nivearum longiorum utrinque pone oculos , ut in C. leucotis , Vicillot, a quo differt tantummodo colore , tarsisque longioribus ; ros- tum pigrum , mandibula alba, pedes plumbei. Longit., 14 cent.— Hab. Yungas (Bolivia). |
3. C. nigro-cincta, Nob. — Supra fusco-olivascens, pileo paululum grisescente, subtus albus, pectore maculis ma- gnis n'gris confluentibus, quasi cincto aliis minoribus concoloribus ; medio abdomine et lateribus sparsis. Ros-
=
14
JT.
I.
CL. IT, PL. 57 à 79. trum élongatum , corneum ; mandibula alba, pedes albi-
cantes, tarsis valde elongatis. Long. 12 cent. 1/2. —- Hab. prov. Chiquitosensi (Bolivia).
G. MERULARIS. Lesson. Merularis ater, Lesson, Traité, n° 397.
G. MYOTHERA. M. analis, Nob. d’Orb., Voy. dans l’Amér. mérid.,
pl. 6 bis. — Supra brunneo-olivascens, subtus grisea ; sutture, collo anteriore, caudaque nigris; tectrices alæ inferæ remigesque infra basi pallide rufæ, his nigro-va- ris, ut in 7. colma, cui valde affinis hæc species colore formaque pedum , ungulo postico fere recto. Differt tantummodo ab illa rostri culmine paululum elevatiore ac curvatiore, tectricibusque caudæ inferis intense cinna- momeis. Long. , 19 cent. — Hab. Yuracares et Chiqui- tos (Bolivia).
. M. nigro-maculata, Nob. — Valde affinis Myotheræ
palikour (T'urdus formicivorus, Gmel.); hæc pulchra spe- cies, colore formaque pedum, ungulisque paululum fortioribus ac curvatioribus præcedenti specie, orbitis oculorum et spatio post oculare nudis, digito externo fere, usque ad apicem prioris , cum intermedio connatis ; illi æque similis , colore autem differt. Pennis dorsi et scapularibus , tectricibus superis alæ caudæque , remipgi- busque secundariis totis , late nigro maculatis ac termi- natis distinguitur. Gaput, collum pectusque atra, tectrices remigesque primariæ pogonio externo, cinnamomeæ, illis ante apicem maculis minutis hastatis nigris notatis. Long., 18 cent.—Hab. Guarayos (Bolivia). S
. M. alapi. —( Turdus alapi, Gmel., Buff: enl., 7O1-1 ;
T'amnophilus alapi, Vieill., Dictionn. 3, p, 311.)
ni sic ÈnS
CL. IE, Pa. 37 à 19. 15 5: Fam. RHINOMFADÆ. Nob. G. RHINOMYA. Isid. Geof. et d'Orb.
. R. lanceolata, Xsid. Geoff. et d'Orb., Mag. de z0ol. de - LPidee 1832, classe IL, pl. 3; d'Orb., Voy. en sed pl. 9, fig. 1-2. — Hab. Patagonia.
G. MEGALONYX. Lesson.
Preroprocaos. Kittlitz. LEPTONyx. Siwainson. HyLaeTes. cap. King.
1. Meg. rufus, Less., cent., pl. 66.—{Pteroptochos mega- podius, Kittlitz, pl. 4; Leptonix macropus, Swainson, Zool., Illus.)—Hab. rep. Chilensi.
. Meg. ruficeps, Nob. — Rufescenti fuscus , pileo ; uro- pygio, pectore , hypochondriisque cinnamomeis, his nigro late squamosis. Tectricibus superis ac inferis caudæ rufescentibus, nigro-villatis, longissimis tec- tricibus superis alæ fuscis, apice rufescentibus, linea- que nigra tenuissima terminatis ; cauda nigra; rectrici-
: bus basi pogonio externo rufescentibus ; rostrum cor- neum, mandibula albescente. Pedibus robustioribus, ungulis rectis elegantioribusque magnitudine. M. rufo, Less. proxime accedit. Long., 24 cent.) — Hab. Valdivia (rep. Chilensi).
3 M. albicollis.—(Pter. albicollis, Kittlitz, pl. 3; Megalo- nyx medius, Less., Ilus., pl. 60. - Supra rufescenti-oliva- cea, fronte et vertice, uropygio, rectricibus remigibusque rufis, barum duabus primariis limbo externo dilutiori- bus, vitta superciliari à fronte ad cervicis fossam ducta ; gula, collo antice pectoreque medio albis, Colli pectoris- que latera dilute rufescentia ; abdomen totum, tectrices-
16 CL Er. 77 247. que inferæ caudæ rufescentes, striis fuscis transversis, flexuosis notantur. Quædam tectrices alæ superæ, ma- culis, nigro alboque variis terminantur ; lora nigra ; ros- trum nigro-corneum. Pedes plumbei. — Hab. rep. Chilensi.
4. M, rubecula. — (Pter. rubecula, Kittlitz, pl. 2. .) ue brunnea rufescens, vitta superciliari a naribus ad regionem paroticam ducta ; gutture, collo antice, pectoreque intense rufis, pectoris inferis, abdominisque lateribus pgriseis, eorum medio vittis nigris et albis transversis notato, ab- domine imo pallide rufescente. Cauda, rectricibusmollio- ribus et gradatioribus. Pedes digitis , intermedio præci- pue longioribus, ungulis anticis brevibus ac debiibus, hallucis vero multo fortiore. Rostrum brunneum , pedes
pallide brunneï. Long., 16 cent. 1 18. )— Hab. à Lu Chilensi.
4 Fat. D OROUSENE Nob.
* TurpusiNæ sizvanæ. Nob.
:G. TURDUS.
1. T°. Fuscater, Nob.— Supra totus fusco-ater ; dorso paulo = brunneo olivaceo tincto, capite, alis, caudaque parum gradata saturatioribus , fere nigris; subtus dilutior ; ano grisescente ; rostro A na flavis. Long. tota 29 cent. — Habit. in Andibus (Bolivia). De d chiguanco. Nob. — Supra totus griseo-murinus ; alæ caudæque pennis paulo saturatioribus. Subtus pal- * lidior, gutture albo-rufescente, striis longitudinalibus fuscis , anu albescente , tectricibus caudæ inferis margine .scapoque albis; rire pedibusque flavis. Longit. tota 27 cent. — Habit. Tacna , republica Peruviana. | ‘3. T. magellanicus. King. (7. magellanicus. King. Pro- ceedings, 1830-31, p. 14.) — Supra griseo-rufescens ,
Cs. AK Pr. 77 à 79. 17
‘capite, rentigibus primariis caüdaqué fusco atris; subtus
‘pallide rufus, gula alba, ‘Fuscoatié lineata. Long, . 2 ë. 2e Habit. in Patagonia. |
fee chochi , Vieillot. — (Grive rousse et noirätre , Ci,
79 ; et Grive blanche et notrâtre, Azara, n° 80. 7”. ru-
"ER Licht. , n° 435.) — Hab. prov. Paraguaye ensi ; Prev: -Santa-Crur, rép. _Boliviana.
5. Te olivaceus, Nob. — CT, fumigatus s RE > n° 438. ) : Totaliter superne Fe cinereus inferne ;; gutture _ albescenti , brunneo longitudinaliter striato ; occipite.al - _bescente ; pedibus cærulescentibus ; rostro clare flaves- ‘cent ; me oculis. — A 7”. chochi fœmina, a majore sta-
“tura differt. Long. 25 cent. —Hab. provincia Yungacensi, rep. Boliviana,
_ es Dumicolæ aut Laniarti. Nob. -G:. ORPHEUS.
1. Or. ER, Nob.—(Za Calandria proprement dite, A7., ‘n° 223.) Supra fusco-fuligirosus , pennis disco io ribus. Tectricibus alæ ; remigibusque secundariis, apice - sérdidé albescentibus; remigiüis primariis angustissime albo marginatis ; flexura alæ alba ; vitta lata superciliari, ..corporeque subtus sordide albescentibus ; cauda fasco- nigra , , quatuor lateralibus rectricibus utrinque, apice | macula magna alba. Differt a cæteris hæc species ,; alis fere unicoloribus , maculis_albis minoribus parum;con- _Spicuis notatis. Long. , 25 cent.:1/2. — Hab. Corrientes. Junior avis differt statura minore, gutture no ose à . que fusco-striolatis. : Or. thencay Nob. — ( T'urdus 2 Molina , Gmel. } “os fasco-brunnescente ; capitis pennis disco obscu-
rioribus ; remigibus primarns nigris , anguste albo mar- 1837. 3
18
Cu. AL, Pia Ti T9)
ginatis ; tectricibus remigibusque secundariüs nigris,, rufo
marginatis, albo terminatiss rectricibus nignis, lateralibus macula cuneata terminali alba, versusintermediumsensim minore ; subtus , præcipue ad pectus, tectrices caudæ , hypocondriaque : nt elongatis nigris striolata, sordide rufescente; vitta superciliari post oculos multo latiore, sordide alba ; vitta inferior, per oculos transeunte, fusco nigra ; sutture Jon le albo , utrinque vitta nigra circumdato ; lateribus capitis infra oculos collique macu- Bis minutis, nigris, Yarepaus Long. , 25 cent. — Habit.
:republica China.
Er
4.
CE: dorsals , Nob. _ Supra totus rufescens, capite an- terius parum ‘fuscescente , pallide rufescenti. Subtus, quatuor exceptis rectricibus mediis, totus albescens ; pec- tore et hypocondriis parum grisescentibus ; cauda alba , quatuor exceptis rectricibus mediis, quarum duabus in- termediis totis nigris ; duabus sequentibus nigro et albo variis ; his quatuor basi. rufescentibus. Alis nigris, dua- bus primoribus remigibus subtilissime albo fimbriatis , secundariis eodem colore mar ginalis ac terminatis. Om nibus remigibus basi , primariis usque ad medium , se-
-cundariis basi tantummodo albis, coloreque, dorsali rufo,
a cæteris hæc species præcipue differt. Long: , 25 Cent. — Hab. in Andiis, rep. Boliviana.
‘Or. tricaudatus , Nob. — ( La Calandria à trois queues , Azaïa, n° 224.) Magnitudine supra médius, turdi poly- ‘’glotti fusco-priséus , tergo rufescente; alæ nigræ , reémi- gibus primariis Lotis nigris extimo apice albéscentibus ; secundariarum sex prioribus fere totis albis, : Scapo nigro, tibus aut quatuor macula ante apicem nigra notatis,
tribus ultimis nigris, margine rufescentibus. Cauda me- dia nigra ; trectricibus. tribus lateralibus totis albis.,
-quarta alba lateraliter, late nigro-limbata. Subtus. eme-
rascens, gula abdomineque medio albescentibus4 hypo-
Qui If; Pri 5714 29. 1) condriis pectorisque lateribus rufescentibus rostro pedi- busque nigris. Longit., 24 cent. — Habit. Chiquitos, republica Boliviana. — Remigibus secundariis fere totis albis, vittam alæ mediam niveam 1 formantibus , a cæteris hæc species distinguitur.
510r.-patagonicus, Nob. — (Affinis Turdone saturnino, Licht. , n° 449?) Supra fusco-cinereus , vitta supercihari
: angusta,albicante; ‘tergo/parum-rufescente, alæ nigræ remigibus primariis anguste, secundariis tectricibusque late albo-marpinatis, rectricibus nigris lateralibus ma- cula cuneata términali alba. Cauda pro mole breviori. Subtus cinerascens , gula abdomineque medio albis, hy- pocondriis rufescentibus fusco-striolatis, Gutturis albi-
‘‘dine maculis minutis' fuséis lateralibus quasi lnmbato. Long. , 23 cent.—Hab: in Patagonia. — Statura minore,
+ cauda breviori remipibus earüimque tectricibus ‘supe- ris 6mnibus apice macula alba notatis bæc species insi- gnis est. rh a ei
$$$ Zurdusinæ arundinicolæ, Nob.
G. DONACOBIUS , Swainson.
1. D. vociferans ;, Swainson , Zool. illustr. — (T'urdus bra- . siliensis, Gmel. ; Batara à amygdales nues , Azara. 2. D. albo vittatus ; Nob. — Turdo MUST Gmelini
valde affinis, colore et forma ; differt tantummodo vitta superciliari albä ad nucham per latera capitis ducta ros- troque longiori. Longit. , 22 cent. — DURE CHER et Guarayos (rep. Boliviana ). 3
20 CL. IT; PL, 97: à 79. ge Fam. SYLVIADÆ. Nob.
(S Sylräne. G. SYLYIA.
1: S. sennstulasKenie ; pl. rite — Hab. rep. Argentina, :xep. Boliviana.
«2, 0 velata, Vieillot, Nouv. Dict. d'hist. nat.,t: 11, p- 74. — Hab. in imp. Brasiliensi ; rep. Boliviana.
3. S. leucoblephara, Yicillot. —(Vieillot Dict. d’hist. nat., tom. 11, p. 206. er Hab. pos Corrientescenti , lep. Argentina.
48: ruficeps, Nob. — Spas viridi olivacea,, ae cinna- -mômeo, subtus flava ; hypocondriis divcéshes Color “€einnamomeus genarum sensim ad. gutturis latera in fla- -vwum ; rostro pedibusque plumbeis, Longit., 12'cent. 3/4. — Hab. Ayupaya, rep. Boliviana. 5.:S. concoior, Nob. — Supra tota schistacea , fronte loris- que nigrescentibus , alæ breviores apice obtusæ ; rectri- cibus fusco nigris, margine extus cinerascente; cauda elongata, cuneata, rectricibus fuscis , margine anguste cinerascente ; subtus tota cinerascens , abdomine medio : pallidiore ; rostro tenui elongato, arcuato, acuto, flavo; ..pedibus satis fortibus, cum, unguibus pallide avis. ., Long. >. 18 cent. — Hab. Arica, >Tep. Per uviana.
| °G: HYLOPHILUS. Te. "6 A. prciues Tem. 5 a : GE + : * G. DACNIS. Cuv.
1. D. cayanus. — (Motacilla cayana , Gmel. , Enl. 669-2 ; Sylvia cayana, Vieillot, Gal. , pl. 165.) — Hab, Yura- cares , rep. Boliviana. | -
*
CLS M) Pre 97e 7gu 2 2: D. cyanater; Less. —(Lesson , Traité, p. 458.)—Hab. Yuracares , Chiquitos , rep. Boliviana.
3. D. flaviventer, Nob. — (Mas) Capite supra ebseure vi-. ridente; fronte, oculorum circuitu, dorso. superiori , alis caudaque, gutture: et antero collo. nigris; corpore et.alis infra tectricibus, infero dorso uropygioque splen- dide flavescentibus ; pectore nigrescentibus maculis va- riegato.; rostro pedibusque nigris ; rubris oculis. (Fœmina) Supra.obscure viridescens ; infra griseo-brunneo variata ; alis caudaque brunneis, pallidiore limbatis. Long., 12 c. — Hab. Yuracares, rep. Boliviana.
4. D. analis ;; Nob.: —- Supra obscure cærulescéns ;: albi- cante griseo infra; medio. ventri albido ; ano rectricibus- que caudæ inferioribus, viride rubris; rectricibus necnon remigus, nigris,-pallide cæruleo marginatis. Lony.,.x1 c.:1/4. — Hab. Chiquitos, rep. Boliviana.
$ S Sybviadæ fluvicole , Nob. G. SYNALLAXIS.
:* Synallaxis arundinicole.
1, S..dorso maculata, Nob. — (Le dos tachcté, Azara, n° 460.) Supra rufo-nigro cinereo albidoque variegata. Pileo nigro-fusco, subulissime rufo striato ; maculis dor- salibus nigris albo-striatis ; alis fusco-nigris, vittis duabus longitudinalibus cinnamomeis. Cauda valdé ‘gradata , rectricibus nigris apice macula grisea, duabus interme- diis rufis. Supercilüs à paribus ad nucham, gutture,
_ collo anteriore , medioque abdomine albis ; lateribus colli et pectoris, hypocondriis, anoque olivaceo rufes- centibus; rostro tenui elongato , corneo , mandibula pal- lidiore; pedibus plumbeis, In nonnullis speciminibus rectricum scapi in filum tenue supra pogonia excurren- tes, motum scansorium inter junios juvante cauda , indi-
29» Ces H,-PL. 97 à 79. ‘ant. Long. ;: 12 cent. 1/2 — Hab. mr (rep. Argentina.) 13
2.8: maluroides) Nob. — Capite subtus viride rufo: occi- - pite dorsoque nonnullis nigris longitudinalibus maculis >signatis;medio-griseo-terreno tinctis ; oculorum circuitu,
gutturé, antero collo | medioque ventre albicantibus;la- -téralibus colli griseo-brunneis; cauda elongata, acuta , “rufescente ad ‘inferiores rectrices , scapis albescentibus ; :remigibus brunneis ; externe griseo pallidiore limbatis , bâsi rufis; interné medio nigris.. Long: , 15 cent. — - Hab. Buenos-Ayres (rep. Argentina.) | A8EE - 3::$: troglody toides , Nb. — Capite-dorsoque subtus fla- vicante nigroque striatis; dorso brunneo-rufescente ; “çauda elongata , gracili, tansversaliter nigro griseoque rufescente radiata ; inférius griseo ruféscénte ; remisibus brunneis ; pallide rufo lnhbatis, Long. , 11 cent. — Hab. Patagonia.
** Synallaxis Dumetorum graminicolæ.
-
4. S. phryganophila, Vieïllot. — (La gorge tricolore , Az. , n° 2209; Fauvette ph yganophila, Vieillot, Dict., 1. 11, D: 207; De tecellata, Tem., , tab. col. sr Pa ab Corrientes, ; TÉP. Argentina. e o
5, .$ ruficauda. __(L'Inondé, Azua, n° ° 293 : S. Le DA Vieillot, Dict., t.xxu,p. 310; ; Sphenuramentalis, Vichts, ‘Ré 42?) - — Hab. Corrientes, rep..Argentina, ,,,1.,,)
: 139
6. S.:striaticeps, Nob. — - Supra rufeseenti-griseus , tectri- -cibus alæ., rectricibusque acuminatis ; totiscinnamomeis, dsisibos fuscis margine exteriore rufescentibus frontis
-etverticis pennis elongatis acuminatis , rufescente/albis
--in medio longitudinaliter mgro: striatis, superciliis ad nucham extensis gula pectoréque albeseentibus', hypo- -condriis abdomineque rufescente grisescentibus. Hong! .
Cu I, PL. 77 à 79 23
13 cent. Habit. Corrientes(rep. Argentina) et Cocha- “bamba (rép. Boliviana).
1. 5. albiceps , N ob. Supra cinnamomea, ur ropygio oli- vascente; pileo albo, albidine super collum extendente; collo D ne » genis superciliisque usque ad nu- cham nigrescentibus , alæ caudaque rufis ; remigibus po-
_gonio interno fusco-nigris ; subtus totus fusco-fTiseus ; hypocondriis parum rufescentibus. Cauda mediocris, rec- tricibus gradatis. Rostro compresso ,. parum iuflexo, corneo, mandibula pallidiore ; pedibus plumbeis. Lons., 16 cent. — Hab. Sica-Sica, rep. Boliviana. — Hæc spe- cies rostro pro mole altiore ac curvatiore, digitis ungu- “lisque forticribus aniabatibus prope accidit:
8. $. che Nob. — - Supra rufescente griseus: uro- _pygio pallide rufescenti; pileo cristato, fumigato ; remi- _gibus Digris , primaris basi ad medium tantummodo ,
secundariis toto extus maroine cinnamomeis ; cauda _elongata apice acuta; rectricibus rufis, scapo nigro valde RE duabus, intermediis ; apice angustatis, in medio _nigro-striatis. Subtus totus pallide rurinus, Rs albes- cente, ano rufescente. Rostro minuto, COrneo, maudibula Rte , pro mole breviori et debiliori , ut in $ ynal- laxide æg j thaloide (Kitlitz), Long. tota, 16 cent. Lip Hab. Sica-Sica (rep. Boliviana).
9. S. are Kittlitz, — (Mém. des San, de St-Pé- _tersb,, 1830, pl. 7.) Habitu et magnitudine paro cau- .dato (Lin.) Du . rufescenti-griseus pileo rufo , nigro-striato, striisque albis post nucham torqueformi- bus. Alæ fusco-nigræ, tectricibus fere totis, remigibus _primariis basi usque ad medium margine cinnamomeis. Cauda nigra valde gradata, rectricibus, apice acutis , margine extus, albo-griseis, prima laterali brevissimæ duabus intermediis longe cæteras superantibus ; super ci-
ER
CL..Il ,PL..77 419.
his a, naribus ad nucham ; extensis ; guttureque albis. Genis collique lateribus maculis albis et fuscis yariegatis.
Pectore abdomineque medio griseis ; hypocondriis ano-
que parum rufescentibus. RUE breviori ; quam in om- nibus cæteris , recto , Compressiusculo , corneo , mandi- bula basi flava; pedibus nigris, digitis dhgalisqué brevibus et fortibus. ‘Lonsit. tota, 16 cent. 1/2 ; caudæ, 9 ‘cent. == Hab. in Chilensi republica , nue et Audiuni ver- tice (rep. Boliviana). | 4 af:
10. $. leucocephala , : No. — - Subtus rufo : fe br unneo
S.
rufescens ; capite supra alb: do; cauda elongata. —— Hab. Patagonia. R
humicola, Kitilitz ŒL. he — ein griseo-rufescons; pi- leo obscuriore; uropygio cinnamomeo ; ; alis nigris, tec- tricibus remigibusque secundarïs margine late rufis. Cauda atra, réctricibus omnibus basi, lateralibus margine exlus cinnamomeis. Subtus raide alba : ; HYpocéndens anoque rufis; pennis gularibus basi cinnamomeiïs apice tantummodo albis ; rostro corneo ; pedibus Enfer ,Un- gulis in omnibus fere speciminibus, apice, HS sis incessu rotundatis et abreviatis. re ; 15 cent: — Hab. La Paz, , rep. Boliviana. ” E
pe S. A